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La nutrition dans les interventions de santé d'urgence: les perspectives et développements de l'OMS

Published: 

By Zita Weise Prinzo, Adelheid Onyango, Dr Ferima-Coulibaly Zerbo, Hana Bekele,  Dr Ngoy Nsenga et Adelheid Marschang 

Read an English version of this article here

Zita Weise Prinzo fait office de point central pour la nutrition dans les situations d'urgence (Nutrition in Emergencies, NiE) et de sous-nutrition au siège de l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS). Au cours de ces 25 dernières années, elle a travaillé avec l'OMS  sur la nutrition et la santé publique.

Adelheid Onyango est la conseillère régionale pour la nutrition, au bureau régional de l'OMS pour l'Afrique. Elle a 20 ans d'expérience dans la recherche en nutrition et santé publique et dans les enjeux politiques, l'évaluation de la croissance et la surveillance de la nutrition.

Le docteur Ferima-Coulibaly Zerbo est une pédiatre-nutritionniste qui a une grande expérience dans la nutrition en situations d'urgence avec l'OMS  dans la région d'Afrique.

Hana Bekele est conseillère en nutrition pour l'OMS/AFRO/Équipe de soutien international pour les pays d'Afrique de l'Est et Australe.

Le Dr Ngoy Nsenga est conseiller régional en préparation nationale et évaluation des risques pour le bureau régional de l'OMS pour l'Afrique. Il a plus de 20 ans d'expérience en gestion de santé publique et situations d'urgence humanitaires et porte une attention particulière à la vulnérabilité et l'analyse du risque.

Adelheid Marschang est une haute fonctionnaire chargée de la gestion et des opérations de cas d'urgence au siège de l'OMS, et travaille pour répondre aux crises prolongées dans les zones fragiles et vulnérables. Elle détient un doctorat en médecine et est spécialisée dans la médecine interne, la médecine tropicale et les maladies contagieuses, ainsi que dans la santé publique. Elle possède plus de 20 ans d'expérience en santé publique dans la gestion de crises et de catastrophes.

Les auteurs remercient Linda Doull, coordinatrice du groupe sectoriel mondial de la santé, qui a révisé cet article.

Les auteurs sont des membres du personnel de l'Organisation Mondiale de la Santé. Les points de vue formulés dans cet article sont ceux des auteurs et ne reflètent pas forcément les décisions, politiques ou points de vue de l'Organisation Mondiale de la Santé.

Lieu : Mondial

Ce que nous savons : L'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) joue un rôle important dans le soutien apporté aux États membres afin qu'ils se préparent, remédient et se remettent des situations d'urgence qui ont des conséquences sur la santé publique.

Qu'apporte cet article : Grâce aux expériences récentes, l'OMS a réorganisé son programme de crise afin d'y inclure la création du Programme des urgences sanitaires de l'OMS, une version révisée du Cadre d'intervention en cas d'urgence et l'adoption du Système de gestion d'incident (SGI) afin de gérer les interventions. Un des objectifs essentiels est d'intégrer la nutrition au projet mené par l'OMS, qui va bien au-delà de la gestion des épidémies. Les priorités identifiées en termes de nutrition prennent en compte le développement d'un modèle d'opérationnel de nutrition pour l'OMS en cas d'urgence et l'amélioration de la disponibilité des actions de nutrition dans les systèmes de santé. Une meilleure compréhension des situations d'urgence aide à déterminer si l'OMS doit être impliquée de manière opérationnelle ou si un soutien technique indirect se révèle plus approprié. Des discussions sur ces décisions sont actuellement en cours au sein de l'OMS. Des efforts pour réussir à implanter une couverture santé à l'échelle mondiale impliquent l'intensification d'actions essentielles de nutrition en phase avec la stratégie du Groupe de la nutrition. Le rôle de l'OMS en tant que chef de file en matière de santé inclut l'intégration de la nutrition dans le secteur de la santé et une étroite collaboration avec le Groupe/secteur de la nutrition ; le développement d'un cadre opérationnel commun est enclenché. La formation que l'OMS a récemment organisée en Tanzanie s'axait sur un modèle opérationnel intégrant l'intervention d'urgence sanitaire et nutritionnelle au niveau national au sein de l'OMS ; 33 membres du personnel de l'OMS venant de 14 pays y ont participé. Un kit de formation destiné au personnel de l'OMS sera développé afin d'être adapté et utilisé dans d'autres régions.

