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International Medical Corps renforce les systèmes d’alerte et de surveillance nutritionnelle au Soudan du Sud

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Par Muhammad Ali Jatoi, Deepak Kumar, Dugsiye Ahmed et Iris Bollemeijer

Muhammad Ali Jatoi est Responsable senior de la surveillance nutritionnelle à International Medical Corps (IMC) Soudan du Sud. Il est en charge de la surveillance nutritionnelle ainsi que de la coordination et de la représentation d’IMC au sein du Groupe de travail sur l’information nutritionnelle (NIWG) et du Cluster Nutrition en ce qui concerne les évaluations et les enquêtes.

Deepak Kumar est nutritionniste itinérant pour IMC Soudan du Sud. Il possède une vaste expérience dans la recherche opérationnelle, les enquêtes et les évaluations.

Dugsiye Ahmed est coordinateur nutritionnel et directeur du département de la nutrition à IMC Soudan du Sud. Il est responsable de la performance globale de tous les programmes de nutrition et fournit un soutien technique à la section surveillance.

Iris Bollmeijer est conseillère en nutrition à IMC pour l’Afrique du Nord, l’Afrique de l’Est, l’Asie et l’Europe. Elle assure un soutien technique sur place et à distance dans la conception et la mise en œuvre des programmes de nutrition d’IMC.  

Les auteurs tiennent à remercier les agences suivantes pour leur soutien au programme décrit dans cet article : le Ministère de la Santé du Soudan du Sud, le NIWG Soudan du Sud, le Cluster Nutrition Soudan du Sud, le Bureau d’assistance des Etats-Unis en cas de catastrophes à l’étranger (OFDA) et le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF). En outre, les auteurs souhaitent remercier Clara Long (responsable des médias et de la communication à IMC), pour son aide dans l’écriture de cet article, ainsi que Samuel Mbuto pour son implication et ses efforts dans l’établissement du système de surveillance et pour son assistance dans l’écriture de cet article.

Lieu : Soudan du Sud  

Ce que nous savons : La surveillance nutritionnelle est indispensable pour obtenir des données fiables et à jour permettant de suivre l’état nutritionnel des populations et de guider les interventions programmatiques et les prises de décision.  

Ce que cet article nous apprend : En 2015, International Medical Corps (IMC) a mis en place une équipe d’alerte et de renforcement de la surveillance en nutrition (NASS) pour soutenir le système de surveillance de la sécurité alimentaire et de la nutrition (FSNMS), le système principal d’information national et le cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire (IPC). Les zones prioritaires sont déterminées par le Groupe de travail sur l’information nutritionnelle (NIWG), sous la direction du Cluster Nutrition. En janvier 2019, 52 enquêtes de plusieurs types avaient été menées au sein des zones opérationnelles et non opérationnelles d’IMC pour éclairer l’analyse IPC et les interventions programmatiques. L’équipe a aussi assuré un service de soutien technique et de renforcement des capacités pour le gouvernement et d’autres partenaires (formation de 1182 personnes). Les leçons apprises incluent l’importance d’une planification et d’une préparation rigoureuses avant l’enquête, d’une bonne communication et coordination au sein et hors de l’organisation, de l’investissement dans le renforcement des capacités de l’équipe et dans la supervision de la collecte de données de bonne qualité ainsi que la nécessité d’une approche multisectorielle de l’analyse de données. Dans le cadre de la stratégie de 2019-2021, il est prévu de continuer à renforcer les capacités de l’équipe de surveillance d’IMC, de mobiliser des fonds pour mettre en place une plateforme de surveillance en ligne centralisée, d’augmenter le soutien apporté aux enquêtes menées à l’échelle nationale et de commencer le recouvrement des coûts pour les enquêtes dans des zones non opérationnelles d’IMC.

Contexte

Le Soudan du Sud fait actuellement face à une période d’insécurité alimentaire grave. Nous avons estimé qu’approximativement 5,24 millions de personnes (sur une population d’environ 11 millions d’habitants) seraient en situation d’insécurité alimentaire grave pendant le premier quart de l’année 2019. Selon les estimations, 36 000 d’entre eux seraient menacés de famine.1 Si la situation a cessé de se détériorer considérablement, le pays reste en proie à une crise humanitaire sévère. Plus de 4,5 millions de personnes ont été déplacées, dont environ 2,5 millions dans des pays voisins.

