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Partenariat et responsabilité dans le groupe pour la nutrition au Soudan du Sud (2015-2017)

Published: 

Par Isaack Biseko Manyama

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Isaack Manyama est actuellement le coordinateur du groupe pour la nutrition pour le Soudan du Sud. Il travaille depuis 24 ans dans le secteur de la nutrition. Il a précédemment rempli les fonctions de chef d'équipe de l'Unité de coordination de la nutrition d'urgence (ENCU) au Directorat des alertes précoces et des réponses du ministère de l'agriculture en Ethiopie, officier de soins primaires pour l'UNICEF en Tanzanie et nutritionniste principal au Centre de nutrition et de l'alimentation en Tanzanie.

Les résultats, interprétations et conclusions dans cet article sont ceux des auteurs. Ils ne reflètent pas nécessairement les points de vue de l'UNICEF, de ses directeurs exécutifs ou des pays qu'ils représentent et ne devraient pas leur être attribués.

Lieu : Soudan du Sud

Ce que nous savons : La malnutrition aigüe reste une urgence de santé publique majeure dans plusieurs régions du Soudan du Sud, causée par les conflits actuels et les déplacements, le manque d'accès aux services de santé, l'eau insalubre, les moyens d'assainissement inadéquats, le manque d'hygiène, et l'insécurité alimentaire chronique.

Qu'apporte cet article : Le groupe pour la nutrition est bien implanté au Soudan du Sud et comprend un groupe de conseil stratégique, des groupes de travail thématiques techniques, comprenant la qualité et la responsabilité vis-à-vis de la population touchée et une force d'intervention dotée d'un mécanisme de réponse rapide. Le partenariat et la responsabilité sont des thèmes communs dans l'évaluation, l'analyse des lacunes dans la réponse, la planification, le chiffrage des coûts, la mise en œuvre et le suivi de la réponse. Les expériences reflètent le rôle clé joué par le groupe pour la nutrition dans la gestion des partenariats, la résolution des différends et responsabilisation des intervenants. La transparence à travers tous les aspects du cycle du projet humanitaire, associée à la confiance et au dialogue ouvert entre toutes les parties prenantes, est essentielle. Le fort taux de rotation du personnel et la concurrence pour des opportunités opérationnelles étouffent le bon partenariat et la responsabilité. Le renforcement des capacités, le suivi, la sensibilisation et l'apprentissage des expériences sont les clés.

Contexte

Contexte nutritionnel

La malnutrition aigüe demeure un problème majeur de santé publique dans plusieurs régions du Soudan du Sud. On estime que plus de 1,1 million d'enfants souffriront de malnutrition sévère en 2017, dont 706 427 (63.7%) devraient recevoir des services nutritionnels curatifs (75% de ces enfants souffrant de malnutrition aiguë sévère (MAS) et 60% de malnutrition aiguë modérée (MAM)). Le Cadre Intégré de Classification (IPC) du mois de mai 2017 a estimé que 6,1 millions de personnes (50 pour cent de la population) seraient en insécurité alimentaire sévère en juin/juillet 2017, comparé aux 5,5 millions (45 pour cent) de personnes en mai 2017. Cela représente le plus grand nombre jamais enregistré de personnes souffrant d'insécurité alimentaire sévère (phases 3, 4 et 5 de l'IPC) au Soudan du Sud.

Comme prévu, la situation de la sécurité alimentaire de 2017, qui repose sur l'insécurité alimentaire et la détérioration des moyens de subsistance des années précédentes, s'est manifestée par des niveaux accrus de malnutrition aiguë. La proportion d'enquêtes SMART rapportant des niveaux critiques de malnutrition aiguë globale (MAG ≥ 15 pour cent) a augmenté de 77 pour cent (des 40 études conduites de janvier en septembre 2016) à 82 pour cent (des 33 études conduites pendant la même période en 2017). Un pic de 36,1 pour cent de MAG a été détecté dans le comté de Twic, le classifiant d'« extrêmement critique ». Les admissions dans les programmes d'alimentation sélective ont augmenté de janvier à juillet 2017, avec une hausse globale combinée de 19 pour cent pour la MAS et la MAM par rapport à la même période de 2016. Les raisons principales des niveaux élevés de malnutrition aiguë à travers le Soudan du Sud comprennent : les conflits en cours et les déplacements ; un accès limité aux services de base ; la crise économique, avec une hausse des prix des aliments de base associée à une dévaluation de la livre sud-soudanaise ; les épidémies ; un apport alimentaire inadéquat en termes de qualité et de quantité ; une faible couverture des installations sanitaires et des mauvaises pratiques d'hygiène.

Les partenaires du groupe pour la nutrition et les autres parties prenantes soutiennent le Ministère de la santé (MoH) de manière continue en répondant à l'urgence nutritionnelle actuelle. Tandis que la situation nutritionnelle reste très précaire, la famine ne sévit plus dans les comtés de Leer et de Mayendit, et une détérioration supplémentaire dans les comtés de Koch et Panyijar de l'ancien état Unité a été évitée grâce à une assistance humanitaire multisectorielle immédiate et soutenue à la population touchée de mars à mai 2017. Le Ministère de la Santé avec l'UNICEF, le Programme alimentaire mondial (PAM), l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et Save the Children International (SCI) ont continué à diriger les partenaires du groupe pour la nutrition pour développer et finaliser trois lignes directrices nationales importantes, y compris leurs propres outils d'intervention et modules de formation : la prise en charge communautaire de la malnutrition aiguë sévère (PCMA) ; la nutrition de la mère, du nourrisson et de l'enfant (MIYCN) et la gestion de la MAS pour les patients hospitalisés.