Contexte

Dans le monde entier, 130 millions de personnes ont besoin d'assistance humanitaire, et les épidémies représentent une menace mondiale permanente. La santé reste la priorité absolue, et ce dans n'importe quelle situation d'urgence : catastrophes naturelles, conflits, épidémies, contamination alimentaire, déversements chimiques ou radio-nucléaires, et bien d'autres. La sous-nutrition ainsi que le manque d'accès aux établissements de santé et d'approvisionnement en eau causent des épidémies et des contagions, dont la diarrhée aqueuse et le choléra aigus. Au cours de crises humanitaires telles que les conflits ou la sécheresse, la propagation accrue de maladies contagieuses surcharge fortement le système de santé déjà fragilisé. Dans les pays comme le Soudan du Sud, la Somalie et le Nigéria, un système de santé fragile ainsi qu'une faible couverture vaccinale peuvent rapidement déclencher un cercle vicieux, et potentiellement engendrer un taux de mortalité plus élevé. Les études démontrent constamment que les maladies contagieuses sont un facteur déterminant dans la mortalité liée à la famine. La malnutrition est une cause sous-jacente dans plus de 60 pour cent des décès, surtout chez les enfants, résultant de diarrhée, de pneumonie et de rougeole (40 pour cent des cas). La malnutrition chez les femmes enceintes et allaitantes (FEA) donne lieu à des taux de mortalité beaucoup plus élevés que la normale au moment de l'accouchement.

Des situations d'urgence peuvent saboter des décennies de développement social et d'améliorations durement gagnées en matière de santé, fragiliser les systèmes de santé et ralentir les progrès en vue des Objectifs de développement durable (ODD). La sous-alimentation chronique et les infections à répétition contribuent à des taux spectaculairement élevés, tandis que la malnutrition sévère (ou émaciation) engendre un risque immédiat de mortalité chez les enfants de moins de cinq ans deux à neuf fois supérieur à la normale. Des épisodes à répétition de malnutrition sévère au cours de l'enfance nuisent au développement du capital humain, freinant ainsi la croissance économique des nations. Il est donc impératif de redoubler d'efforts pour remédier aux cas de malnutrition lors de situations d'urgence afin de sauver des vies, mais aussi de garantir un développement sur le long terme.

La perspective de l'OMS pour les interventions opérationnelles d'urgence

L'OMS joue un rôle fondamental dans l'aide aux États membres pour qu'ils se préparent, répondent et se remettent de situations de crise. En tant que chef de file en matière de santé, l'OMS a également des obligations auprès du Comité permanent inter-organisations (CPI), du Règlement sanitaire international (RSI) (2005) ainsi qu'envers d'autres organismes et accords internationaux. L'OMS adopte une approche globale dans tous les aspects de la gestion de crise, dont la prévention/l'atténuation, la préparation/la réactivité, la réponse et la récupération. L'OMS aide les États membres à développer leurs compétences pour contrôler les risques d'épidémie et les cas de crise ayant des conséquences sur la santé. Lorsque les capacités des nations sont dépassées, l'OMS les aide à mener et coordonner des interventions de santé internationales dans le but de stopper les épidémies et de permettre de soulager et de guérir efficacement les populations touchées. L'OMS fait aussi partie du Groupe nutrition et appuie les interventions en matière de nutrition, surtout dans les domaines de la gestion de la malnutrition aiguë sévère (MAS) et de la surveillance nutritionnelle (voir encadré 1).

Encadré 1 : Secteurs prioritaires de l'OMS en matière de nutrition dans les situations d'urgence

Les programmes vitaux de nutrition et de santé

  1. Améliorer la capacité du personnel médical dans la gestion de la MAS chez les patients hospitalisés souffrant de complications médicales, y compris dans le cadre d'épidémies telles que le choléra.
  2. Améliorer la capacité du personnel médical à donner une alimentation appropriée au nourrisson et au jeune enfant (allaitement et alimentation complémentaire), y compris la gestion du risque et la réponse aux besoins de santé des nourrissons non allaités dans la gestion de la MAS afin d'empêcher les rechutes.
  3. Garantir les ressources nécessaires pour le traitement de la MAS chez le nourrisson.

Identifier ceux qui ont besoin d'interventions en matière de nutrition et de services appropriés

  1. Mettre en place un dépistage nutritionnel à tous les niveaux du système de santé (communauté, soins primaires, soins tertiaires) y compris les cliniques ambulantes ; assurer que des interventions fondamentales en matière de nutrition soient menées au besoin au sein des établissements de santé (par exemple la supplémentation/supplémentation en micronutriments de fer et d'acide folique pour les soins prénatals, la gestion de la MAS chez les patients hospitalisés) et que des services de référence soient assurés pour les interventions de nutrition (par exemple des programmes de gestion de la MAS ambulatoires et, si besoin, d'alimentation complémentaire pour les cas de malnutrition sévère modérée et les femmes enceintes et allaitantes).

Mécanismes de surveillance et observation et évaluation de la nutrition

  1. Surveiller et évaluer la gestion de la MAS chez les patients hospitalisés dans les centres de santé, pour l'intégrer idéalement dans les systèmes existants. Système de surveillance des ressources disponibles en termes de santé pour surveiller la disponibilité des services et des ressources sur de nombreux points de prestation de service afin d'identifier les besoins en mesures appropriées, dont la nutrition.
  2. Intégrer la surveillance de la nutrition et de la santé. Aide technique visant à renforcer le système régulier d'information sanitaire déjà mis en place et à intégrer des indicateurs clés sur les performances du programme afin de surveiller les résultats des services de nutrition instaurés dans les centres de soin.

