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Les leçons tirées du projet Porridge Mums dans le nord-est du Nigéria

Published: 

Par Ellyn Yakowenko et Silke Pietzsch

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Ellyn Yakowenko est directrice associée de recherche à Action Against Hunger USA, soutenant un portefeuille de projets de recherche. Elle a mené l'étude de cas originale sur l'approche « Porridge Mums » au Nigéria sur laquelle certains aspects de cet article sont basés.

Silke Pietzsch est la directrice technique de l'organisme Action Against Hunger USA. Elle participe à la mise en œuvre et à l'adaptation d'interventions multisectorielles et orientées sur la nutrition depuis plus de dix ans. Avec Maureen Gallagher, elle a développé le concept derrière le projet pilote Porridge Mums.

Action Against Hunger USA tient à remercier Maureen Gallagher, ancienne conseillère principale en nutrition et en santé, qui a joué un rôle déterminant dans la conceptualisation de l'approche Porridge Mums. Les auteurs reconnaissent également le soutien et les contributions des équipes de l'organisme Action Against Hunger au Nigéria aux niveaux de la mission (Abuja) et sur le terrain (Maiduguri), ainsi que le soutien et les services des dirigeants communautaires et des commerçants qui rendent ces activités possibles. Enfin, nous remercions les bénéficiaires du programme qui ont été disposés à partager généreusement leur temps, leurs histoires et leurs expériences.

Lieu : Nord-est du Nigéria

Ce que nous savons : Les modèles de groupes de soins sont parfois utilisés dans des contextes d'urgence pour permettre l'accès à l'éducation alimentaire des nourrissons et des jeunes enfants (ANJE) et pour faciliter le soutien de mère-à-mère.

Ce que cet article apporte : En 2014, l'organisme Action Against Hunger Nigéria a lancé un programme visant à améliorer la nutrition des personnes déplacées à l'intérieur du pays (PDIP) dans le nord-est du Nigéria, y compris les groupes de soutien à l'ANJE. Les femmes enceintes et allaitantes (FEA) et leurs enfants de moins de cinq ans ont reçu un repas supplémentaire par jour par l'intermédiaire des cuisines communautaires, des séances d'éducation mensuelles sur l'ANJE, des espaces sécuritaires pour les séances de FEA et des examens de la circonférence du bras (CB). Le programme Porridge Mums (PM) ont bien fonctionné dans des groupes de 12 à 15 femmes. Les aménagements comprenaient la rotation des recettes, des fourneaux repensés et des cuisines partagées entre les groupes, ce qui a contribué à accroître la couverture. Les facteurs de réussite comprenaient : l'acceptation d'un partage alimentaire entre les non-bénéficiaires, la bonne compréhension de la dynamique sociale des membres issus de différents villages ou communautés, la participation des dirigeants communautaires, une formation adéquate pour le personnel, y compris la facilitation et la mobilisation communautaire, les liens croisés avec d'autres programmes pour une bonne cohérence et complémentarité, et enfin, la volonté de tous les acteurs concernés de s'adapter aux besoins changeants.

Introduction

Depuis 2009, les populations vivant dans le nord-est du Nigeria ont été profondément touchées par la violence et l'insécurité persistantes causées par l'insurrection de Boko Haram. L'État de Borno continue d'héberger les personnes déplacées (PDIP) (près de 1,5 million)1, les attaques répétées continuant à saper les moyens de subsistance et à submerger une intervention humanitaire. La plupart (80 %) de ces personnes déplacées vivent dans des installations informelles et ont connu des déplacements prolongés (un an ou plus). Depuis 2014, l'organisme Action Against Hunger Nigeria a mis en œuvre le projet « Protéger et promouvoir la sécurité alimentaire et la sécurité nutritionnelle des personnes déplacées dans l'état de Borno, au nord-est du Nigeria », financé par l'Agence des États-Unis pour le développement international du programme Food for Peace (USAID / FFP).  Ce programme comporte deux composantes : un programme d'assistance alimentaire qui garantit l'accès à un panier alimentaire nutritif, est Mères Porridge (MP), un groupe de soutien à l'alimentation des nourrissons et jeunes enfants (ANJE) qui offre une plateforme pour que les femmes se réunissent, apprennent et discutent de l'amélioration des soins et des pratiques alimentaires. L'approche des MP était fondée sur les besoins identifiés à partir d'une évaluation datant de mars 2015, réalisée dans les zones de gouvernance local de Maiduguri et Jere dans l'état de Borno, qui indiquait une faible diversité alimentaire pour les enfants de moins de cinq ans. Cet article décrit l'apprentissage d'Action contre la Faim lors de la mise en œuvre de l'approche des MP.