Le groupe pour la nutrition au Soudan du Sud

Le groupe pour la nutrition au Soudan du Sud a été créé en 2010 et comprend actuellement 64 partenaires actifs, dont 43 organisations non gouvernementales (ONG) nationales et internationales qui mettent en œuvre des réponses en matière de nutrition sur le terrain. Le groupe est coordonné par des réunions bimensuelles, menées par le coordinateur du groupe pour la nutrition (NCC). Plusieurs réunions régulières bilatérales et tripartites ont aussi lieu avec des partenaires et d'autres parties prenantes, y compris des donateurs, pour fournir des mises à jour et adresser ou répondre à des problèmes d'évaluation, de suivi et de financement. De plus, des réunions entre l'équipe de coordination du groupe pour la nutrition et des donateurs ont lieu tous les deux mois avec un agenda établi en accord avec les donateurs. La direction stratégique du groupe pour la nutrition est décidée par le groupe consultatif stratégique (SAG), composé du Ministère de la Santé, d'agences des Nations Unies (UN), d'ONG nationales et internationales ainsi qu'une représentation du Fonds commun pour la santé (HPF), un donateur qui a demandé à être membre du SAG reformé (août 2017).

Plusieurs groupes de travail thématiques (GTT) ont été formés afin de coordonner les parties techniques spécifiques pour le compte des partenaires du groupe pour la nutrition. Ceux-ci comprennent : le GTT PCMA, responsable des problèmes techniques du PCMA, de l'élargissement et de la révision/du développement des lignes directrices du PCMA, du soutien à la révision des lignes directrices du centre de stabilisation et le déploiement de la formation du PCMA dans les états ; et le groupe de travail sur l'information nutritionnelle (NIWG), responsable de la coordination de la collecte des données sur la nutrition d'urgence (basée sur les études SMART/Rapid SMART), de l'analyse, de la validation et de la diffusion aux membres du groupe au travers des réunions bimensuelles et d'autres canaux agrées par le groupe. Le NIWG représente également le groupe pour la nutrition dans la préparation/révision de l'IPC et d'autres activités liées à l'information intra-groupe. Le GTT MIYCN, créé en 2015, est responsable de tous les problèmes MIYCN, y compris le soutien du Ministère de la Santé dans le développement des lignes directrices nationales MIYCN, les documents sur la stratégie et les modules de formation.

Le groupe de travail des mécanismes de réponse rapide (RRM) a également été créé en 2015 afin de coordonner les services de proximité par le RRM, la mise en œuvre par l'UNICEF et le PAM, ainsi que les approches aux réponses de court-terme mises en œuvre par Medair et Action contre la faim (ACF). Enfin, le GTT pour la qualité et la responsabilité envers les populations affectées (QAAP) est responsable de l'assurance d'une évaluation améliorée des services de qualité et de l'intégration du cadre de la responsabilité envers les populations affectées (AAP) du groupe pour la nutrition dans les projets des partenaires.

Évaluation et analyse des besoins

Évaluation des besoins

Les évaluations des besoins du groupe pour la nutrition sont menées par le biais d'un certain nombre de méthodologies d'évaluation et de collecte d'informations. D'abord, des études SMART périodiques sont menées durant la période précédant la récolte (mars à septembre) et la période suivant la récolte (octobre à février) dans les comtés prioritaires. Des études ad hoc sont également menées sur la base de l'analyse IPC ou là où lorsqu'il est nécessaire de confirmer ou de clarifier une situation nutritionnelle en détérioration signalée sur la base du dépistage du périmètre brachial. À la fin du mois de septembre, un total de 33 études SMART ont été menées, parmi lesquelles 27 ont relevé des niveaux critiques de malnutrition aiguë (MAG ≥ 15 pour cent).

Des systèmes de surveillance de la sécurité alimentaire et de la nutrition (FSNMS) sont menés deux fois par an, en juin/juillet et en novembre/décembre. Ces études mettent en avant la situation nutritionnelle au niveau de l'état. Récemment, l'équipe FSNMS a accepté d'augmenter la taille des échantillons pour intégrer au moins quatre études SMART au niveau des comtés avec les études FSNMS. L'étude de juin/juillet 2017 indique également la détérioration de la situation nutritionnelle, avec des niveaux de MAG constamment plus élevés que ceux rapportés en 2016 à la même période. Plus précisément, huit sur neuf états évalués ont rapporté des niveaux de MAG 15 pour cent au-dessus du seuil d'urgence, comparé à sept sur dix états durant la même période en 2016.

La classification IPC est une des méthodes qui fournit des conseils sur la situation spécifique au niveau des comtés et au niveau global de la sécurité alimentaire et de la nutrition dans pays et qui identifie les régions où il y a des lacunes d'informations. Comme mentionné auparavant, de telles régions sont privilégiées pour des études SMART ad hoc, surtout quand les indicateurs de sécurité alimentaire signalent une détérioration. Sur la base de l'analyse IPC disponible, la situation de la sécurité alimentaire et de la nutrition s'est constamment détériorée depuis trois ans (2015-2017).

Des données mensuelles du programme des nouvelles admissions (programme d'alimentation thérapeutique (TFP) et programme ciblé d'alimentation complémentaire (TSFP)) de bonne qualité sont très utiles pour suivre l'évolution de la situation nutritionnelle aux niveaux local, du comté, de l'état et du pays. Cela permet de mieux comprendre si la situation observée est habituelle ou inhabituelle. Depuis trois ans (2015-2017), les tendances dans les admissions mensuelles ont informé les partenaires du groupe pour la nutrition et les parties prenantes sur la stabilité ou l'amélioration de la situation, ou sur l'imminence d'une crise et la nécessité d'actions opportunes. Les données servent de guide dans les décisions de fournir/rajouter et de livrer aux régions dans le besoin et pour le déploiement du personnel de renfort pour équilibrer la qualité et la charge du travail, parmi d'autres activités nécessaires.