 Le programme de crise de l'OMS a récemment été réorganisé suite à une réévaluation et une redéfinition en profondeur du travail de l'OMS dans les situations d'urgence. La deuxième édition du Fonds d'intervention d'urgence (FIU) de l'OMS, parue en 2017, comprend des leçons apprises à la suite d'interventions menées par l'OMS dans des cas d'urgence et d'épidémies récentes, telles qu'Ebola en 2016, mais aussi la réforme des projets d'urgence de l'OMS. Cela inclut la création du Programme d’urgence sanitaire de l’OMS en 2016 (voir encadré 2) et l'adoption du Système de gestion des incidents (voir encadré 3 et schéma 1) comme principale approche organisationnelle afin de gérer les situations d'urgence. Le FIU a non seulement pour but de se focaliser principalement sur les événements ou cas d'urgences graves, mais aussi d'instaurer un processus de classement pour les cas d'urgence prolongée (voir encadré 4). La version révisée du FIU se concentre sur le renforcement d'aptitudes et de capacités opérationnelles qui permettent à l'OMS de faire face aux épidémies et aux situations d'urgence de manière plus efficace, mais aussi sur l'amélioration des vulnérabilités sous-jacentes grâce à des stratégies de prévention et de contrôle des risques élevés de contamination ou d'autres dangers. Ces stratégies doivent s'intégrer au renforcement des systèmes de santé, étant donné que le système de santé dans son ensemble joue un rôle fondateur nécessaire pour favoriser la préparation et la résilience sur toute la plateforme. La réforme formule une meilleure compréhension contextuelle des cas d'urgence, y compris les lieux où l'OMS devrait s'impliquer sur le plan opérationnel, comme actuellement au Yémen, en République Centrafricaine, en Éthiopie (région Somali) et le Soudan du Sud ; et où une assistance technique plutôt qu'opérationnelle est nécessaire. Cette dichotomie est en cours de discussion au sein de l'OMS.

Les responsabilités de l'OMS commencent par un diagnostic et une évaluation des risques précoces ou par une analyse de situation d’un événement ou d'urgence de santé publique. L'OMS aide les pays à développer leurs capacités afin de minimiser les risques et de gérer les épidémies et cas d'urgence, dont les cas d'urgence nutritionnelle ayant des conséquences sur la santé. Lorsque les capacités des nations sont dépassées, l'OMS les aide à mener et coordonner des interventions de santé internationale dans le but de freiner les épidémies et de permettre de soulager et de guérir efficacement les populations touchées, et ce même si aucun groupe de santé n'a été déployé. Des progrès considérables ont été observés dans certaines domaines tels que la classification et l'évaluation du risque, ainsi que la coordination de l'intervention de l'OMS au niveau du siège, des bureaux régionaux et des bureaux de pays via le SGI, qui fournit non seulement une approche standardisée et flexible pour la gestion des interventions de l'OMS dans les situations d'urgence et assure le déblocage rapide de fonds par le Fonds de réserve pour les situations d'urgence (Contingency Fund for Emergencies, CFE) de l'OMS. Ces fonds rapidement versés permettent d'intervenir à des stades précoces de crises humanitaires, épidémies et catastrophes naturelles et/ou d'empêcher une dégradation rapide de ces crises. Ce fonds nécessite un réapprovisionnement permanent. Depuis sa création en mai 2015, le CFE a soutenu les activités de l'OMS dans plus de 30 interventions sanitaires d'urgence, dont les épidémies du virus Ebola, la fièvre jaune, le choléra, la fièvre de la Vallée du Rift et le virus Zika, mais aussi pour les catastrophes naturelles telles que le cyclone Winston aux îles Fidji, le cyclone Donna au Vanuatu et les conséquences climatiques d'El Niño en Papouasie-Nouvelle-Guinée, ainsi que les réponses à des situations d'urgence complexes.

Encadré 2 : Le Programme d’urgence sanitaire de l’OMS

Il a une structure commune dans l'ensemble de l'OMS (bureaux de pays, bureaux régionaux, et siège) pour tout ce qui concerne la main d'oeuvre, le budget, les chaînes de responsabilités, les processus/systèmes et les standards. Il reflète les fonctions et responsabilités principales de l'OMS dans la gestion et l'évaluation du risque des situations d'urgence sanitaire. Le Programme se compose de cinq services techniques et opérationnels. Voici leurs titres et leurs aboutissements :

  1. Gestion des maladies transmissibles : S'assurer que les stratégies et capacités sont établies pour les risques élevés de transmission de maladies à traiter en priorité.
  2. Préparation nationale aux cas d'urgence sanitaire et le RSI (2005) : S'assurer que le pays dispose des capacités pour gérer le risque dans n'importe quel type d'urgence.
  3. Information sur les urgences sanitaires et les évaluations de risque : Fournir en temps voulu une analyse de situation, une évaluation du risque et un suivi des réponses faisant autorité pour les menaces et événements sanitaires majeurs, incluant la malnutrition.
  4. Opérations d'urgence : Garantir aux populations en état d'urgence l'accès à un ensemble de services de santé indispensables et salvateurs, dont le traitement de la MAS.
  1. Services d’urgence principaux : Garantir que les opérations d'urgence de l'OMS soient rapidement et durablement financées et pourvues de personnel.

