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men sitting in a circle participating in a father to father support group

Groupes de soutien de père à père dans le nord du Nigéria : une initiative d’intervention d’urgence

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Solomon Atuman est coordinateur nutrition chez FHI 360.

Onesmus Langat est coordinateur en suivi et évaluation chez FHI 360.

Alessandro Lellamo est conseiller senior en nutrition d’urgence chez FHI 360.

Simon Idoko est conseiller technique senior en nutrition chez FHI 360.

Contexte

Ce que nous savons : Les décisions des hommes pourvoyeurs de soins influencent directement la capacité des femmes pourvoyeuses de soins à utiliser les connaissances qu’elles ont acquises dans les groupes de soutien de mère à mère. La mobilisation des pères aux côtés des mères peut accroître l’efficacité des programmes.

Ce que cet article nous apprend : Après trois ans de mise en œuvre d’un programme communautaire de groupes de soutien de père à père, la proportion de ménages faisant état de pratiques adéquates en matière d’alimentation du nourrisson et du jeune enfant (ANJE) était plus élevée dans le groupe d’intervention que dans le groupe témoin. Le programme a rencontré des difficultés liées à la prégnance des normes culturelles, aux priorités concurrentes des pères, qui sont la principale source de revenu des ménages, et à la pérennité limitée de l’approche au-delà de la phase directe du programme.

Le Nigéria est le deuxième pays au monde qui compte le plus grand nombre d’enfants souffrant d’un retard de croissance (15 millions), et seuls 20 % des deux millions d’enfants nigérians atteints d’émaciation sévère reçoivent un traitement (UNICEF, 2023). Dans les États du nord-est du Nigéria, près de deux millions de personnes ont été déplacées, dont 81 % vivent dans l’État de Borno.

Les conditions de vie dans l’État compromettent l’adoption des pratiques d’ANJE adéquates (NPC Nigeria et ICF, 2019). Seuls 44 % des enfants étaient allaités dans l’heure suivant leur naissance, 45 % étaient allaités exclusivement au sein à 6 mois et 55 % étaient toujours allaités entre 12 et 23 mois (Nutrition Cluster et UNICEF, 2022). Les résultats en matière de pratiques d’alimentation de complément sont moins bons : moins de 20 % des enfants âgés de 6 à 23 mois avaient un apport alimentaire minimum acceptable. La prestation de services de prévention de la malnutrition de l’enfant est également faible : 32 % des enfants recevaient une supplémentation en vitamine A, 16 % étaient déparasités et seulement 6 % recevaient des poudres de micronutriments.

Depuis 2017, FHI 360 a mis en œuvre quatre itérations d’un projet d’aide humanitaire intégré dans trois subdivisions administratives de l’État de Borno : Bama (ville de Bama et Banki), Ngala et Mobbar (Damasak). Ce projet visait à améliorer l’état nutritionnel des enfants de moins de 5 ans et des femmes enceintes et allaitantes dans les camps de personnes déplacées et les communautés d’accueil. Pour aborder les déterminants culturels des pratiques d’ANJE et améliorer ces dernières, nous avons appliqué notre approche de communication pour le changement de comportement et de normes sociales fondée sur les données probantes (Lamstein, 2019), notamment en mettant en place des groupes de soutien communautaire.

Les groupes de soutien communautaire constituent des espaces de dialogue sur l’allaitement maternel qui aident à la prise de décision et permettent aux femmes de vivre leur allaitement le mieux possible au sein de leur communauté. Des groupes de soutien de mère à mère existent depuis 2017. Une enquête sur les connaissances, les attitudes et les pratiques de 2018 (FHI 360, 2018) a toutefois révélé que les décisions prises par les hommes pourvoyeurs de soins influencent directement la capacité des femmes pourvoyeuses de soins à utiliser les connaissances qu’elles ont acquises dans ces groupes. FHI 360 a donc lancé l’initiative des groupes de soutien de père à père dans le but d’inciter ces derniers à participer davantage aux soins et à favoriser l’adoption des bonnes pratiques d’ANJE.