Analyse des lacunes dans la réponse

Au début 2016, le groupe pour la nutrition a initié une analyse des lacunes dans la réponse en matière de nutrition, en se concentrant sur le programme thérapeutique ambulatoire (PTA), la couverture géographique du TSFP dans les services de santé, la couverture optimale prévue (distance entre deux services) et la taille de la population. Cette approche et cet outil ont été remis en question par des partenaires car le processus d'identification des lacunes était subjectif. Par conséquent, le groupe pour la nutrition, via le GTT QAAP, a coordonné une révision de cet outil en 2017. L'outil d'analyse de lacunes dans la réponse a été révisé et étendu pour inclure l'évaluation des lacunes dans la qualité des services basée sur plusieurs indicateurs pondérés, l'intégrité structurelle des sites nutritionnels et la couverture géographique des sites nutritionnels, avec des règles claires pour la notation et la prise de décision pour caractériser un site comme étant sous-performant. Cet outil a été présenté, révisé puis approuvé par les partenaires. Il a été piloté à la fin août 2017 et devait être déployé en décembre 2017 au moment de la rédaction.

Des lacunes dans la réponse sont aussi identifiées lors des visites de suivi sur le terrain menées par le groupe en partenariat avec l'UNICEF, la PAM ou le Ministère de la Santé. Les lacunes identifiées sont examinées avec les partenaires concernés et un plan d'action est établi pour les traiter, avec des mises à jour régulières fournies à l'équipe de coordination du groupe.

Objectifs du groupe dans tous les domaines du programme

Les objectifs du groupe pour la nutrition concernant la MAS et la MAM sont estimés sur la base de la charge existante associée à la capacité d'expansion actuelle et projetée des partenaires, ainsi que sur la couverture des accomplissements de l'année précédente et du nombre absolu d'enfants inscrits dans le PTA et le TSFP. Par exemple, si 90-100 pour cent de l'objectif étaient atteints et la situation devait être similaire ou pire, des objectifs annuels ultérieurs sont fixés au même niveau ou augmentés si nécessaire. Les objectifs du groupe sont estimés premièrement par l'équipe de coordination du groupe et présentés aux membres SAG pour des conseils supplémentaires avant discussion et approbation par tous les partenaires du groupe pour la nutrition.

Défis relatifs à l'analyse des besoins

Il est difficile de lier les systèmes de développement d'informations d'urgence et de long terme, en partie parce que l'information sur le développement nutritionnel est faible et pas facilement disponible, avec un manque de données d'enquête nationale pour la comparaison des niveaux de malnutrition aiguë. L'insécurité limite la coordination et les évaluations dans les états touchés par des conflits. Il est aussi difficile de mener des évaluations dans tous les comtés en raison d'une capacité limitée et du coût prohibitif des enquêtes SMART (20 000 à 30 000 USD selon l'endroit, les besoins en sécurité et en logistique et la mise en œuvre par un consultant). Les fonds pour soutenir le nombre d'études annuelles à mener sur les années à venir sont limités. La qualité de certains résultats des études nutritionnelles est sous-optimale. Dans de telles situations, le NIWG peut refuser l'étude SMART ; une étude a été rejetée en mai/juin 2017 en raison de la mauvaise qualité des résultats. Le taux de rotation du personnel est élevé parmi les partenaires et il y a par conséquent un besoin régulier pour la formation sur les études SMART. La formation la plus récente date du mois de juin 2017.

Pour tenter de surmonter ces défis, les résultats au niveau étatique sont extrapolés au niveau du comté, où les lacunes d'informations sont plausibles et acceptables pour les parties prenantes. Néanmoins, dans certaines circonstances, ceci peut mener à surestimer les niveaux de malnutrition aiguë dans les comtés à faible prévalence. L'examen et la discussion collective par le NIWG des résultats des enquêtes favorisent la transparence et la crédibilité et insufflent un sens de responsabilité parmi les membres partenaires et le NIWG. Le suivi, le renforcement des capacités et les retours aux partenaires améliorent la qualité de l'information/des données (exactitude, rapidité, exhaustivité/taux des rapports et des registres). L'amélioration de la gestion de l'information est un processus continu qui demande du temps, un personnel dédié et un financement suffisant.

Planification de la réponse

Au cours des quatre dernières années (2014-2017), la planification de la réponse du groupe pour la nutrition s'est concentrées sur les trois priorités suivantes : fournir des services vitaux pour la gestion de la malnutrition aiguë (TFP/TSFP), augmenter l'accès aux programmes de prévention (Programme d’appui nutritionnel standardisé (PANS)), cibler les femmes enceintes et allaitantes (FEA) et la nutrition de la mère, du nourrisson et de l'enfant (MIYCN) et améliorer l'analyse, le suivi et la coordination de la situation nutritionnelle. Une quatrième priorité - l'intégration des réponses en matière de nutrition avec d'autres interventions sensibles à la nutrition des autres secteurs (y compris la santé, l'eau, l'assainissement et l'hygiène (WASH) - et la sécurité alimentaire et les moyens d'existence (SAME)) a été introduite en 2017.

Processus de planification de la réponse

D'abord, les calendriers pour le développement du Plan de réponse humanitaire (PRH) national et sectoriel sont rédigés par le Bureau pour la coordination des Affaires humanitaires des Nations-Unies (OCHA), examinés au sein du groupe de travail intersectoriel (ICWG) et approuvés par l'équipe humanitaire pays (EHP). Un fois approuvé, l'équipe de coordination du groupe pour la nutrition rédige le plan d'intervention du groupe basé sur les informations et les évaluations disponibles provenant de différentes sources (SMART, données du programme, FSNMS, IPC, aperçu des besoins humanitaires (ABH) et besoins d'intervention prioritaires)). Les réponses (interventions) sont présentées aux membres SAG pour examen avant d'être présentées aux partenaires du groupe pour la nutrition pour discussion, examen et approbation. Le plan de réponse du groupe est soumis, par la suite, à l'OCHA pour un examen collégial au niveau de l'ICWG et une défense. Basé sur les commentaires/suggestions de l'OCHA/ICWG, le plan de réponse est finalisé et soumis à l'OCHA.