 

Encadré 3 : Système de gestion d'incident (SGI)

Le SGI est l'approche structurée et standardisée que l'OMS a adoptée dans le but de gérer ses interventions pour des cas d'urgence ou d'événements de santé publique et de s'assurer de développer les meilleures pratiques possibles dans la gestion de situation d'urgence. L'OMS a crée le SGI en lui donnant ces six fonctions essentielles : direction, coordination des partenaires, information et planification, opérations sanitaires et expertise technique, soutien des opérations et logistique, finance et administration.

Lors de l'activation du SGI pour classifier en 24 heures les situations d'urgence graves, l'OMS doit :

• Garantir la sûreté et la sécurité de tout le personnel.

• Nommer un chargé d'incident sur place pour une période initiale de trois mois minimum.

• Activer les procédures opérationnelles normalisées (PON) d'urgence.

• Mettre en place une équipe de gestion d'incident (EGI) initiale sur place afin de couvrir les six fonctions essentielles du SGI. Cela se fait initialement en redéfinissant le personnel des bureaux de pays.

• Prendre contact avec des représentants du gouvernement, partenaires et autres acteurs concernés.

• Déterminer les renforts à envoyer dans le pays pour couvrir les fonctions essentielles du SGI. Cette détermination se fait à la suite d'une analyse de la capacité du bureau de pays à gérer les situations d'urgence.

• Le déploiement de renforts commence selon le principe de "sans regrets"*, en fonction des besoins.

• Élaborer les objectifs et le plan d'action de la réponse initiale de l'intervention, dans l'attente de développer un plan plus détaillé.

• Nommer un coordinateur des urgences et une équipe d'aide à la gestion d'incident au niveau régional et au siège afin de coordonner la réponse sur l'ensemble de l'organisation pour les cas d'urgences de catégories 2 et 3. Un point focal sera élaboré aux niveaux régionaux et du siège pour les urgences de catégorie 1 afin d'organiser une assistance si besoin.

 * Au début de n'importe quelle urgence, l'OMS s'assure de mettre à disposition du bureau de pays le personnel et les fonds estimés, même s'il s'avère par la suite que les estimations étaient trop fortes, avec un soutien total et sans accusation ni regrets. Le CFE ou le service comptable du Bureau Régional fournissent un accès immédiat aux fonds qui seront réapprovisionnés au fur et à mesure de la collecte de fonds pour la situation d'urgence. Cette politique "aucun regret" s'applique à toutes les dépenses engagées au cours des trois premiers mois d'une urgence grave. 

 

Encadré 4 : niveaux d'urgences classées de l'OMS.

La classification est une procédure d'activation interne visant a déclencher les procédures et activités d'urgence de l'OMS afin de gérer l'intervention. La classification désignant un cas d'urgence grave indique le niveau de réponse opérationnelle que l'OMS doit mettre en place afin de répondre à cette urgence.

Les cas d'urgences prolongées (qui persistent au-delà de six mois) se voient attribués des classifications prolongées afin d'indiquer le niveau de réponse opérationnelle que l'OMS doit fournir lors d'une période prolongée et souvent indéterminée.

Non classifié – Suivi par l'OMS mais qui ne nécessite pas d'intervention opérationnelle.

Catégorie 1 – Cas d'urgence concernant un seul pays et qui nécessite une intervention limitée de l'OMS mais qui dépasse toutefois le niveau de habituel de coopération nationale entre le bureau de pays de l'OMS et l'État membre.

Catégorie 2 – Un cas d'urgence concernant un seul ou plusieurs pays et qui nécessite une intervention modérée de l'OMS. La capacité de l'OMD est toujours dépassée et nécessite un soutien organisationnel/externe.

Catégorie 3 – Un cas d'urgence concernant un seul ou plusieurs pays et qui nécessite une intervention importante/maximum de l'OMS.

Graphique 1: WHO Incident Management System (IMS) structure and core functions

en traduction - Version française bientôt disponible

L'OMS travaille avec le ministère de la santé et des partenaires locaux afin d'identifier les besoins de santé les plus importants et de collaborer régulièrement avec les réseaux de partenaires dans le but d'optimiser et de coordonner l'expertise des agences partenaires :

  • Groupe mondial de santé : Plus de 700 partenaires interviennent dans 24 pays en situation de crise.
  • Équipes médicales d'urgence : Plus de 60 équipes venant de 25 pays classés par l'OMS pour fournir des soins cliniques en situation d'urgence, et il est prévu que leur nombre passe bientôt à 200.
  • Le réseau mondial d'alerte et d'action en cas d'épidémie (Global Outbreak Alert and Response Network, GOARN) : Depuis 2000, environ500 membres du personnel de santé ont été déployés suite à plus de 130 crises sanitaires publiques dans 80 pays.
  • Partenaires à disposition : En 2015, les partenaires à disposition de l'OMS1 ont déployé l'équivalent de 207 mois d'assistance de personnel dans 18 pays.
  • Comité permanent interorganisations (CPI) : L'OMS est un membre actif du CPI (le mécanisme principal de la coordination inter-organisation relatif à l'assistance humanitaire en réponse à des urgences complexes et majeures, sous la direction du coordinateur des secours d'urgence) et fait partie du Groupe mondial de nutrition.