Aperçu des groupes de soutien de père à père

L’organisation a obtenu un financement auprès de l’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID) en vue de lancer l’initiative en avril 2019. Elle a créé à ce jour 484 groupes de soutien de père à père. Fin 2022, elle avait organisé 2 412 séances, qui ont bénéficié à 30 917 hommes.

Accueillant entre 8 et 15 hommes, chaque groupe de soutien est dirigé par un animateur qui conseille les pères et les aide à adopter les meilleures pratiques. L’animateur est un volontaire sélectionné en collaboration avec les dirigeants communautaires selon des critères précis. Le personnel technique de FHI 360 forme les animateurs à l’ANJE, au rapportage et au conseil. Au sein de chaque groupe de soutien, un membre particulièrement actif désigné en tant que « père référent » aide l’animateur à coordonner le groupe et encourage l’assiduité. Des stratégies de communication pour le changement de comportement et de normes sociales (mobilisation communautaire, marketing social, communication interpersonnelle et supports pédagogiques) sont utilisées pour promouvoir les changements positifs au sein des groupes.

Les groupes se réunissent une fois par mois pendant 30 à 60 minutes, en fonction de l’intérêt des membres du groupe pour le sujet du jour. Les groupes choisissent chaque mois un sujet à traiter. Au moment de l’obtention de leur diplôme au bout d’un an, ils auront étudié les 12 sujets. De nouveaux membres s’inscrivent pour l’année suivante. Ainsi, le nombre d’hommes capables de jouer le rôle de mentors et de diffuser les connaissances sur l’ANJE au sein de leur communauté augmente.

Le gouvernement nigérian a adopté les fiches-conseils de l’UNICEF sur l’ANJE en vue de les utiliser au niveau communautaire. Ces outils visuels facilitent les conversations avec les groupes de soutien (SPRING et USAID, 2012). Les conseils concernent l’hygiène générale, la mise au sein précoce, l’allaitement maternel exclusif jusqu’à 6 mois, les pratiques d’alimentation de complément et la nutrition de la mère, en particulier pendant la grossesse et l’allaitement.

Les pères sont encouragés à aider leur femme et à contribuer aux soins de l’enfant. Ils sont notamment incités à se charger de tâches ménagères courantes telles que le ménage, à aider à nourrir l’enfant et à s’occuper de ses soins de santé (conduire l’enfant à un établissement de santé, l’emmener se faire vacciner, accompagner leur femme dans un centre de santé ou de services prénatals, etc.).

Une séance de dialogue communautaire est d’abord organisée pour mobiliser la communauté. Après une présentation initiale, les membres de la communauté peuvent indiquer la manière dont ils souhaitent structurer le groupe, notamment en décidant de l’heure et du lieu des réunions. La participation aux groupes de soutien se fonde sur le volontariat, les groupes étant ouverts à tous les hommes chefs de famille de la localité, en particulier les pères.

L’animateur et le personnel technique recueillent régulièrement des données de suivi, en particulier concernant le nombre de séances organisées et de personnes contactées, à l’aide des registres des groupes de soutien et de formulaires récapitulatifs.

Étude d’impact

En juillet 2022, après trois années de mise en œuvre, nous avons évalué les effets des groupes de soutien de père à père sur les connaissances, les attitudes, les pratiques et, dans une certaine mesure, les résultats en matière de nutrition. Nous avons collecté les données auprès des principaux pourvoyeurs de soins des enfants de moins de 5 ans en menant une enquête quantitative auprès des ménages et en organisant des discussions de groupe. Dans les ménages comptant plus d’un enfant de moins de 5 ans, l’enquête s’est concentrée sur le plus jeune.

Nous avons utilisé une technique d’étude d’impact quasi expérimentale1 pour comparer les résultats entre un groupe d’intervention (ménages dont un ou plusieurs membres ont participé à un groupe de soutien de père à père et terminé le programme) et un groupe témoin (ménages dont aucun membre n’a participé à un groupe de soutien de père à père). Il n’existait pas de données de référence permettant de comparer les changements au fil du temps ou d’évaluer la comparabilité des groupes d’intervention et des groupes témoins avant la création des groupes de soutien de père à père.