La contribution et la participation des partenaires et du gouvernement sont essentielles. Pendant la phase de discussion entre SAG et partenaires, l'équipe de coordination du groupe doit impliquer les ministères gouvernementaux respectifs pour assurer la prise en charge et le soutien. Par exemple, des réunions ad hoc ont été organisées par l'équipe de coordination du groupe, pendant lesquelles les partenaires ont examiné les rédactions de 2015, 2016 et 2017 et les ont enrichis avant de les soumettre à l'OCHA pour défense. Bien que le gouvernement ait été peu impliqué dans les premières étapes du plan de 2015, le gouvernement a examiné les cas et objectifs finaux du groupe et l'analyse de la situation dans le plan d'intervention de 2017.

Établissement des coûts

Le financement global nécessaire publié par l'OCHA, coordonné par le groupe pour la nutrition, reflète les besoins de première et seconde ligne. Les coûts de coordination du groupe pour la nutrition ne font pas partie du budget PRH ; ceux-ci sont couverts par l'UNICEF. Les coûts du PRH ont été établis en utilisant deux approches différentes en 2016 et 2017. La première approche, utilisée en 2016, était basée sur les conseils de l'OCHA. Les besoins en financement du groupe étaient déterminés en fonctions des fonds que le groupe a pu réunir en 2015 (y compris le report de 2014). Une contingence de 10 pour cent a été rajoutée aux fonds réunis par le groupe en 2015 pour déterminer les fonds nécessaires pour 2016. La même méthode a été utilisée pour tous les groupes. Les partenaires ont recommandé l'estimation du financement nécessaire en fonction des besoins, mais l'approche de 2016 avait déjà été décidée par l'OCHA/EHP. Le budget total (financement nécessaire) a été communiqué à tous les partenaires des groupes. En 2017, les groupes ont pu estimer leur financement nécessaire en fonction des besoins. Quant au groupe pour la nutrition, le financement nécessaire a été déterminé en multipliant le nombre de bénéficiaires par les coûts estimés de la gestion d'un cas de FEA et d'enfants enregistrés dans les TFP, TSFP et PANS. La somme de ces coûts individuels a été utilisée pour le besoin global pour la planification identifiée par le groupe pour la nutrition en 2017. En réalité, le budget total du PRH ne veut pas dire que tous les besoins nutritionnels sont représentés/couverts ; un plafond de financement est appliqué par l'OCHA à tous les groupes, au-delà duquel les groupes ne peuvent pas augmenter leur financement même en cas de besoin. Néanmoins, les bilans intermédiaires fournissent l'occasion aux groupes de revoir leurs besoins humanitaires respectifs, leurs objectifs et le financement nécessaire. Dans des situations où il y a une crise/urgence imprévue majeure, comme pour le cas de la déclaration de famine en février 2017, le groupe pour la nutrition peut réviser ses besoins financiers pour les comtés touchés et des fonds supplémentaires peuvent être attribués par des donateurs pour répondre à des besoins accrus.

Puisque des approches budgétaires différentes étaient utilisées, il est difficile de comparer les besoins financiers sur plusieurs années. Le financement/budget de 2016 n'était pas basé sur le besoin et était à la place fortement influencé par la volonté des donateurs à financer ; les budgets des groupes en 2016 ont dû être considérablement taillés pour rentrer dans les limitations budgétaires. Déterminer les besoins financiers sur la base du taux de financement induit en erreur les donateurs/parties prenantes que donnant l'impression que le projet a besoin de moins de ressources, alors qu'en réalité les besoins de financement non satisfaits sont énormes. Il est difficile de séparer les projets d'urgences en soi de ceux qui sont axés sur le développement. Par conséquent, les partenaires continuent à plaider en faveur des projets dont les ressources ne sont pas reflétées dans le système de projet PRH/système de projets en ligne (OPS). Les donateurs peuvent encore financer des projets en-dehors du PRH/de l'OPS, ce qui affaiblit sans doute l'importance du PRH (auprès des donateurs et des partenaires eux-mêmes). Un système distinct de traçage de financement (FTS) est nécessaire pour pouvoir inclure les projets en-dehors du PRH-FTS dans l'OPS à l'avenir.

La mise en œuvre de la réponse

Plusieurs modalités d'intervention en matière de nutrition d'urgence sont coordonnées par le groupe pour la nutrition au Soudan du Sud. Celles-ci comprennent : fixe/mobile, RRM, mission d'intervention intersectorielle (ICRM), équipe d'intervention d'urgence (EIU)/ équipe d'urgence multisectorielle (MET) et kit de survie (voir Encadré 1). En termes de ravitaillement, les partenaires ont convenu en 2013/2014 que l'UNICEF et le PAM seraient responsables de l'approvisionnement et de la livraison des provisions principales (aliment thérapeutique prêt à l'emploi (ATPE) et aliment supplémentaire prêt à l'emploi (ASPE)) et d'autres provisions aux sites/comtés d'intervention. Tandis que le PAM livre les provisions aux partenaires en utilisant ses propres unités logistiques, l'UNICEF dépend des transporteurs privés et du groupe logistique pour transporter les provisions pour la MAS des dépôts désignés par l'état aux sites/comtés opérationnels des partenaires. Très peu de partenaires se procurent un stock de sécurité à utiliser en cas de contrainte dans la situation principale. Médecins Sans Frontières (MSF) s'approvisionne seul la plupart du temps et accède parfois aux provisions principales.