L'OMS est impliquée opérationnellement dans les interventions de nutrition dans les situations d'urgence (traitement contre la MAS) dans les pays comme le Yémen, la République Centrafricaine, l'Ethiopie (région Somali) et le Soudan du Sud.

L'OMS joue également un rôle primordial dans l'orientation politique globale pour informer la mise au point de directives à l'échelle nationale. Le rôle de l'OMS est de :

  • Fournir une assistance technique efficace via la production et la transmission de directives scientifiquement validées et actualisées, dont des directives intérimaires dans les cas où il y aurait un manque de recommandations (par exemple, soin nutritionnel dans les interventions Ebola et allaitement dans le contexte de Zika), de règles, de critères et de méthodologies en ce qui concerne :
    • l'évaluation de la malnutrition, y compris les carences spécifiques en micronutriments ;
    • la gestion améliorée de la malnutrition sous toutes ses formes ; et
    • la surveillance de la nutrition et santé pour les alertes et interventions de prévention/précoces.
    • Renforcer les aptitudes du personnel de santé national et sous-national, via une diffusion d'informations et des formations.
    • Travailler avec le gouvernement sur le développement et l'actualisation de politiques ayant une incidence sur l'amélioration des interventions et la réadaptation.

Rôle de l'OMS dans le rapprochement entre la nutrition et la santé

L'Ambition et Opération de l'OMS dans la Nutrition 2016-2025 repose sur les six objectifs mondiaux visant à améliorer la nutrition des mères, des nourrissons et des jeunes enfant mais aussi les objectifs mondiaux pour les maladies non transmissibles (MNT) liées à l'alimentation. Dans le cadre du Programme 2030 pour le développement durable, et notamment l'ODD2 et l'ODD3, et avec la Décennie d'action de l'ONU pour la nutrition 2016-2025, la stratégie adoptée par l'OMS pour la nutrition vise à créer "un monde libéré de toutes formes de malnutrition et où l'accès à la santé et au bien-être est garanti pour tous".

Une des six priorités de l'OMS en termes de nutrition est d'optimiser la mise en place de politiques et de programmes de nutrition efficaces dans n'importe quel contexte, y compris dans des situations d'urgence et de crise, en développant un modèle opérationnel pour des plans de préparation et de nutrition dans les situations d'urgence afin de soutenir le Programme d'urgence sanitaire de l'OMS. Améliorer la disponibilité des plans d'action pour la nutrition dans les système de santé est une autre priorité. De nombreux plans d'action pour la nutrition et des procédures de diagnostic efficaces sont prévus via des services de santé tels que l'approvisionnement en compléments alimentaires si besoin, le traitement de la MAS, des conseils diététiques, des conseils en matière d'allaitement maternel et l'évaluation de l'état nutritionnel. La plupart de ces actions ont un effet sur les taux de morbidité et de mortalité, surtout lorsqu'elles sont combinées avec d'autres tentatives visant à réduire la pauvreté et à promouvoir la santé. Le taux de couverture de ces plans d'actions reste toutefois très faible. Un des objectifs des ODD est de parvenir à instaurer une Couverture sanitaire universelle (CSU). Comme elle l'a exprimé dans sa dernière stratégie en matière de nutrition, l'OMS vise à garantir que les efforts déployés pour permettre la CSU incluent le renforcement de plans d'actions essentiels. (www.who.int/nutrition/publications/nutrition-strategy-2016to2025/en/).

La mortalité et la malnutrition infantiles ne sont pas uniquement dues à un manque d'accès à la nourriture et des apports alimentaires insuffisants, mais aussi à l'inadéquation des pratiques en matière de soins procréatifs, maternels et de puériculture et à de mauvais services de santé publique. Les interventions médicales immédiatement requises prennent en compte la gestion médicale de la MAS ainsi que le dépistage et le contrôle de maladies mortelles telles que la rougeole, les infections respiratoires aiguës (IRA), la malaria, la diarrhée, et les maladies d'origine hydrique. À long et moyen termes, les pays sujets à la sous-nutrition ont besoin de garantir la mise en place de mesures de prévention et le renforcement de leurs systèmes de santé pour ainsi augmenter la résilience de la santé de la population en temps de famine ou lors de risque de famine. Dans les pays où des niveaux élevés d'insécurité alimentaire ont été observés, l'OMS a identifié de nombreuses activités principales qui permettent de réduire les risques d'opportunités manquées en matière de dépistage, de prévention et de traitement de maladies et malnutrition sans complications, tout en garantissant des transferts adéquats et une synergie entre les services de nutrition et de santé (voir encadré 5).