La malnutrition maternelle et infantile est un sérieux problème économique, social et de santé publique au Soudan du Sud. Selon les estimations, 17,1% des enfants de 6 à 59 mois souffrent d’un retard de croissance, 10,6% sont atteints de malnutrition aiguë modérée et 2,7% d’entre eux sont atteints de malnutrition aiguë sévère.2 Un réseau complexe de facteurs multisectoriels contribue à ce fardeau, dont les mauvaises pratiques de soins maternels et infantiles (en particulier, des pratiques sous-optimales d’alimentation du nourrisson et du jeune enfant [ANJE]), la prévalence élevée des petits poids de naissance, l’apport nutritionnel insuffisant, l’insécurité alimentaire, l’insalubrité de l’eau et l’assainissement inadéquat, les services de santé inadaptés, la prévalence élevée de la morbidité, le faible niveau d’éducation et les problèmes socio-économiques. Des difficultés majeures se présentent pour apporter traiter le nombre de cas résultant de l’inadéquation des services de santé, de la difficulté d’accès aux services de santé et de nutrition en raison des longues distances à parcourir et des déplacements dus à l’insécurité et à l’augmentation des prix des denrées alimentaires.

International Medical Corps (IMC) travaille au Soudan du Sud depuis 2011 et dans le sud du Soudan depuis le milieu des années 1990. L’organisation opère actuellement dans cinq des 32 États du pays ; elle y prodigue des soins de santé, du soutien psychologique, des services de nutrition et mène des actions de prévention de la violence contre les femmes. Le programme de nutrition fournit des services aux déplacés internes (IDP), aux réfugiés et aux communautés d’accueil dans trois États, dont le département de Malakal dans l’État du Upper Nile (site de protection des civils de Malakal et camps de réfugiés de Maban et de la ville de Malakal – IPC phase 4), Nyal-Panyijar dans l’État Unity (IPC phase 4) et Juba dans la région Central Equatoria (IPC phase 3).

Les besoins du système de surveillance nutritionnelle

Le système de surveillance de la sécurité alimentaire et de la nutrition (FSNMS), géré par le gouvernement et les Nations Unies, est actuellement le seul système de surveillance nutritionnelle à l’échelle nationale dans le pays. Des enquêtes SMART réalisées dans des zones spécifiques et menées par des organisations non gouvernementales (ONG) sont également entreprises de manière régulière. Le Groupe de travail sur l’information nutritionnelle (NIWG), sous la direction du Cluster Nutrition, détermine les zones prioritaires pour les enquêtes, dans le but de compléter les connaissances existantes et d’informer l’IPC et le FSNMS afin de renforcer le système d’information national. Il identifie aussi les partenaires responsables de réaliser ces enquêtes.

Jusqu’en 2015, les enquêtes et évaluations des ONG et du FSNMS étaient habituellement menées par des consultants externes, qui n’avaient souvent qu’une compréhension incomplète du contexte. Les enquêtes tendaient à ne pas respecter les délais prévus en raison de la longueur des processus de recrutement des consultants et de demande de visa. Elles étaient réalisées à la hâte, les visas des consultants étant souvent limités à un mois. Ces facteurs compromettaient souvent la qualité des données des enquêtes et les équipes partenaires devaient alors en défendre elles-mêmes les résultats lors de la validation par le NIWG. Par conséquent, certaines études étaient rejetées et des ressources précieuses étaient gaspillées.

Avec l’intensification du conflit en 2015 dans les États du Upper Nile, Lake et Unity, et la détérioration générale des relations commerciales dans le pays, un suivi exact du statut nutritionnel, de la couverture nutritionnelle et des pratiques de soins aux enfants est devenu essentiel pour garantir que les interventions étaient guidées par des informations correctes et à jour. Des données nutritionnelles étaient aussi nécessaires pour déterminer avec exactitude la classification de la sécurité alimentaire et de la nutrition dans le pays après 2014, quand l’IPC a été lancé. En réponse, IMC a mis en place une nouvelle initiative de surveillance nutritionnelle en 2015 pour satisfaire aux demandes et aux besoins en matière de surveillance.

Renforcement de la surveillance par IMC

L’équipe d’alerte et de renforcement de la surveillance nutritionnelle (NASS) d’IMC a été créée en août 2015 pour mener à bien des enquêtes et des évaluations nutritionnelles et pour fournir des informations solides permettant de guider la conception et la mise en œuvre d’interventions adaptées en matière de nutrition au Soudan du Sud. L’équipe est composée de personnels nationaux et internationaux, dont deux responsables de la surveillance, deux responsables de la surveillance seniors et quatre agents de surveillance nutritionnelle. Si besoin est, des recenseurs certifiés peuvent être recrutés de manière ad hoc à partir d’une base de données d’IMC de 1200 membres, dont la plupart ont déjà travaillé et mené plusieurs enquêtes pour IMC. La taille de cette équipe permet de réaliser plusieurs enquêtes nutritionnelles simultanément.