Encadré 1 : Modalités d'intervention en matière de nutrition d'urgence

Fixe/mobile

Une fois qu'une zone est désignée comme une urgence (la plupart), l'UNICEF et le PAM signent des accords de coopération au titre des programmes (PCA) et des accords au niveau du terrain (FLA) pour la gestion de la MAS et de la MAM respectivement dans des contextes fixes ou mobiles, selon ce qui est possible sur le terrain. Les accords comprennent le financement du personnel, la réhabilitation des sites de nutrition, le suivi et la surveillance, l'accès aux provisions principales et aux outils de compte-rendu. Ces accords sont révisés à tout moment de l'année (UNICEF), et au cours du dernier trimestre (PAM), avec la possibilité d'amendement/addenda à l'accord existant pendant l'année en cas d'augmentation du nombre de cas.

À la fin juin 2017, un total de 43 partenaires (des ONG internationales et nationales) avaient des PCA actifs (avec l'UNICEF) et des FLA (avec le PAM) couvrant un total de 704 sites PTA et 707 sites TSFP dans 69 et 79 comtés à travers le pays (voir Graphique 1). Il est important de noter que quelques partenaires sont financés bilatéralement par des donateurs et ont aussi des PCA/FLA avec l'UNICEF et le PAM, soit pour sécuriser des fonds complémentaires soit pour sécuriser des provisions principales (ATPE et ASPE) fournies de manière centralisée par les deux agences.

Le groupe pour la nutrition participe aussi activement à l'identification des lacunes dans la réponse et à la recommandation de partenaires ayant la capacité de mettre en œuvre une réponse en matière de nutrition en consultation avec l'UNICEF et le PAM ainsi qu'avec d'autres donateurs en conséquence.

Mécanisme de réponse rapide (RRM)

L'UNICEF et le PAM mettent en œuvre directement des réponses pour la MAS et la MAM via le RRM lorsqu'il n'y a pas de partenaire sur place ou là où les besoins sont élevés. Le RRM reste la modalité préférée pour atteindre les femmes et les enfants dans des régions inaccessibles, isolées à cause de l'insécurité et/ou d'un accès limité, en collaboration avec des partenaires. Cette modalité est normalement étendue lorsque la situation se dégrade. Par exemple, en 2017, un total de 45 RRM étaient mis en œuvre, dont 21 dans l'état de Unity. Cette modalité était surtout utilisée dans des comtés touchés par la famine où les services avaient été suspendus en raison de l'insécurité ou d'une couverture par les partenaires limitée.

Mécanisme d'intervention intersectorielle (ICRM)

Cette modalité a été introduite par l'ICWG, coordonnée par l'OCHA, en complément des efforts faits par les RRM de l'UNICEF/du PAM. La modalité de l'intervention est similaire à celle de du RRM de l'UNICEF/du PAM ; cependant l'UNICEF/le PAM n'emploient pas leur propre personnel mais fournissent des directives techniques et opérationnelles et des provisions. D'autres secteurs sont impliqués, y compris la santé, WASH, des produits non-alimentaires (PNA) et la SAME.

Équipe d'intervention d'urgence (EIU)/ Équipe d'urgence multisectorielle (MET)

Ceux sont des mécanismes d'intervention à court-terme coordonnés par le groupe pour la nutrition et mis en œuvre par Medair et ACF. Ils sont constitués d'équipes techniques de gestion de la MAS et de la MAM (EIU) ainsi qu'un soutien en sécurité alimentaire et WASH (MET). Ils sont déployés pendant au minimum trois mois pour soutenir les partenaires qui sont dépassés par l'intervention ou là où il n'y a pas de partenaire du tout. À la fin des trois mois, suffisamment de capacités auront été construites pour permettre à n'importe quel partenaire existant de prendre le relais ; ou alors le groupe, en collaboration avec l'UNICEF et le PAM, aura identifié un partenaire pour intervenir dans ces zones.

Kit de survie

C'est le mécanisme de réponse coordonné par l'OCHA et mis en œuvre dans les régions difficilement accessibles, telles que les populations déplacées se cachant sur une île craignant pour leur sécurité. Le kit est composé des provisions minimums pour un foyer de groupes différents, y compris la santé, WASH, SAME, PNA et nutrition. Le composant nutrition comprend assez de biscuits BP5 pour deux enfants par foyer en-dessous de 5 ans pendant cinq jours (il n'y a actuellement pas de provisions pour les FEA).

Graphique 1 : Situation nutritionnelle et présence des partenaires en nutrition au Soudan du Sud, août 2017

Ceci est uniquement disponible en anglais - désolé pour tout inconvénient causé.

Le Ministère de la Santé, l'UNICEF, le PAM et des ONG nationales et internationales s'engagent pour le renforcement des capacités pour la gestion de la malnutrition aiguë (PCMA et MIYCN) à travers le pays. Ceci est particulièrement important étant donné le fort taux de rotation du personnel parmi les partenaires au Soudan du Sud, qui nécessite la formation en continu des partenaires sur le PCMA et le MIYCN chaque année ou parfois deux fois par an.

Depuis deux ans, il y a eu une implication limitée de la part des ministères de l'état et des départements de santé des comtés (CHD) dans la mise en œuvre directe des activités nutritionnelles d'urgence dans le contexte de Soudan du Sud. Les facteurs contributifs comprennent l'insécurité dans certaines des locations, un nombre limité de personnel formé dans la nutrition et une capacité logistique réduite. Cependant, suivant le développement de la nouvelle ligne directrice PCMA en 2017, un total de 251 participants dans 9 anciens états, y compris du personnel gouvernemental, a été formé sur la gestion de la MAS et de la MAM.