Encadré 5 : Les principales activités qui permettent de maximiser les prestations de service dans les pays touchés par des niveaux élevés d'insécurité alimentaire

Le traitement précoce de la malnutrition et de la maladie peut sauver des vies

1. Dans la prise en charge intégrée des cas dans la communauté (iCCM), y compris le "modèle transportable" de prestations de santé chez les populations nomades, tous les agents de santé communautaires (ASC) doivent être formés de façon à pouvoir protéger, traiter et transférer comme il se doit les patients souffrant de malnutrition et de maladies sévères. Au moins la malaria, la diarrhée, et les IRA devraient être détectées et traitées par les ASC.

2. Des dépistages fréquents de malnutrition et de maladies sévères devraient être mis en place au sein de la communauté afin d'offrir un kit standard de soin préventif.

  • Tous les enfants ayant été dépistés doivent recevoir un vaccin contre la rougeole, des moustiquaires imprégnées d'insecticide à longue durée (MILD), du vermifuge et de la vitamine A (selon le protocole national).
  • Toutes les femmes enceintes ou allaitantes devraient être envoyées chez un spécialiste pour recevoir des soins préventifs (dont le vaccin contre le tétanos, du fer et de l'acide folique, des MILD et des prophylaxies antipaludéennes) et, le cas échéant, pour accoucher dans de bonnes conditions.
  • Tout le personnel spécialisé doit encourager une mobilisation sociale coordonnée et des campagnes de communication sur le dépistage de maladies et de malnutrition, mais aussi indiquer où et comment accéder au traitement.

Tout contact avec la santé représente une opportunité de détecter, transférer les patients et/ou traiter la malnutrition

3. Toute la population, du moins tous les enfants et les femmes enceintes ou allaitantes qui se présentent dans un centre de santé ou dans un hôpital devraient être dépistés pour la malnutrition sévère et être dirigés vers le programme de nutrition concerné.

Tout contact avec la nutrition représente une opportunité de détecter, diriger les patients et/ou traiter la maladie

4. Toute la population, du moins tous les enfants et femmes enceintes ou allaitantes qui suivent des programmes de nutrition (distribution alimentaire générale, approvisionnements en couverture et ciblés, programmes d'alimentation thérapeutique ambulatoires) doivent être dépistés pour la maladie et la malnutrition chaque fois qu'il y a un contact physique.

5. Le traitement et les interventions de santé préventives doivent être garantis, soit en s'intégrant au programme alimentaire/nutritionnel, soit via un transfert vers un centre de santé, pourvu qu'il soit possible le jour même.

6. Lorsque des personnes souffrant de maladie ou de malnutrition sont redirigées vers un autre service, il faut s'assurer

  • qu'elles se présentent bien au centre ou au programme (par exemple en assurant le transport), et
  • que le centre ou le programme est dans la mesure de les traiter le jour même.

7. Les centres de traitement médical et nutritionnel doivent mettre à disposition des quantités nécessaires d'eau potable et proposer un environnement correct en termes d'eau, d'assainissement et d'hygiène (WASH).

8. Les données relatives aux informations et à la surveillance de santé doivent être partagées avec les autres services afin de garantir qu'elles sont prises en compte dans l'étude sur la sécurité alimentaire et la nutrition.

L'intégration d'une action humanitaire ayant pour perspective le rétablissement et le développement sur le long terme fait partie de la ligne directrice du nouveau cadre d'intervention d'urgence de l'OMS (OMS, 2017). Une planification complète de l'intervention d'urgence est donc nécessaire pour sauver des vies mais aussi pour résoudre les facteurs systémiques de la crise. Par exemple, la crise humanitaire de la Corne de l'Afrique a de lourdes conséquences sanitaires sur les communautés locales. Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (Office for the Coordination of Humanitarian Affairs, OCHA) des Nations Unies a déclaré que la santé est l'un des quatre secteurs clé pour la prévention et l'intervention dans les cas de famine, de même que la sécurité alimentaire, la nutrition et l'environnement WASH.

Coordination en cas d'urgence : Groupe de santé et nutrition

L'OMS joue un rôle fondamental dans le soutien aux États membres pour qu'ils se préparent aux situations d'urgence, y répondent et s'en remettent. En tant que chef de file en matière de santé au sein du CPI, sa première responsabilité est de coordonner les interventions de santé en situations d'urgence. De plus, étant donné que la malnutrition est étroitement liée aux maladies, l'OMS doit renforcer la composante nutrition de la stratégie de ses interventions d'urgence afin de permettre un effet durable. Les données sur l'insécurité alimentaire, la famine et les tendances à la malnutrition chez la population représentent un composant essentiel de l'information nécessaire pour permettre une alerte précoce mais aussi l'analyse de la situation, l'évaluation de risque et la surveillance de l'intervention en cas de menaces et d'événements sanitaires majeurs. De la même façon, les interventions en nutrition visant à prévenir et traiter la malnutrition sévère chez les populations touchées et en état d'urgence font partie d'un ensemble essentiel de services sanitaires vitaux et que l'on attend des opérations d'urgence de l'OMS. Il est donc indispensable que les unités responsables de l'information d'urgence sanitaire et des évaluations de risque ainsi que des opérations d'urgence intègrent des plans d'actions nutritionnels.