La méthodologie

La collecte de données a été effectuée lors d'une visite de dix jours à Maiduguri en août 2016. Les méthodes de collecte de données qualitatives impliquaient quatre discussions de groupe ciblé avec des groupes de MP sélectionnés, dix entretiens informatifs importants avec des Mères Porridge guides et des fournisseurs, 14 entretiens et un exercice facilité de GOAL2 avec le personnel d'Action contre la faim, six visites sur place dans d'autres cuisines des MP, et une révision de la documentation pertinente relative aux projets. La visite sur le terrain a également été alignée sur deux réunions de fermeture de projets avec les parties prenantes de Maiduguri, qui ont permis de trianguler et d'élaborer davantage les données recueillies pour l'étude de cas.

L'approche des Mères Porridge (MP)

La conception des Mères Porridge a été fondée sur un modèle de groupe de soins modifié pour le soutien de mère à mère (M2M) dans les situations d'urgence, en utilisant un transfert de fonds et des composants de cuisinières adaptés conçus pour faciliter la cuisson collective de repas nutritifs gratuits. La principale différence est que le modèle de groupe de soins se concentre sur l'éducation, tandis que l'approche des MP combine la définition de groupe et la composante éducative avec l'alimentation humide. L'approche est centrée sur l'offre d'un repas complémentaire et nutritif par jour aux femmes enceintes et allaitantes (FEA) et à leurs enfants de moins de cinq ans, ainsi qu'à la promotion de pratiques optimales de l'ANJE au moyen de séances d'éducation, à la facilitation du soutien mère à mère sur les pratiques de soins sains, aux espaces sécuritaires mis à la disponibilité des mères pour se rassembler, se reposer et discuter, et à la surveillance de l'état alimentaire par l'examen mensuel de la circonférence du bras (CB).

Le ciblage et la couverture

Encadré 1 : Les critères de localisation et de ciblage pour les groupes de MP.

L'emplacement des groupes de MP ont été déterminés selon les critères suivants :

- Les établissements informels et les communautés les plus vulnérables ;

- Suivant le chevauchement avec l'aide alimentaire d'Action contre la faim et les communautés et/ou les établissements recevant un soutien de l'organisme EAH ;

- Lieu confirmé par le fonctionnaire de l'État pour la nutrition comme étant une zone prioritaire pour l'alimentation ;

- Lieu où un espace de cuisson sécuritaire pour le groupe peut être identifié.

Les critères d'entrée importants pour les membres du groupe étaient : les femmes, les femmes enceintes ou allaitantes et les mères ou les gardiens d'enfants de moins de cinq ans, intéressées par les problèmes alimentaires et de santé, ayant une attitude positive et une motivation pour servir la communauté, étant fiables et respectées dans la communauté. L'alphabétisation n'était pas nécessaire (sauf pour les rôles de secrétaire et de trésorier).

