Teenage girls in a window in Ethiopia

Nutrition à l'adolescence en Éthiopie : Revue systématique et méta-analyse

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Cet article résume l’étude suivante : M. Abera, A. Workicho, M. Berhane et al. (2023), A systematic review and meta-analysis of adolescent nutrition in Ethiopia: Transforming adolescent lives through nutrition (TALENT) initiative. PLOS ONE, 18, 4, e0280784. https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/37022989/  

Tout comme de nombreux pays à revenu faible ou intermédiaire, l’Éthiopie a enregistré une croissance économique rapide au cours des deux dernières décennies qui pourrait influencer l’alimentation et la nutrition des jeunes. En raison de l’urbanisation et de la transformation concomitante des modes de vie, le surpoids et l’obésité deviennent d’importants problèmes dans la population adolescente, alors même que de larges pans de la population souffrent encore de sous nutrition. Les interventions nutritionnelles se multiplient rapidement en Éthiopie, mais la plupart d’entre elles ciblent les jeunes enfants et les femmes enceintes ou allaitantes. Les adolescents demeurent donc relativement négligés. Les auteurs de cette étude ont examiné des travaux antérieurs concernant la nutrition des adolescents en vue d’éclairer les interventions futures et d’orienter l’élaboration de politiques et de programmes pour ce groupe d’âge. 

Ils ont systématiquement répertorié les études publiées en anglais sur la prévalence de la malnutrition et les interventions de lutte contre ce phénomène chez les adolescents âgés de 10 à 19 ans en Éthiopie entre 2000 et 2020. Les auteurs ont contrôlé la qualité des études, qu’ils ont jugé faible, moyenne ou élevée, en fonction de la liste d’évaluation de la qualité du Joanna Bridge Institute pour les études d’observation et d’intervention. Soixante-dix-huit études ont rempli les critères d’inclusion dans la méta-analyse. Elles évaluent l’état nutritionnel sur la base de l’anthropométrie, de l’apport en micronutriments, de la diversité alimentaire, de l’insécurité alimentaire et des habitudes alimentaires.  

D’après la méta-analyse, la prévalence globale du retard de croissance, de la maigreur et du surpoids ou de l’obésité est respectivement de 22,4 % (IC à 95 % : [18,9 ; 25,9]), de 17,7 % (IC à 95 % : [14,6 ; 20,8]) et de 10,6 % (IC à 95 % : [7,9 ; 13,3]). Concernant la sous nutrition, la prévalence se situe entre 4 % et 54 % en cas de retard de croissance et entre 5 % et 29 % en cas de maigreur. Concernant la surpoids ou l’obésité, la prévalence est comprise entre 1 % et 17 %. La prévalence de l’anémie s’étend de 9 % à 33 %. Entre 40 % et 52 % des adolescents présentent une carence en iode et sont exposés au risque associé de goitre. Les carences en micronutriments les plus fréquentes sont la carence en vitamine D (42 %), en zinc (38 %), en folate (15 %) et en vitamine A (6,3 %). Les adolescents vivant en milieu rural et urbain sont respectivement 80 % et 60 % à avoir un régime alimentaire peu diversifié.  

L’étude démontre que la sous nutrition (retard de croissance, maigreur et carences en micronutriments) est plus répandue que le surpoids. La prévalence de la maigreur et du retard de croissance est plus élevée parmi les garçons et les adolescents des zones rurales, celle du surpoids et de l’obésité étant plus élevée parmi les filles et les adolescents des zones urbaines. L’étude révèle également que l’insécurité alimentaire et le manque de diversité alimentaire sont largement répandus parmi les adolescents. Par conséquent, une importante proportion d’adolescents souffrent d’une ou plusieurs carences en micronutriments.  

Les auteurs concluent qu’en Éthiopie, les adolescents souffrent de multiples carences en micronutriments et sont exposés à un double fardeau de malnutrition, bien que la sous nutrition soit plus courante. L’ampleur des problèmes nutritionnels varie selon le sexe et les circonstances, ce qui impose de mener des interventions adaptées au contexte afin d’améliorer efficacement la nutrition et la santé des adolescents éthiopiens 

« Bien que la prévalence du surpoids soit faible par rapport à celle de la sous nutrition, il apparaît que la suralimentation est devenue un problème avant que l’Éthiopie n’ait résolu celui de la sous nutrition. » 

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