En tant que chef de file en matière de santé, l'OMS travaille en pratique pour assurer une coordination opérationnelle du secteur de la santé, en ciblant les personnes vulnérables pour améliorer les soins de santé, et en mettant l'accent sur les services vitaux , dont des interventions rapides et adéquates en cas d'épidémies de maladie et de contagions. L'OMS est chargée de mettre en relation le travail effectué par le groupe de la santé avec celui des autres groupes, y compris ceux de la nutrition et du WASH. Tous les groupes doivent travailler collectivement et efficacement, avec l'aide de l'OCHA.

Il est essentiel de continuer et d'améliorer le partage d'informations et la collaboration entre les groupes de la santé et de la nutrition. Les domaines de collaboration entre les deux groupes incluent une analyse collective du potentiel de l'intervention dans les établissements/centres de santé, de développement des aptitudes des agents de santé et des partenaires en matière de gestion de patients hospitalisés, des systèmes des renvois, et la gestion de l'approvisionnement pour permettre celle des patients. Les deux groupes doivent continuer à examiner les meilleures façons d'utiliser les aptitudes du personnel et les structures du ministère de la santé. Dans certains cas, la nutrition est considérée comme un sous-groupe du groupe de la santé (par exemple aux îles Fidji, dans la région de Somali et en Éthiopie). Les groupes de la santé et de la nutrition ont entamé des discussions afin de développer des cadres de fonctionnement communs et ainsi permettre une meilleure intégration des interventions de santé et de nutrition. La stratégie du groupe mondial de la santé (GMS) souligne son engagement dans le renforcement de collaboration inter-groupes et multisectorielle pour arriver à de meilleurs résultats en matière de santé, ce qui implique le renforcement de la collaboration avec le groupe de la nutrition (voir www.who.int/health-cluster/about/work/strategic-framework/GHC-strategy-2017-2019.pdf).

En étroite collaboration avec le groupe de la nutrition et selon le contexte et la capacité, l'OMS se focalise sur les programmes de secours pour la nutrition et la santé, les mesures visant à améliorer l'identification de personnes ayant besoin d'interventions de nutrition et de transferts appropriés, et les mécanismes de surveillance de nutrition qui, en coalition avec la santé, transmettent des informations régulières (voir encadré 4). L'OMS veille également à ce que le secteur de la santé tienne compte de la nutrition, conformément aux principes de la CSU, afin de garantir :

  • Un accès équitable à des services de secours de qualité pour la gestion de cas de malnutrition sévère grâce à une identification systématique, un renvoi et un traitement des cas de personnes atteintes de malnutrition sévère (comme l'indique l'encadré 1).
  • L'accès à des services de prévention de sous-nutrition pour les groupes vulnérables (enfants de moins de 5 ans et FEA), et qui se focalisent sur l'alimentation du nourrisson et du jeune enfant (ANJE) et sur d'autres services de préventions en :
    • Renforçant les interventions ANJE visant à protéger et promouvoir les pratiques optimales d'ANJE ;
    • Fournissant aux FEA des services indispensables à la santé et à la nutrition ;
    • Mettant en place une approche de programme multiple où l'accent est mis sur le renforcement du système de soins primaires et le traitement urgent d'enfants atteints de cas de MAS avec de graves complications.

L'OMS a pour objectif d'utiliser tout contact, par exemple au cours de l'immunisation et des examens de santé, afin d'incorporer des activités alimentaires, telles que le dépistage nutritionnel et les transferts vers les services de santé appropriés selon le cas.

Développer le potentiel de l'OMS au niveau national afin d'intégrer la nutrition dans les interventions sanitaires d'urgence

Afin de pouvoir tenir ses engagements, l'OMS a besoin d'avoir une base solide de capacité interne proche du lieu où les situations d'urgence surgissent. Un effort considérable à cet égard a été la formation pilote à Dar es Salaam en Tanzanie (29-31 août 2017) sur un modèle opérationnel qui intègre l'intervention d'urgence en matière de nutrition et de santé. Y ont participé 33 agents de l'OMS spécialisés en cas d'urgence et en nutrition, venant de 14 pays en crise ou à risque ; à savoir l'Érythrée, l'Éthiopie, le Kenya, le Soudan du Sud, l'Ouganda, la Tanzanie, le Nigéria, le Niger, le Tchad, le Cameroun, la République centrafricaine, le Burundi, le Mali et la République démocratique du Congo. C'est la première fois que l'OMS organise une formation de la sorte et qu'elle est accueillie par les participants, qui ont reconnu le lien solide entre les deux domaines de travail de l'OMS.

La formation avait pour but de permettre au personnel de l'OMS présent dans les pays de travailler en équipes, efficacement et prudemment lorsqu'une urgence se présente, afin de mettre en œuvre les actions de l'OMS comme préconisé par le FIU. Ce développement d'aptitudes fait partie de la transformation visant à renforcer la gestion par l'OMS des crises sanitaires et à améliorer les connaissances et pratiques en matière de nutrition dans les situations d'urgence. Les points centraux de nutrition et d'urgence sont basés dans les bureaux de pays de l'OMS. Les points centraux de nutrition s'occupent souvent à la fois de la santé des enfants et des maladies non transmissibles (MNT), ce qui peut compliquer les choses lorsqu'ils doivent répondre à une urgence. Toutefois, cela offre également des opportunités permettant d'aider le gouvernement dans la préparation, la continuité du programme et le développement de liens entre actions humanitaires et efforts de développement.