Nous avons choisi les localités et les ménages qui y habitaient selon une technique d’échantillonnage aléatoire à plusieurs niveaux basée sur une probabilité proportionnelle à la taille de la population. Nous n’avons pris en compte que les ménages dont les parents ou les principaux pourvoyeurs de soins avaient au moins 18 ans et dont les enfants étaient âgés de 0 à 59 mois. Nous avons sélectionné les ménages bénéficiaires de l’intervention à partir de listes de membres de toutes les localités, et les ménages témoins à partir de listes de ménages non participants fournies par les animateurs communautaires.

Au total, 168 groupes ont terminé le programme et obtenu leur diplôme : 56 à Banki, 56 à Bama et 56 à Damasak. Les animateurs ne pouvant y rencontrer aucun groupe pour des raisons de sécurité, Dikwa a été exclue de l’étude. Enfin, 264 répondants ont été sélectionnés : 136 dans les ménages du groupe d’intervention et 136 dans le groupe témoin.

Résultats

Les résultats de l’enquête quantitative ont montré qu’après trois ans de mise en œuvre du programme, la proportion de répondants faisant état de pratiques d’ANJE adéquates était plus élevée dans les ménages bénéficiaires de l’intervention que dans les ménages témoins (tableau 1). Plus de neuf personnes sur dix s’occupant d’enfants de moins de 5 ans ont rapporté des comportements d’allaitement adaptés dans le groupe d’intervention, contre cinq à huit dans le groupe témoin, un chiffre déjà supérieur aux niveaux local et national (voir la rubrique « Difficultés »). Le respect de la diversification alimentaire minimum était faible dans l’ensemble, et l’enquête a relevé peu de différences entre le groupe d’intervention et le groupe témoin. Cette observation traduit les contraintes similaires auxquelles se heurtent les deux groupes en matière d’accès à des aliments nutritifs divers et aux ressources financières, qui ne peuvent être éliminées par les interventions de changement de comportement à elles seules.

Tableau 1 : Pratiques d’ANJE signalées dans le groupe d’intervention et le groupe témoin
Pratiques d’ANJE signalées dans le groupe d’intervention et le groupe témoin

La plupart des mères participant aux groupes de discussion ont indiqué que la participation de leur mari au groupe de soutien de père à père avait amélioré les pratiques d’ANJE dans leur foyer.

« Depuis que nos maris ont rejoint les groupes de soutien de père à père, ils nous ont appris beaucoup de choses sur l’hygiène de l’environnement, les visites de soins prénatals, l’accouchement à l’hôpital, l’utilisation d’aliments disponibles localement pour préparer différents plats, les moyens d’emmener un enfant malade à l’hôpital ou de prendre soin d’un enfant malade, l’importance de la mise au sein précoce, de l’allaitement maternel exclusif et de l’alimentation de complément. » – Une mère participant à un groupe de discussion.

La plupart des femmes des groupes d’intervention et témoins ont déclaré avoir un pouvoir de décision sur l’alimentation de la famille. Ce domaine est généralement considéré comme réservé aux femmes, les hommes considérant que leur rôle est de subvenir aux besoins de la famille et les femmes que le leur est de la nourrir. Dans le cadre des groupes de discussion, les hommes du groupe d’intervention ont déclaré avoir aidé à fournir de l’eau potable et avoir participé aux pratiques d’hygiène domestique en fauchant l’herbe autour de la maison, en veillant à l’hygiène de l’environnement et en se lavant régulièrement les mains après être allés aux toilettes et avant de manger.

« Les réunions du groupe de soutien de père à père nous ont ouvert les yeux. Nous avons beaucoup appris et pouvons désormais abandonner certaines normes et croyances qui contribuent grandement à la malnutrition. Aujourd’hui, nos enfants sont en bonne santé grâce à des pratiques d’ANJE efficaces, telles que la mise au sein précoce, l’allaitement maternel exclusif et la combinaison d’aliments de différents groupes pour préparer des repas nutritifs, comme on nous l’a appris » – Un participant au groupe de soutien de père à père.