Défis

La transparence et l'AAP présentent encore des défis dans tous les cinq domaines/engagements (direction/gouvernance, transparence, retours et réclamations, participation, conception, suivi et évaluation). Le groupe, via le GTT QAAP, a demandé à tous les partenaires d'inclure les six indicateurs minimaux convenus pour être contrôlés par le groupe sur l'AAP. Certains partenaires ne sont actifs au sein du groupe que pendant la préparation du PRH et pendant le processus de financement du fonds humanitaire pour le Soudan du Sud (SSHF), ce qui limite l'engagement et la responsabilité. Le financement tardif de la part de certains donateurs a retardé la mise en œuvre de certains projets nutritionnels. En pratique, il y a des défis de PCA/FLA de la part des partenaires tout comme de l'UNICEF et du PAM. Le fait de ne pas avoir reconnu les lacunes au cours de la mise en œuvre du projet et l'attitude territoriale de certains des partenaires a entravé la programmation, certains partenaires essayant de lancer de force une réponse dans les domaines opérationnels d'autres partenaires. Ceux-ci sont réglés par l'équipe de coordination du groupe par des réunions de coordination tripartites. Lier la fourniture de financement à un seuil d'urgence affaiblit les aspects préventifs de la réponse en matière de nutrition et encourage les réponses tardives, à tel point que davantage d'enfants auront été affectés par la malnutrition aiguë. Quelques partenaires augmentent le financement d'abord pour des zones sans consulter l'équipe de coordination du groupe quant à savoir s'il y a le besoin/la place pour engager un nouveau partenaire. Ceci mène à la duplication potentielle de services et des malentendus parfois parmi les partenaires impliqués avant que le chevauchement ne soit résolu par le groupe ou les collectivités locales.

Les expériences de mise en œuvre du groupe ont conclu que ces visites de terrain sont un plus ; le contrôle indépendant des projets de nutrition est important pour éviter des rapports partisans et les plaintes d'injustice dans certaines situations. La participation gouvernementale au niveau communautaire et du comté dans la planification, la mise en œuvre, le suivi et la surveillance de projets inculque la propriété. La transparence et l'ouverture dans l'engagement avec des partenaires sur des questions de réponse instruisent la confiance et l'assurance ; le groupe est l'endroit où les questions de chevauchement ou des différences peuvent être objectivement résolues. L'élaboration d'une stratégie inclusive et transparente pour l'engagement d'ONG nationales dans la réponse humanitaire, associée à des mises à jour régulières sur le statut de mise en œuvre de la stratégie, pourrait dissiper les malentendus et aider à prévenir l'empiétement dans les zones opérationnelles d'autres partenaires.

Suivi des ressources

Financement

Le groupe pour la nutrition utilise deux façons de contrôler le financement garanti pour l'intervention en matière de nutrition d'urgence : le FTS de l'OCHA et l'outil de suivi du financement du groupe. Tandis que le FTS de l'OCHA surveille les financements pour les projets dans le PRH, l'outil du groupe surveille le statut financier des projets tant dans le PRH qu'à l'extérieur du plan. Les projets extérieurs au PRH comprennent des projets financés bilatéralement soit avec des fonds provenant du siège des partenaires, soit avec des partenaires de développement qui transitent vers une intervention d'urgence au fur et à mesure que la situation évolue, en consultation avec leurs donateurs respectifs. Ce sont des informations très importantes pour le groupe. Par exemple, une récente analyse du SSHF OCHA (août 2017) a indiqué qu'il n'y avait aucun projet à l'extérieur du FTS, tandis qu'en réalité il y en avait 14 (incluant cinq agences de MSF)1 non reflétés dans le PRH. L'outil de suivi financier du groupe est mis à jour une fois par trimestre ou deux fois par an.

Provisions

Les provisions de base sont fournies et expédiées aux partenaires par l'UNICEF et le PAM. Le PAM et l'UNICEF fournissent une mise à jour mensuelle régulière des provisions principales à tous les partenaires du groupe pour la nutrition pendant les réunions de groupe. Le groupe pour la nutrition surveille aussi le statut des provisions au niveau des sites tous les mois pour des articles principaux clés, y compris les ASPE pour les TSFP et les ATPE pour les PTA. Si l'un des sites est en rupture, le nombre de jours et les raisons de la rupture sont rapportés. L'équipe de coordination du groupe consolide toutes les informations et présente le résumé aux partenaires du groupe pour la nutrition, au PAM et à l'UNICEF. Depuis que ces informations ont commencé être rassemblées en mars 2017, la proportion de sites disposant d'un approvisionnement adéquat tout au long du mois a oscillée entre 70 et 83 pour cent pour les sites TSFP entre 77 et 92 pour cent pour les sites PTA. Le cas échéant, le groupe demande des éclaircissements au PAM, à l'UNICEF ou au partenaire concerné. Les informations concernant le statut des provisions propres aux partenaires ne sont pas régulièrement reçues. Le groupe a demandé aux partenaires de fournir ces informations en 2015 et en 2016 ; aucun n'a fait cela, bien que chacun ait acheté du stock tampon pour les cas de pénurie ou de livraison retardée. Le groupe continue à effectuer les rapports de l'approvisionnement propre des partenaires en 2017.

Capacités en ressources humaines

Le groupe pour la nutrition a rédigé un outil en 2015 pour la cartographie des capacités des partenaires. Il surveille le nombre de personnel existant dans chaque organisation et combien ont été formés ou doivent être formés sur les enquêtes SMART, la gestion de la malnutrition aigüe, la PCMA, l'ANJE et la coordination deux fois par an. Environ 57 pour cent des 1.51 employés ciblés avaient été formés fin septembre 2017. L'équipe de coordination du groupe pour la nutrition suit aussi les recommandations des différents GTT (PCMA, MIYCN, NIWG et QAAP) sur leurs plans d'action pour le renforcement des capacités. Par exemple, le GTT PCMA a sorti un plan de renforcement des capacités pour 2017 pour la nouvelle ligne directrice PCMA mise en œuvre par le Ministère de la Santé/l'UNICEF/le PAM/SCI en collaboration avec l'équipe de coordination du groupe pour la nutrition. Le groupe pour la nutrition demande les profils des partenaires lors de leur adhésion au groupe pour la première fois. Cela permet de comprendre la capacité des partenaires et de les guider sur la prochaine formation à laquelle ils devraient assister/participer à afin d'affiner et élargir leur compréhension afin qu'ils soient au même niveau que les autres organisations.