Enquêtes effectuées par IMC

La majorité des enquêtes menées par l’équipe de surveillance jusqu’à présent sont des enquêtes SMART. Cependant, l’équipe a étendu sa capacité technique pour réaliser des enquêtes de couverture (SQUEAC), des évaluations ANJE, des enquêtes sur les « connaissances, attitudes, pratiques » (CAP) et des analyses des barrières (AB). Les enquêtes sont menées dans des sites opérationnels d’IMC et des départements où existent des situations d’urgence nutritionnelle, identifiés comme zones prioritaires par le NIWG du Cluster Nutrition, le gouvernement ou d’autres partenaires. Jusqu’à présent, le NIWG a demandé à IMC de mener 16 enquêtes SMART et quatre évaluations d’urgence (deux dans le cadre du mécanisme de réponse rapide [RRM] et deux évaluations rapides des besoins initiaux [IRNA]) dans des zones où IMC n’est pas opérationnel. En octobre 2018, le NIWG a formellement désigné trois partenaires (IMC, Save the Children et Action contre la faim) comme responsables des enquêtes et évaluations nutritionnelles au Soudan du Sud en raison de leur expérience, en particulier la qualité des données collectées, l’obtention rapide des résultats, le rapport coût-efficacité et la capacité d’organisation générale.

À ce jour, IMC a mené plus d’enquêtes que tous les autres partenaires et a été choisi pour réaliser la vaste majorité des enquêtes prévues pour 2019. L’équipe a aussi participé à l’analyse et à la validation de plusieurs enquêtes effectuées par d’autres partenaires du Cluster Nutrition et a fourni des commentaires pour permettre une analyse efficace des données. Des partenaires dont la capacité à mener des enquêtes ou des évaluations était limitée, voire inexistante, ont aussi demandé le soutien d’IMC pour réaliser leurs propres enquêtes ; ces organisations recrutaient auparavant des consultants externes pour mener des enquêtes, mais n’étaient pas en mesure de les évaluer en interne.

IMC a établi des relations avec des parties prenantes clés telles que le Ministère de la Santé, le Cluster Nutrition, les agences des Nations Unies et d’autres partenaires, et partage au besoin avec celles-ci des informations à jour et fiables. Toutes les enquêtes d’IMC ont été validées par le NIWG et ont été jugées de bonne qualité et représentatives de la situation dans la zone évaluée. Les enquêtes de l'IMC sont considérées au Soudan du Sud comme une source d'information fiable, dont les données sont souvent partagées dans les forums nationaux et internationaux.

Procédure d'enquête

Que ce soit pour IMC ou pour des partenaires, le processus d'enquête est similaire. L'équipe de surveillance élabore un protocole d'enquête selon des méthodologies internationalement reconnues (qu'il s'agisse d'une enquête SMART, SQUEAC, CAP, ANJE ou AB), qui est ensuite validé par le NIWG. Après approbation, les responsables de la surveillance seniors forment les agents recenseurs à l’administration des questionnaires, aux outils et à l'échantillonnage. Pendant la période de collecte des données, les agents de surveillance discutent quotidiennement avec les recenseurs des résultats et des difficultés éventuelles. Les données sont collectées numériquement grâce à des solutions logicielles telles que ODK ou KOBO, en utilisant des tablettes pour garantir précision et rapidité. Les responsables de la surveillance analysent les données à Juba, après quoi un rapport provisoire est préparé et soumis au NIWG dans les deux semaines pour examen et validation. Les réunions du NIWG se tiennent sur une base mensuelle et le processus de validation prend un maximum de deux semaines. Le rapport final est ensuite soumis au NIWG pour diffusion au sein du Cluster Nutrition (Directeur de la Santé du Département, Ministère de la Santé de l'Etat, Ministère de la Santé et IMC), ainsi qu'aux donateurs concernés.

Coûts, financement et capacité

Le coût moyen d'une enquête varie de 9 000 à 12 000 dollars EU dans les zones opérationnelles de IMC et de 15 000 à 20 000 dollars EU dans les zones opérationnelles hors IMC. Les coûts sont directement liés à l'accès et aux services disponibles selon les zones géographiques. Par exemple, si un département n'a pas de marché fonctionnel, tous les approvisionnements doivent être acheminés depuis Juba vers la zone d'enquête, ce qui entraîne une augmentation des coûts.