Dans les ménages bénéficiaires de l’intervention, le nombre de mères ayant déclaré avoir entendu parler de l’espacement des naissances (79 %) et ajouté que leur mari y était favorable (80 %) était plus élevé que dans le groupe témoin (57 % et 57 % respectivement). Environ 99 % des répondants des ménages bénéficiaires de l’intervention ont déclaré avoir confié leur plus jeune enfant à un établissement de santé lors de sa dernière maladie, contre 88 % des répondants du groupe témoin.

« Dès qu’on voit que les enfants ne vont pas bien, on les emmène à l’hôpital. Nous n’allons plus chez le guérisseur traditionnel ou au foyer religieux et nous n’avons pas besoin d’argent pour aller à la pharmacie » – Un participant aux groupes de soutien de père à père.

Réussites

Conception du programme : La conception soignée de ce programme visant à répondre aux besoins des mères de la communauté et comprenant un système de suivi de la stratégie de communication pour le changement de comportement et de normes sociales a contribué à son succès et permis d’adapter ses modalités de mise en œuvre. Les animateurs des groupes de soutien étaient des pères de tous âges bien au fait des barrières socioculturelles rencontrées par les autres membres des groupes.

La participation d’un animateur plus âgé et très respecté, qui exerçait une influence auprès des dirigeants communautaires, a favorisé la transmission des messages clés. Le renforcement continu des capacités des animateurs des groupes de soutien de père à père les a aidés à gérer les réunions et à adapter les messages au contexte local.

Participation communautaire : Le programme a été dans un premier temps mal perçu et difficilement accepté par les communautés. Toutefois, la mobilisation continue de la communauté, la sensibilisation et le plaidoyer ont permis de gagner l’adhésion et l’appropriation de la communauté au fil du temps. La connaissance des langues locales, des normes et des comportements favorables à la santé a facilité le dialogue aux fins de la conception et de la mise en œuvre de programmes adaptés au contexte.

L’organisation a entrepris des démarches régulières visant à établir de bonnes relations de travail avec les dirigeants communautaires, à les familiariser avec l’approche des groupes de soutien de père à père et à obtenir leur soutien. Les pères qui étaient également chefs communautaires ont joué un double rôle en participant aux groupes de soutien de père à père et au dialogue communautaire, encourageant ainsi l’adoption des bons comportements.

Suivi du programme : La mise en œuvre d’un système de suivi a permis de déterminer en permanence les forces et les faiblesses du programme de groupes de soutien de père à père et d’en améliorer ainsi la qualité. Outre le suivi de l’assiduité des participants, le système a utilisé des outils d’ANJE standard pour évaluer les connaissances et les changements de comportement des participants, ainsi que l’efficacité des animateurs des groupes de soutien. Les animateurs et les autres parties prenantes ont reçu des commentaires réguliers leur permettant d’identifier les domaines à améliorer et de se perfectionner en continu.

Difficultés

Étude d’impact : L’étude d’impact s’intéresse aux effets des groupes de soutien de père à père en se fondant sur les pratiques signalées en matière d’ANJE. Les groupes d’intervention peuvent être plus susceptibles de déclarer les mesures dont ils savent qu’elles sont souhaitables sur la base des informations fournies lors des réunions de groupe que les groupes témoins qui n’ont pas participé à l’intervention. Il est également possible que l’exposition à d’autres interventions, telles que les groupes de soutien de mère à mère, dont 46 % et 21 % respectivement des répondants des groupes d’intervention et témoins étaient membres, ait influencé les réponses fournies.

Des normes culturelles et de genre fortes : La norme de genre selon laquelle le père doit subvenir aux besoins du ménage a réduit la participation aux groupes de soutien lorsque le maintien des moyens d’existence était une priorité. Par ailleurs, bien que des progrès aient été rapportés parmi les membres des groupes de soutien de père à père, certaines normes culturelles s’opposent à la participation des hommes aux tâches ménagères et aux soins, limitant ainsi l’adoption des messages clés. Pour résoudre ce problème, le programme a intégré un plaidoyer ciblant les dirigeants communautaires, ainsi que des stratégies de communication durables pour le changement de comportement et de normes sociales.