Le plan initial comprenait 40 groupes de Mères Porridge, de 25 femmes pour chaque groupe, et la construction d'une cuisine par groupe. En pratique, cependant, cette taille de groupe était trop importante pour fonctionner efficacement. En outre, les critères liés aux femmes enceintes ou allaitantes, aux mères et/ou gardiens (encadré 1) n'étaient pas satisfaits dans les groupes pilotes initiaux, de sorte que les groupes ont été restructurés à 12-15 femmes et les critères d'éligibilité complets mis en place. Cela a mené à la formation de 68 groupes de MP. De nouvelles cuisines ne pouvaient pas être construites pour les 28 nouveaux groupes, de sorte que des dispositions ont été prises pour partager des cuisines avec des groupes existants, jusqu'à concurrence d'un maximum de deux groupes par cuisine. Des mobilisateurs ont approché des dirigeants communautaires pour identifier les personnes qu'ils aimeraient voir faire partie d'un groupe ou des femmes qui se sont elles-mêmes choisies. Cette approche a mené à une forte motivation et à une cohésion de groupe. L'approche n'a par contre pas nécessairement assuré la participation des femmes les plus vulnérables, celles qui sont les plus susceptibles de bénéficier du programme. Il y avait, certes, des femmes qui répondaient aux critères d'éligibilité et qui n'étaient pas en mesure de participer, car les groupes étaient déjà complets et une mère bénéficiaire, qui ne faisait pas partie des MP et qui se présentait devant le personnel d'Action contre la faim avec un enfant gravement malade, nécessitait un traitement immédiat. Les projets à venir devront peut-être reconsidérer l'augmentation de leur allocation de ressources, afin de s'assurer que toutes les femmes qui remplissent les critères d'éligibilité au sein d'une communauté donnée peuvent participer. La formation de deux ou plusieurs groupes par quatier pourrait être la solution.

Le fonctionnement du groupe

Chaque groupe de MP avait deux chefs de groupe alphabétisés identifiés, un secrétaire et un trésorier, qui étaient responsables de la gestion des ressources du groupe, y compris la consignation des aliments achetés et de nombre de bénéficiaires recevant un repas chaque jour. Dans un petit nombre de groupes où un guide alphabétisé n'a pas pu être identifié, un adolescent, généralement sans enfants, a pris la responsabilité du poste de guide.

Dans l'ensemble, les groupes de MP semblent bien fonctionner dans la pratique. Les membres du groupe ont préparé le repas nutritif quotidien pour tous, par rotation. Les femmes ont participé activement aux leçons mensuelles. La dynamique a évolué ; les participants mangeant séparément (les mères apportaient leur nourriture à la maison) ont commencé à manger ensemble dans la cuisine. Dans tous les groupes de MP visités dans le cadre de l'étude, les participantes étaient reconnaissantes de l'assistance fournie et ont souligné combien elles souhaitaient continuer les repas quotidiens et les leçons mensuelles.

Les bons et les virements

Chaque groupe de MP a reçu un bon électronique sur cartes à puce en boucle fermée, seulement échangeable auprès de vendeurs locaux sur des produits associés au repas quotidien du groupe3. Alors que de nombreux fournisseurs étaient situés dans des marchés plus éloignés, de nombreux fournisseurs locaux faisaient également partie du projet. Les mères ont signalé que les voyages vers les grands marchés étaient bénéfiques, puisque cela leur permettait de consolider des achats supplémentaires.

Pendant les premiers mois du projet, tous les groupes ont préparé du porridge « Tom Brown » (une bouillie locale traditionnelle). L'utilisation d'une seule recette a permis à Action contre la faim de rationaliser le décaissement mensuel des bons, calculés en fonction des produits spécifiques nécessaires. Cependant, les participants s'en sont rapidement lassé, alors le personnel du projet local a ajouté des recettes supplémentaires au répertoire de recettes du groupe avec un cycle de deux semaines. Les décaissements de bons ont été réalignés en conséquence. Le coût était basé sur 120 naira (0.38USD) nigérien par repas.