De 2015 à 2018, le NASS d'IMC a reçu des fonds du Bureau d’assistance des Etats-Unis en cas de catastrophes à l’étranger (OFDA) et du Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF), mais depuis 2019, l'équipe est financée exclusivement par USAID et a donc actuellement besoin d'aide financière. Un nouvel accord de partenariat avec l'UNICEF est actuellement à l'étude et IMC continuera de mener des enquêtes/évaluations nutritionnelles pour garantir une disponibilité adéquate des informations. Ces informations seront vitales pour la prise de décision et l'augmentation des interventions en matière de services de nutrition. Le Ministère de la Santé s'emploie actuellement à introduire un logiciel d'information sanitaire au niveau des districts (DHIS-2)3 au Soudan du Sud. Les résultats de ces évaluations seront ainsi saisis et l'information sera plus facilement accessible aux partenaires pour la prise de décision et la conception des programmes.

Défis de l'équipe NASS et leçons apprises

Le Soudan du Sud est un pays confronté à de nombreux défis, de sorte qu'il est crucial de planifier des scénarios multiples. Les opérations peuvent être gravement affectées par la situation sécuritaire et politique du moment et, dans de nombreuses régions du pays, la situation est instable. L'équipe de surveillance prend les mesures de précaution appropriées au cours des étapes de planification et de mise en œuvre pour faire face à ces défis. Toutefois, les situations peuvent facilement changer pendant les périodes de collecte de données. Les retards sont également fréquents (par exemple, pour les achats et les arrangements logistique simples sur le terrain, en particulier dans les zones non opérationnelles de IMC). Il y a également un manque de données démographiques précises dans le pays. Le dernier recensement s'est déroulé en 2008, et aucun recensement n'est actuellement prévu. Il est donc difficile d'établir des projections sur le nombre de cas attendus, ce qui se traduit en fin de compte par une surestimation ou une sous-estimation et par une sur-utilisation ou une sous-utilisation des ressources financières.

Progressivement et avec l’expérience, l'équipe de surveillance a appris à surmonter les difficultés pour éviter les retards et assurer la qualité des enquêtes. Les leçons apprises par l'équipe de surveillance sont les suivantes :

Organisation et préparation

Dans le contexte du Soudan du Sud, il est nécessaire de commencer à planifier et à consulter les partenaires bien avant la réalisation de l'enquête afin d'atténuer les risques et d'éviter les retards inutiles. Toutes les options devraient être envisagées pour permettre des arrangements logistiques sans heurt. Le Ministère de la Santé, le NIWG et tous les partenaires sur le terrain devraient être consultés au stade de la planification pour fournir les autorisations et les orientations nécessaires. Il est également important de se rappeler que les partenaires et les parties prenantes sur le terrain peuvent fournir un soutien supplémentaire, comme un hébergement ou l’accès à des outils de communication. Un protocole d'enquête clair, concis et concret devrait être préparé bien à l'avance, précisant clairement les critères d’inclusion et d'exclusion, la taille de l'échantillon, la base de sondage, la méthodologie et la sélection des échantillons.

Coordination à l'intérieur et à l'extérieur de l'organisation

Avant de se rendre sur le terrain, toutes les autorisations pertinentes doivent être obtenues auprès des autorités. L'équipe doit également coordonner avec les partenaires sur le terrain ou les logisticiens sur le terrain pour connaître la disponibilité des marchandises sur les marchés locaux afin de faire des économies. Les partenaires sur le terrain et les équipes de logistique et de finances de l'organisation devraient être informés des plans pour aider à surmonter les défis majeurs à un stade ultérieur et les aider à comprendre l'importance de l'activité et son effet : le succès dépend de la coordination entre les organisations.

Renforcement des capacités et supervision d'appui

Sur le terrain, une équipe de superviseurs techniques doit être formée et habilitée à prendre des décisions sur les questions opérationnelles et à traiter les questions techniques sur le terrain pendant la collecte des données. L'objectif de ces évaluations est de recueillir des données de haute qualité. Cela nécessitera un investissement dans la formation de qualité des enquêteurs et des chefs d'équipe, associé à un test de standardisation et à un test pratique sur le terrain, une supervision étroite et positive de la part des chefs d'équipe/superviseurs, des réunions quotidiennes avant le travail sur le terrain pour discuter de la qualité et relever les défis, la saisie quotidienne des données et des contrôles de plausibilité réguliers.

Impliquer des leaders et les chefs de villages pendant la collecte des données – pour assurer un meilleur soutien et former les personnes chargées de la collecte des données au changement de comportement – permettra de construire une image positive de l'organisation au sein de la communauté.