Défis

Tous les partenaires ne fournissent pas des informations de financement au groupe (approximativement 75 pour cent fournissent occasionnellement ces informations), ce qui entrave la compréhension en temps voulu du statut de financement du groupe et la coordination en général. Quelques partenaires hésitent aussi à fournir leurs propres informations de provision au groupe, ce qui rend difficile le calcul/la compréhension de l'ensemble des provisions et la coordination en temps opportun des insuffisances/excès. Cette situation est associée à l'interruption des provisions prioritaires en raison de problèmes d'insécurité et de transport, ainsi qu'au stockage limité de provisions et à la sécurité parmi les partenaires au niveau des sites. Quelques partenaires demandent des provisions sur la base des FLA/PCA au lieu des besoins réels des bénéficiaires sur le terrain, ce qui conduit à des provisions excédentaires dans certains cas. Le fort taux de rotation du personnel entraîne une capacité de mise en œuvre inadéquate chez certains partenaires.

Des discussions ouvertes et honnêtes avec les partenaires du groupe et les donateurs améliorent la confiance et la crédibilité de l'équipe de coordination du groupe. Le renforcement continue des capacités est inévitable dans un contexte d'urgence caractérisé par un taux de rotation du personnel élevé, comme c'est le cas au Soudan du Sud. Le suivi du statut des provisions au niveau du site a aidé à comprendre les défis et à concevoir systématiquement des actions pour y remédier.

Suivi de la réponse et mécanismes de responsabilité

Dans le cadre du processus de développement de plans de réponse du groupe pour la nutrition, l'équipe de coordination du groupe recommande des indicateurs clés minimaux qui devraient être suivis et rapportés/mis à jour mensuellement selon des conseils de l'OCHA. Ces listes sont ensuite examinées par le SAG, puis discutées et approuvées par les partenaires. Les rapports mensuels de programmes (TFP (centre de stabilisation (SC) et PTA), TSFP, PCMA, BSFP) sont soumis par les partenaires soit via le système d'information nutritionnelle (NIS) ou les outils 5W. Les rapports/mises à jour sont consolidés par l'équipe de coordination du groupe tous les mois et une mise à jour est fournie à tous les partenaires du groupe pour la nutrition pendant les réunions de groupe bimensuelles.

Des visites de contrôle sur le terrain et de surveillance sont menées régulièrement par l'UNICEF, le PAM et le Ministère de la Santé ou conjointement soit avec le groupe ou avec des donateurs. Les partenaires effectuent également leurs propres contrôles et suivis ; cependant, le groupe pour la nutrition n'est pas tenu au courant de ceux-ci.

Le groupe pour la nutrition, via le GTT QAAP, en collaboration avec l'Équipe d'intervention technologique mondiale rapide (Tech RTT), avec le financement de l'Agence des États-Unis pour le développement international/Agence des Etats-Unis d'Assistance aux Catastrophes Internationales (USAID/OFDA), engage maintenant l'aide technique de l’équipe d'intervention rapide dans les domaines de l'ANJE et contrôle des projets de nutrition mis en œuvre par des partenaires. En respectant le suivi, une sélection aléatoire de projets sera surveillée, une aide technique dans le domaine sera fournie et un plan d'action pour améliorer la qualité des services sera préparé et contrôlé par le groupe. Ceci est une nouvelle initiative qui devrait débuter en janvier 2018.

Responsabilité

Les PCA/FLA tiennent les partenaires responsables de la réalisation des interventions convenues et des activités de suivi et de supervision, y compris le renforcement des capacités du personnel et l'amélioration des infrastructures le cas échéant. Le groupe pour la nutrition est généralement tenu au courant et impliqué dans les discussions relatives à la performance et aux questions de responsabilité émanant des visites de contrôle et de supervision soit du PAM ou de l'UNICEF. Dans un certain nombre de cas, le groupe pour la nutrition a organisé des réunions pour trouver des solutions sur des questions concernant la responsabilité, identifiées pendant les visites de terrain conduites par l'UNICEF ou le PAM.

Pour assurer que l'AAP soit uniformément mise en œuvre/adoptée par tous les partenaires du groupe pour la nutrition, les partenaires ont été orientés sur le cadre du groupe pour la nutrition sur la responsabilité, qui a été distribué à tous les partenaires du groupe pour la nutrition pendant la première moitié de 2016. Cependant, cela n'a pas été intégré ou réfléchi dans les projets des partenaires jusqu'à la formation du GTT QAAP début 2017 Entre autres, le GTT QAAP recommande un minimum de six indicateurs qui devraient être contrôlés par l'équipe de coordination de groupe pour la nutrition dans quatre éléments de l'AAP (la transparence et la communication, le suivi et l'évaluation, les réclamations et les mécanismes de retour d'information, la planification et la mise en œuvre). Les six indicateurs sont actuellement reflétés dans la majeure partie des projets des partenaires, particulièrement ceux passés en revue par l'équipe d'examen par les pairs du groupe. Les six indicateurs ont aussi été partagés avec des donateurs, qui sont encouragés à les refléter dans leurs projets bilatéraux respectifs.

Défis

La fiabilité de certains rapports mensuels en termes d'indicateurs de performance et de bénéficiaires dans le programme est un défi. Dans certaines situations, des questions d'éthique et de transparence sont soulevées par certains partenaires en ce qui concerne le respect des directives et des normes sur la gestion de malnutrition aiguë convenues. Certains acteurs incluent seulement la prévalence de la MAS/MAG, le taux de mortalité brut et le taux de mortalité des moins de 5 ans comme indicateurs de nutrition pour décrire la situation nutritionnelle d'une région/d'un comté, ce qui limite fortement l'interprétation et l'analyse.