Action contre la faim a fourni le matériel de cuisine (trois marmites et cuillères) et a couvert les coûts additionnels de la réunion, les coûts de transport (pour deux membres du groupe), le bois à brûler, les services de broyage et l'eau. Il n'y a pas eu de défis majeurs dans la distribution des bons électroniques.  Des problèmes mineurs (retards dans les cartes à puce, perte de carte, puces de cartes cassées et retards avec les fournisseurs d'achats de produits atypiques) ont été résolus avec succès. Les fournisseurs interrogés ont signalé des expériences positives et les bénéficiaires n'ont signalé aucun problème.

La structure et la construction des cuisines

Action contre la faim a adapté le modèle 'Lorena stove' de l'est de l'Afrique aux options, matériaux et services de conceptions locales. Un concept de cuisine avec une empreinte physique plus grande a été choisi pour fournir de l'ombre et un espace suffisant pour le rassemblement, ainsi qu'un poêle qui permettrait de cuisiner en groupe (à l'aide de grands pots) et une cuisson efficace (en utilisant moins de carburant et générant moins de fumée). L'autorisation a été demandée aux propriétaires fonciers et, dans la plupart des cas, l'approbation a été facilement accordée pour la construction.  Il s'agissait d'une étape cruciale où les populations et les communautés déplacées étaient installées dans des enceintes qui étaient déjà détenues ou revendiquées sous une forme quelconque, même si ce n'est pas légalement. Les problèmes subséquents liés à l'inondation dans le secteur de la cuisine pendant le début de la saison des pluies, qui ont réduit l'utilisation et l'accès à l'espace pour la cuisson, ont été facilement résolus à l'aide de bâches. Les problèmes de ventilation ont également été corrigés dans le design des cuisine existantes et nouvelles.

Les recettes de Mères Porridge et les cours d'éducation nutritionnelle.

Les recettes du projet des MP ont été tirées du manuel de démonstration alimentaire crée par le programme Working to Improve Nutrition in Nigeria (WINNN), qui a été développé autour d'aliments locaux communs aux états de Jigawa, Katsina, Kebbi, Yobe et Zamfara situés dans le nord du Nigeria, et des cartes de recettes ont été distribuées à chaque groupe. Un plan d'apprentissage pour les groupes de MP a été développé au début du projet par le personnel alimentaire d'Action contre la faim, plan basé sur les lignes directrices nationales de l'ANJE et le matériel de séance éducative communautaire spécifique à l'ANJE, basés sur le programme de WINNN.

À chaque mois, le responsable en nutrition d'Action contre la faim crée un plan de cours complet et détaillé et forme chaque assistant de nutrition des MP pour dispenser les séances à leurs groupes. Les sujets abordés comprennent : l'alimentation maternelle et l'importance d'une alimentation équilibrée (y compris la supplémentation en micronutriments), l'allaitement maternel et l'alimentation complémentaire entre les groupes d'âge, les bonnes pratiques d'hygiène et la surveillance et la promotion de la croissance. Chaque session s'ouvre sur l'exploration des connaissances existantes du groupe sur le thème du mois. L'assistant de nutrition fournit ensuite la leçon, encourageant activement les questions et l'échange d'expériences et de préoccupations, recherchant des informations supplémentaires, expliquant tous les risques des pratiques actuelles et fournissant une carte de consultation pour les discussions de suivi.

Les domaines de nouvelles connaissances cités comme utiles par les membres de groupe comprenaient l'apprentissage de divers positions d'allaitement maternel, comment déterminer la consistance de la bouillie (c'est-à-dire, ne pas la rendre trop aqueuse), comment savoir si un bébé est en mauvaise santé (p. ex. par les éruptions cutanées) et si ou quand ils devraient recevoir des traitements, les pratiques pour améliorer l'hygiène personnelle (y compris les moments critiques pour se laver les mains), et quels types de nourriture appartiennent à chaque groupe alimentaire, y compris ce que cela signifie pour la nutrition dans son ensemble. Les commentaires anecdotiques ont démontré que les femmes ont aimé apprendre de nouvelles recettes et qu'elles les utilisent à la maison, et qu'elles discutent des sujets de cours avec des membres de la communauté non bénéficiaires après les séances.