L'objectif global du séminaire était d'orienter le personnel de l'OMS sur les opérations d'urgence menées par l'OMS et le guider dans la gestion de la malnutrition en situations d'urgence, avec comme but d'intégrer des actions nutritionnelles en réponse aux urgences sanitaires. La formation était organisée par des animateurs de l'OMS avec l'aide d'experts externes spécialisés dans la formation. Les sujets abordés comprenaient notamment une présentation du FIU de l'OMS et son rôle dans la coordination et la structure du dispositif humanitaire ; la collaboration avec d'autres agences humanitaires lors de l'analyse de situation afin d'évaluer les besoins et définir les priorités en termes de nutrition ; la planification et l'exécution des interventions stratégiques ; le suivi de l'évaluation et des résultats ; et la mobilisation de ressources. Afin d'évaluer le degré d'apprentissage des participants, une étude de cas d'un pays confronté à une situation d'urgence a servi de plan pour parcourir les différentes étapes de la planification des interventions d'urgence. Des plans spécifiques au pays ont été développés par chacun des participants, afin d'expliquer comment appliquer ce qu'ils ont appris dans leur propre contexte.

En matière de nutrition, la formation s'est attardée plus en détails en expliquant l'importance de la nutrition lors des phases de préparation, d'intervention et de réadaptation aux situations d'urgence ; présentation de la malnutrition ainsi que de ses causes et indicateurs immédiats et sous-jacents ; évaluations et classifications de la nutrition ; surveillance et études ; classification de la situation nutritionnelle ; indicateurs et limites au niveau de la population ; et utilité de la classification intégrée par phases (CIP) de la sécurité alimentaire et de la nutrition en tant qu'outil permettant d'identifier le degré d'importance sur la santé publique de la situation nutritionnelle au cours de l'urgence, au vu de circonstances aggravantes et de vulnérabilités sous-jacentes.

La section sur les interventions nutritionnelles abordait également la manière de gérer la MAS en isolation et dans le cadre de maladies contagieuses telles que le choléra, d'autres maladies diarrhéiques, la rougeole et la malaria, qui sont très fréquentes lors de cas d'urgences. La section sur la planification a mis en évidence le besoin d'évaluer l'ampleur du désastre, les risques et besoins en matière d'intervention tout en prenant en compte les vulnérabilités sous-jacentes et les antécédents de l’événement. La nutrition a été prise en compte dans les actions pertinentes conformément aux composantes du système de santé de l'OMS pour la planification, le rétablissement et la réhabilitation sur le long-terme. Les moyens à mettre en place pour mobiliser les ressources ont été examinés. Ce séminaire est une première étape dans l'intégration de la nutrition et de la santé dans les situations d'urgence nationales ; un consultant de l'OMS assurera un suivi auprès des participants pour discuter de ce qui doit être amélioré et comment y parvenir.

Les prochaines étapes consisteront à consolider et affiner le contenu de la formation, qui a été tiré de divers modules de formation, dont le module de formation harmonisé du groupe de la nutrition du CPI, et à élaborer un module de formation destiné au personnel de l'OMS qui sera adapté et utilisé dans d'autres régions.

Conclusions

La réforme de l'OMS a renforcé les capacités d'intervention d'urgence de l'OMS pour tous les risques en faisant appel à l'expertise technique requise dans différents services d'appui et domaines de la santé, et offre des possibilités pour améliorer la nutrition dans les interventions sanitaires. L'OMS est bien placée pour combiner des approches d'intervention sanitaire d'urgence immédiates avec des actions à plus long terme pour aborder les problèmes et les causes sous-jacents ainsi que des interventions durables dans la gestion des risques d'urgence. Le principal défi consiste à sensibiliser le personnel de l'OMS aux programmes non nutritionnels et à le faire participer pleinement aux préoccupations relatives à la nutrition afin de ne pas rater l'occasion de tirer parti des avantages comparatifs de l'OMS dans le secteur de la santé. Une attention est portée sur la gestion et la surveillance de la MAS dans les pays ; il est nécessaire d'intégrer davantage d'activités d'urgence relatives à la nutrition, telles que des interventions de sensibilisation.

Pour de plus amples informations, contactez Zita Weise Prinzo.


Références

OMS (2017) Plan des mesures d'urgence de l'OMS2e édition. Genève : Organisation mondiale de la santé, 2017 http://apps.who.int/iris/bitstream/10665/258604/1/9789241512299-eng.pdf

Footnotes

1Les partenaires de réserve sont des organismes disposant d'un solide réseau de professionnels techniques déployables. Les partenariats de réserve de l'OMS sont gérés par le siège de l'OMS. L'OMS a signé un accord mondial de partenariat permanent directement avec l'organisme partenaire qui entretient des liens contractuels avec le personnel en réserve tel que CANADEM, DEMA, le Conseil norvégien pour les réfugiés.

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