Enseignements tirés

La vérification conjointe des rapports/sites de nutrition sélectionnés aléatoirement améliore la transparence, la reconnaissance des lacunes et appelle des solutions conjointes. Des discussions ouvertes et honnêtes avec les partenaires du groupe et les donateurs améliorent la confiance et la crédibilité de l'équipe de coordination du groupe.

Le parrainage de nouveaux partenaires, particulièrement des ONG nationales, nécessite de la patience, une compréhension du contexte et des conseils appropriés sur la façon dont ils peuvent faire partie de la communauté humanitaire. Un suivi et une surveillance accrus améliorent significativement la qualité et la performance des projets de nutrition d'urgence. L'établissement de qualité et de l'AAP avec des moniteurs/agences indépendants est la meilleure façon de suivre les projets des partenaires et de documenter et de partager les meilleures pratiques dans et à l'extérieur du pays.

Réflexions sur les développements des 12 derniers mois

D'ici la fin du troisième trimestre de 2017, les partenaires du groupe pour la nutrition ont mis en œuvre des activités de nutrition dans dix anciens états, dans 69 des 79 comtés. La couverture de services PTA a augmenté de 8,5 pour cent, passant de 678 en 2016 à 736 en 2017, tandis que la couverture TSFP a augmenté de 40,3 pour cent, passant de 504 à 707, pendant la même période.

En termes de transparence et de responsabilité, le nombre de partenaires reconnaissant leurs lacunes techniques et demandant de l'assistance technique a augmenté, y compris l'ouverture de perspectives pour d'autres partenaires de prendre en charge des domaines opérationnels.

L'environnement de financement change également. La plupart du soutien financier fourni aux partenaires du groupe pour la nutrition est à court terme, allant de trois mois (par exemple, le fonds d'intervention rapide géré par l'Organisation internationale pour les migrations (OIM)) à 12 mois (par exemple, le SSHF). Cependant, il existe désormais des financements bilatéraux pour les partenaires qui dépassent un an, comme le HPF, qui a un volet nutrition soutenu par le Département britannique pour le Développement International. Il existe aussi des donations en nature, particulièrement des provisions principales, dont la plupart sont à court terme, allant jusqu'à un an.

La façon dont le PAM, l'UNICEF et le groupe pour la nutrition collaborent s'est significativement améliorée en 2017. Par exemple, l'examen du plan de réponse commun 2016/17 du PAM et de l'UNICEF et le développement du plan de 2017/18 a impliqué le groupe pour la nutrition. Un plan de suivi et de surveillance conjoint a été préparé par le groupe et accepté tant par l'UNICEF que par le PAM. Une réunion trimestrielle de haut niveau a été organisée entre la direction du PAM et de l'UNICEF (au niveau représentatif) et le groupe pour la nutrition pour passer en revue la mise en œuvre du plan de travail et soutenir le groupe dans les domaines d'utilité, comme le développement de plans d'urgence et de préparation où le groupe restait toujours à la traîne.

Il y a aussi eu des améliorations significatives dans la collaboration intergroupe (intersectorielle). Pendant la réponse à la famine dans l'État d'Unité, par exemple, les quatre groupes (SAME, santé, WASH et nutrition) ont développé un plan de réponse intégré. Les groupes pour la nutrition et SAME ont développé un plan d'action pour la mise en œuvre d'un plan de réponse intégré pour la prévention de famine. Le plan d'action a été discuté et approuvé par les partenaires des groupes pour la nutrition et SAME. Un certain nombre d'activités de collaboration ont également été menées avec le groupe pour la santé. Par exemple, le groupe pour la santé a formé des partenaires du groupe pour la nutrition sur le test rapide et le traitement de la malaria dans des sites PTA ; la première fois qu'une telle collaboration a été mise en œuvre à l'échelle. Le groupe pour la nutrition (l'UNICEF) s'est mis d'accord avec le groupe pour la santé (OMS) pour fournir des kits SC et les fonds nécessaires ont été alloués au groupe pour la santé plutôt qu'au groupe pour la nutrition. Les groupes pour la santé et WASH ont convenu de mettre en œuvre les orientations fournies par le groupe pour la nutrition sur le traitement des enfants atteints de MAS et de choléra.

Conclusions

Les expériences décrites dans cet article illustrent les différents aspects des partenariats et de la responsabilité sur le terrain pendant la mise en œuvre des fonctions principales du groupe. Des progrès considérables ont été accomplis, malgré la persistance des conflits depuis 2013 et les nombreux défis en cours. L'un des principaux enseignements tirés est que le partenariat et la responsabilité sont les produits de la transparence dans tous les aspects de la mise en œuvre du cycle du projet humanitaire, y compris la confiance ; tout comme le sont les retours d'information/le dialogue entre les parties prenantes.

Le fort taux de rotation du personnel, le comportement éthique douteux et la concurrence pour des opportunités/des espaces opérationnels par certains des partenaires de mise en œuvre étouffent les efforts visant à améliorer le partenariat et la responsabilité. Davantage de travail et d'efforts sont encore nécessaires pour une amélioration durable du partenariat et de la responsabilité grâce au renforcement continu des capacités, au suivi et à la prise de conscience et à l'assurance que les leçons apprises soient utilisées pour améliorer les programmes de nutrition d'urgence en cours et à venir. L'une tâche pourrait consister à concevoir un mécanisme permettant de documenter les éléments et les facteurs de réussite d'un partenariat et de la responsabilité et des facteurs contribuant à leurs succès ou leur entrave dans tous les projets mis en œuvre par les partenaires, afin que d'autres parties prenantes puissent en tirer les éléments positifs.

Pour plus d'informations, contactez Isaack Manyama.

Footnotes

1Ceci est basé sur la compréhension du groupe pour la nutrition des réponses en matière de nutrition des agences apparentées à MSF. Le groupe pour la nutrition ne suit pas le statut de financement des agences apparentées à MSF.

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