Les principaux facteurs influents

L'étude de cas d'Action contre la faim a identifié plusieurs facteurs qui semblent avoir une forte influence sur les groupes de MP, y compris :

Les bénéficiaires indirects

Tout porte à croire qu'il y a partage d'aliments dans les groupes, en général avec des femmes âgées ou les enfants de d'autres mères qui visitent pendant les repas. L'étendue de cette activité est inconnue. Le partage semble se produire le plus souvent dans les quartiers avec des populations aux origines hautement mélangées ou dans les endroits où il y a un nombre élevé de femmes qui répondent aux critères cibles mais sans être inscrites dans un groupe de MP. Les enfants de ces femmes qui reçoivent des aliments peuvent être considérés comme des bénéficiaires indirects. Étant donné la nature et l'inévitabilité du partage en question, des pratiques et des attentes culturelles, les agences d'exécution doivent en tenir compte lors de la conception et du suivi de ce type de programme.

Le lieu d’origine

Un des secteurs importants de l'apprentissage était la diversité de composition de la communauté dans l'ensemble de la zone d'intervention et la façon dont cela affectait la dynamique de groupe. Dans certains groupes, les ménages provenaient du même lieu d'origine et un certain lien familial existait; dans d'autres ménages, les gens étaient d'origine diverse avec peu de liens familiaux. Lorsque les femmes venaient de milieux divers, les liens sociaux semblaient être renforcés par le soutien des pairs d'un groupe de MP, surtout lorsque les femmes avaient perdu leur époux. Dans les communautés hétérogènes, le personnel a observé des niveaux de conflit plus élevés au sein du groupe. Ce sera un secteur important à explorer pour les projets à venir dans des contextes de déplacement, liés non seulement au ciblage, mais aussi à la mise en œuvre, à la gestion et à la durabilité des groupes de MP en pratique.

Le leadership communautaire

Les chefs communautaires ont clairement exprimé leur intérêt à s'impliquer davantage dans le projet dès le début, lorsque des groupes sont formés, des chantiers sont choisis et des messages de soins pratiques sont présentés. Dans bon nombre de ces communautés déplacées, les chefs traditionnels luttent pour maintenir leur position dans les normes et pratiques culturelles traditionnelles. En impliquant les chefs communautaires dans le processus et en permettant un certain niveau de gestion adaptative, les chefs communautaires peuvent constituer au fil du temps une plate-forme utile pour la mise en œuvre et la durabilité des groupes de MP.

La formation technique et l'expertise

Les capacités humanitaires locales étaient minimes et les capacités d'urgence alimentaire inexistantes à Borno au moment de cette intervention. Les assistants alimentaires ont été formés à la prise de mesures de la CB et ont reçu une orientation dans les opérations des groupes de MP, y compris des séances sur l'ANJE. Cependant, les membres du personnel engagés après le début de la mise en œuvre n'ont pas reçu cette formation en raison du manque de temps et des besoins croissants dans le contexte d'urgence local. Un tel personnel de première ligne est essentiel à la mise en œuvre d'un programme de haute qualité.  Nous devons faire mieux pour que toutes les compétences nécessaires soient transférées au personnel du programme, y compris dans les domaines techniques, la facilitation et la mobilisation de la communauté. Le personnel devrait également être avisé de son rôle central dans la réussite du projet et la durabilité des résultats.

