Intégration du traitement contre la malnutrition aiguë sévère dans les soins de santé primaires dispensés par les agents de santé communautaires dans les zones rurales du Niger

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Ce texte est un résumé de l’article suivant : Ogobara Dougnon, A., Charle-Cuéllar, P., Toure, F., et al. (2021). « Impact of integration of severe acute malnutrition treatment in primary health care provided by community health workers in rural Niger ». Nutrients, vol. 13, n11. Disponible à l’adresse suivante (en anglais) : https://doi.org/10.3390/nu13114067.

Au Niger, la malnutrition infantile demeure un problème de santé publique. Dans la région de Maradi, la prévalence de la malnutrition aiguë globale (MAG) a atteint 11,4%, avec 3,4% de malnutrition aiguë sévère (MAS) au cours de la même année. La politique du Niger en matière de prise en charge communautaire de la malnutrition aiguë (PCMA) stipule que la MAS doit être prise en charge par le personnel infirmier des établissements de santé. Cependant, l’intégration du traitement de la MAS dans les plateformes de prise en charge intégrée des cas au niveau communautaire pourrait permettre d’accroître la couverture du traitement, qui serait alors administré par les agents de santé communautaire aux patients souffrant de MAS sans complications. On observe en outre un intérêt accru pour les protocoles simplifiés de traitement de la MAS, notamment le recours à la mesure du périmètre brachial comme seul critère d’admission au traitement.

Cette étude a été réalisée pour évaluer les effets de la prise en charge intégrée de la MAS par les agents de santé communautaires sur la couverture du traitement dans la région de Maradi, au Niger, en accordant une attention particulière aux critères anthropométriques utilisés pour déterminer l’admission au traitement. Un essai contrôlé non randomisé a été mis en œuvre dans deux communes rurales, Maïreyreye (groupe de contrôle) et Guidan Amoumoune (groupe expérimental). Les cas de MAS sans complications du groupe de contrôle ont reçu un traitement ambulatoire dans des établissements de santé, tandis que les cas de MAS du groupe expérimental ont reçu un traitement ambulatoire dispensé dans un établissement de santé ou administré par des agents de santé communautaires. Cette étude a porté sur un échantillon total de 2789 enfants âgés de 6 à 59 mois.

Les résultats ont montré que l’intégration des agents de santé communautaires en tant que prestataires de services avait permis d’élargir la couverture du traitement tout en maintenant la qualité des soins. Dans le groupe expérimental, la couverture a augmenté de 3,1% et 77,2% des enfants ont été guéris, tandis que dans le groupe de contrôle, la couverture a baissé de 8,3% et 72,1% des enfants ont été guéris, un taux inférieur aux normes Sphère. L’état anthropométrique des enfants pris en charge par les agents de santé communautaires était moins sérieux lors de leur admission, et ils se sont rétablis sept jours plus tôt que ceux qui avaient été exclusivement pris en charge dans des établissements de santé. En outre, une proportion plus élevée (33,9%) des enfants admis pour recevoir un traitement ont été diagnostiqués à l’aide de la mesure du périmètre brachial, contre 12,1% au moyen du seul score z du poids-pour-taille. En fixant le seuil du périmètre brachial à 125 mm pour l’admission au traitement, la quasi-totalité (99,5%) des enfants diagnostiqués au moyen du score z du poids-pour-taille a pu être prise en charge. Ces résultats appuient la révision potentielle des protocoles du Niger relatifs au traitement de la malnutrition aiguë afin d’y intégrer la prise en charge communautaire par des agents de santé. 

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