Difficultés liées à la mise en œuvre du programme : Le manque de lieux confortables pour les réunions des groupes de soutien de père à père dans la communauté a compliqué l’organisation des séances. Certains membres ont dû organiser les réunions chez eux. Les horaires des réunions coïncidaient parfois avec des jours réservés à d’autres activités, telles que l’agriculture, les marchés et la distribution de nourriture. Il est donc nécessaire de faire preuve de souplesse pour convenir d’horaires réalistes avec les membres des groupes.

Le déclenchement de la pandémie de COVID-19 en 2020 a également perturbé la mise en œuvre du programme et les réunions ont été suspendues pendant deux mois. Une fois rétablies, les activités ont été adaptées pour tenir compte des mesures de prévention et d’atténuation de la COVID-19, avec l’aide du secteur de la nutrition.

Durabilité : Il a été difficile d’assurer la pérennité du programme de groupes de soutien de père à père. À long terme, il pourrait s’avérer impossible de disposer de ressources suffisantes et d’animateurs formés. Peu de réunions ont été enregistrées après que les participants ont quitté le programme, ce qui indique un manque de mentorat durable et la faible diffusion des messages clés. Ces lacunes pourraient limiter les impacts futurs et la possibilité de transposer le programme à une plus grande échelle à l’avenir.

Insécurité : L’insécurité et les déplacements de population ont perturbé certaines activités.

Conclusion

Les résultats de cette évaluation indiquent que la participation des pères aux réunions des groupes de soutien a amélioré l’adoption des pratiques d’ANJE recommandées au sein des ménages. Ce type d’intervention pourrait donc contribuer à la réduction de la malnutrition infantile dans les groupes vulnérables, comme les personnes déplacées lors de crises humanitaires. D’autres secteurs pourraient mettre à l’essai l’utilisation de groupes de soutien de père à père pour favoriser l’adoption de comportements lorsque les normes culturelles et de genre influencent l’acceptation au sein des ménages.

FHI 360 prévoit de conserver cette approche dans ses nouveaux projets en cours de mise en œuvre et de faire bénéficier les autres membres du Cluster nutrition de ces expériences et des leçons apprises. L’élargissement et la pérennité du programme de groupes de soutien de père à père demeurent toutefois essentiels à l’adoption des pratiques d’ANJE optimales, et des travaux supplémentaires sont nécessaires pour comprendre comment y parvenir.

Pour plus d’informations, veuillez contacter Solomon Atuman à l’adresse suivante : satuman@fhi360.org

References

Family Health International (2019) Borno State Health, WASH & Nutrition KAP Survey Report for the Integrated Humanitarian Assistance to North-East Nigeria Project (October 2018). reliefweb.int.

Lamstein S, Pérez-Escamilla R, Adeyemi S et al (2019) Impact of UNICEF’s Community Infant and Young Child Feeding (C-IYCF) Counselling Package on Priority IYCF Practices in Nigeria (P16-038-19). Current Developments in Nutrition. 3 (Supplement 1): P16-038-19.

Ministry of Health (2010) National Policy on Infant and Young Child Feeding in Nigeria. Abuja, Nigeria: Government of Nigeria.

National Population Commission (NPC) Nigeria and ICF (2019) Nigeria Demographic and Health Survey 2018. Abuja, Nigeria, and Rockville, Maryland, USA: NPC and ICF.

Nutrition Cluster and UNICEF (2022) North-East Nigeria nutrition & food security surveillance (NFSS), round 12 – August to September 2022, final report (December 2022). reliefweb.int.

OCHA (2023) Nigeria Humanitarian Response Plan 2023 (February 2023). reliefweb.int.

SPRING and USAID (2012) The Nigeria Community and Facility Infant and Young Child Feeding Package. spring-nutrition.org.

UNICEF (2023) Nutrition. UNICEF Nigeria. unicef.org.

1 Selon le modèle quasi expérimental, la randomisation a été faite après l’intervention plutôt qu’avant ; en fonction de groupes de personnes (de communautés en l’occurrence) plutôt que d’individus.

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