Les interconnections

Les MP ont bénéficié d'activités complémentaires dans le cadre d'autres projets mis en œuvre par l'intervention multisectorielle d'Action contre la faim dans la région. Par exemple, à l'initiative des équipes de terrain de Maiduguri, les ressources du Bureau d'aide à la catastrophe étrangère de l'USAID (USAID / OFDA) ont contribué à la construction de plusieurs latrines et de zones de baignade, localisées dans les secteurs où la cuisine des MP était construite. Action contre la faim a également capitalisé sur le projet WINNN précédent, en utilisant ces ressources comme un tremplin technique pour les leçons. Les cartes de WINNN sur l'ANJE utilisées dans les séances éducatives sont également conformes aux messages du gouvernement du Nigéria, assurant la cohérence entre les parties prenantes et la durabilité des messages. Ces exemples démontrent qu'un petit investissement de temps et d'intérêt pour évaluer les interventions de pré-urgence et de développement avant la mise en œuvre du projet peut permettre d'éviter de réinventer la roue et de gérer les ressources en synergie.

L'adaptation

Le personnel du projet a été attentif aux besoins des bénéficiaires et réagit de manière flexible et vive aux réalités sur le terrain. Cela a été possible en raison de la relation étroite et de la compréhension entre l'équipe du projet, les groupes de MP et un souple donateur. Si nous, en tant que communauté humanitaire, sommes sérieux dans notre désir de trouver des solutions efficaces dans ces situations, nous devons faire preuve d'adaptation et de créativité pour mieux soutenir les populations qui en ont besoin.

L'évolution de la phase 2

Le projet est maintenant entré dans une deuxième phase, avec une certaine modification des activités initiales des MP fondées sur les leçons apprises, comme suit :

  • En phase 2, les critères de ciblage (femmes enceintes et allaitantes ou avec des enfants de moins de cinq ans) ont été clarifiés dès le début, la taille du groupe étant limitée à environ 15 femmes. La composition du groupe a été organisée selon les caractéristiques maternelles et l'âge des enfants : mères enceintes, mères allaitantes ayant des nourrissons de moins de six mois, mères allaitantes ayant des enfants de six à vingt-quatre mois et mères ayant des enfants de deux à cinq ans. Le nombre de groupes a été porté à 80, avec l'objectif d'atteindre 1 200 femmes enceintes ou allaitantes et leurs enfants.  
  • L'octroi de bons alimentaires supplémentaires a été limité à quatre mois, après quoi les ménages doivent tenter de fournir leurs propres aliments à cuire à la cuisine commune deux fois par semaine. Ces ménages recevront déjà une aide alimentaire par bons, de même que les ressources nécessaires à la diversification alimentaire.
  • Les groupes choisiront et valideront une mère guide qui sera formée à la promotion des comportements adhéquats pour l'ANJE et qui partagera cette formation avec le groupe. Les participantes aux activités des MP  doivent tenter d'agir comme agents de changement dans leur communauté en transmettant l'éducation alimentaire qu'elles ont reçue aux gens qui les entourent. Cela devrait accroître les pratiques de diversité alimentaire dans leurs communautés.
  • Le processus de collecte des données sera amélioré pour assurer la cohérence et faciliter une analyse appropriée.

Un exercice de calcul des coûts est prévu pour comparer séparément les MP avec le modèle du groupe de soins et d'alimentation humide. Le projet devrait être complété à la fin 2017.

Pour plus d'informations, veuillez contacter : Ellyn Yakowenko Eyakowenko@actionagainsthunger.org ou Silke Pietzsch Spietzsch@actionagainsthunger.org


Notes de bas de page

1IOM DTM Nigeria Report Round 11, août 2016 #.

2L'exercice GOAL a permis de définir les bonnes pratiques liées à l'approche en facilitant une discussion autour des aspects que l'équipe veut conserver, éliminer, acquérir et/ou ajouter et/ou réaliser ou éviter à l'avenir. Ensemble, ces aspects créent un objectif pour déterminer la façon d'adapter l'approche pour la prochaine période de mise en œuvre.

3Le programme d'aide alimentaire en espèces comportait un certain nombre d'éléments; les MP représentaient une faible proportion de la population totale desservie. Dans ce programme, une large gamme de fournisseurs a été engagé pour participer aux transferts de l'aide alimentaire sur carte à puce électronique. Les fournisseurs de MP étaient un sous-ensemble du total des fournisseurs participant au programme en espèces.

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