Analyse des données et rédaction du rapport

Une perspective multidimensionnelle est nécessaire lors de l'analyse des données car la nutrition est une discipline multisectorielle qui exige de multiples indicateurs liés entre eux. Une fois l'analyse des données terminée, il est essentiel de la présenter aux parties prenantes multisectorielles pour que les résultats préliminaires soient validés avant la rédaction du rapport final.

Réalisations à ce jour

De 2015 à janvier 2019, l'équipe a mené 52 enquêtes (Figures 1 et 2), dont 36 enquêtes SMART (19 dans les zones opérationnelles de IMC et 17 dans les zones opérationnelles non-IMC).4 En outre, IMC a fourni un appui technique à des partenaires dont la capacité d'enquête nutritionnelle est limitée (en particulier la capacité d'enquête SMART). IMC a également amélioré les capacités internes du personnel du gouvernement et des ONG à mener des enquêtes SMART et d'autres évaluations nutritionnelles appropriées. Au total, depuis 2015, IMC a formé 1182 personnes de différents partenaires, dont des ONGs nationales et internationales, des Services de santé des départements, des Ministères de la santé des États et du Ministères de la Santé national. Les informations recueillies dans le cadre de ces enquêtes ont été utilisées pour l'analyse IPC, le plaidoyer et pour informer les programmes.

Figure 1 : Enquêtes et évaluations menées par l'équipe NASS de IMC, 2015-2019

Figure 2 : Carte des enquêtes et évaluations nutritionnelles réalisées par l'équipe NASS de IMC 2015-2019

Un soutien a également été apporté dans les missions IMC d’autres pays. Par exemple, un appui a été apporté à la mission en Somalie pour renforcer la capacité du personnel à mener des enquêtes SMART. Cela a également renforcé les capacités du personnel national du Soudan du Sud en lui donnant une expérience internationale.

Prochaines étapes

IMC tient à poursuivre le succès de l'équipe NASS et vise à étendre sa portée, sa capacité et son impact en prenant les mesures suivantes, conformément à la stratégie nutritionnelle IMC 2019-2021 :

  • Faire du plaidoyer pour la mise en place d'outils d'évaluation intersectoriels (nutrition ; santé ; violence liées au genre ; et eau, assainissement et hygiène (WASH)) afin d’intégrer des indicateurs multisectoriels dans les enquêtes.
  • Poursuivre le renforcement des capacités du personnel de IMC pour développer des outils de collecte de données, numériser les données et utiliser des logiciels d'analyse de données.
  • Continuer à utiliser l'équipe de surveillance du Soudan du Sud pour appuyer les missions de IMC dans d’autres pays afin d'établir des mécanismes similaires.
  • Mobiliser des fonds pour mettre en place un centre de données centralisé et en ligne sur la surveillance nutritionnelle au bureau de IMC à Juba avec un accès ouvert à toutes les parties prenantes concernées, y compris le Cluster Nutrition et le NIWG
  • Intégrer les coûts des équipes de surveillance nutritionnelle dans les subventions existantes et à venir pour assurer la viabilité du système.
  • Renforcer la liaison avec le Cluster Nutrition et le NIWG pour soutenir les enquêtes nationales, telles que le FSNMS, l'IRNA et le RRM, entre autre.
  • Continuer à fournir des contributions pertinentes pour l'analyse IPC en tant que partenaire potentiel de l'Organisation de secours pour le Soudan du Sud (ROSS), du gouvernement et de l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO).
  • À la demande du Cluster Nutrition, introduire un mécanisme de recouvrement des coûts pour les enquêtes menées dans les zones où IMC n’est pas opérationnel afin d'améliorer la pérennité et de renforcer l'appropriation par les partenaires, et donc la coopération, et d'améliorer les résultats.

 

Pour en savoir plus, veuillez contacter Muhammad Ali Jatoi à mjatoi@internationalmedicalcorps.org


1 Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire (IPC), septembre 2018.

2 Rapport de la série 22 du Système de surveillance de la sécurité alimentaire et de la nutrition (SNGSN) publié en décembre 2018.

3 SNIS2 est le système d'information flexible, basé sur le web, à source ouverte www.hisp.org/services/snis-2/  

4 Trois évaluations SQUEAC ; quatre évaluations ANJE ; une analyse des barrières ; deux évaluations communautaires ; trois enquêtes CAP sur la santé et la nutrition, deux IRNA et deux enquêtes RRM dans les zones où l'organisation n'est pas encore active).

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