Action pour le climat et nutrition : Vecteurs d’impact
Cet article résume le rapport suivant : FAO (2023) Action pour le climat et nutrition : Vecteurs d’impact https://openknowledge.fao.org/items/95e18a99-5bfb-4dad-a3e2-d859fd220442
La malnutrition et les changements climatiques constituent des enjeux majeurs à l’échelle mondiale, et leurs répercussions multidimensionnelles sur la santé, les économies et l’environnement requièrent des interventions holistiques. Il existe une corrélation entre la malnutrition et les changements climatiques du fait de l’interdépendance du climat, des écosystèmes, de la biodiversité et des sociétés humaines. Les populations les plus vulnérables à la malnutrition sont également les plus susceptibles de pâtir des conséquences néfastes des changements climatiques. Le fait de prendre des mesures complémentaires face à ces deux problématiques permet d’apporter une solution unique pour surmonter d’importants obstacles au développement durable.
On estime à 3 500 milliards de dollars des États-Unis l’impact annuel de toutes les formes de malnutrition sur l’économie mondiale, tandis que le coût attendu des changements climatiques à l’horizon 2070 s’élève à 178 000 milliards de dollars.
Cet article se concentre sur les quatre systèmes fondamentaux qui contribuent à la corrélation entre climat et nutrition : l’industrie agroalimentaire, l’eau, la protection sociale et la santé. Diverses priorités nationales peuvent bénéficier de manière concomitante de la mise en œuvre de mesures intégrées au sein de ces systèmes, notamment en ce qui concerne les changements climatiques, la nutrition et le développement durable. Le rapport décrit l’importance de chaque système dans la poursuite d’une nutrition de qualité et compile les éléments de preuve concernant l’interdépendance dudit système et des changements climatiques. Le rapport propose ensuite des mesures intégrées et met en avant les résultats potentiels en matière de nutrition et de climat, ainsi que leurs principaux moteurs. Des tableaux et graphiques permettent d’étayer ces propos.
La diversification de la production, une gestion durable des sols, la réduction du gaspillage et des déchets alimentaires, la promotion des marchés locaux, un approvisionnement durable, l’alignement des politiques en faveur de la biodiversité, du climat, de l’eau et de la nutrition, ainsi que la mise en œuvre de directives alimentaires tenant compte du développement durable sont autant de mesures intégrées proposées au sein des systèmes agroalimentaires, avec un accent mis sur la réduction des inégalités de genre.
S’agissant de l’eau, les mesures intégrées proposées comprennent des dispositifs de gouvernance globale, la mobilisation des parties prenantes, l’intégration de la technologie, la réduction de la consommation d’eau, des politiques actualisées en matière d’eau, d’assainissement et d’hygiène (EAH) aux fins de la lutte contre les changements climatiques, ainsi que la prise en compte des questions de genre dans le secteur EAH.
Les systèmes de protection sociale nécessitent des mesures d’adaptation aux changements climatiques inclusives, qui favorisent le développement des moyens d’existence, l’élaboration de stratégies de gestion des catastrophes tenant compte des besoins alimentaires et l’adoption d’approches transformatrices de la conception des genres.
Parmi les mesures intégrées au sein des systèmes de santé, il convient de citer l’utilisation et la disponibilité accrues de données, l’intégration de la nutrition, la réduction de l’empreinte écologique, les approches « Une seule santé », la prise en compte systématique des questions de genre dans la lutte contre les changements climatiques, et le renforcement des systèmes d’alerte précoce.
Des lacunes subsistent dans notre compréhension des principaux facteurs d’influence et moteurs dans les processus de mise en œuvre des mesures intégrées en vue d’obtenir un impact, et ce, pour l’ensemble des systèmes. Le rapport préconise de combler ces lacunes grâce à la conception de programmes de recherche holistiques et stratégiques. Il insiste également sur le besoin sous-jacent de paix et de stabilité, étant donné que les conflits, les troubles sociaux et les déplacements de population exacerbent la vulnérabilité des populations face à la malnutrition ainsi que les conséquences néfastes des changements climatiques.
Pour conclure, le rapport souligne le besoin urgent de prendre des mesures intégrées afin de lutter contre les changements climatiques et la malnutrition. Les auteurs plaident en faveur d’une intensification des efforts de collaboration, d’une disponibilité accrue des éléments de preuve et d’une meilleure prise en compte du développement durable, en proposant des options d’intervention et des stratégies détaillées. Le rapport met en exergue le caractère déterminant des politiques et mesures intégrées pour faire avancer un certain nombre de priorités mondiales, et insiste sur l’importance des liens entre le climat et la nutrition dans le cadre des efforts visant à bâtir un monde plus sain et résilient. Lancée en 2022 à l’occasion de la 27e Conférence des Parties, l’Initiative sur l’action climatique et la nutrition fait office de plateforme clé de collaboration multisectorielle et multipartite au niveau mondial pour faire progresser la mise en œuvre de mesures transformatrices.