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Lignes directrices de l’OMS pour l’alimentation complémentaire des nourrissons et des jeunes enfants âgés de 6 à 23 mois

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Cet article résume le rapport suivant : WHO (2023) WHO Guideline for complementary feeding of infants and young children 6–23 months of age. 9789240081864-eng.pdf (who.int)

L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a récemment publié un ensemble de directives concernant l’alimentation de complément des nourrissons et des jeunes enfants âgés de 6 à 23 mois. Prenant acte de l’importance qu’un complément nutritionnel soit adapté aux premières étapes de la vie, le guide propose sept recommandations étayées par des éléments de preuve afin d’optimiser la nutrition et la santé à cette période cruciale de l’existence, que l’enfant soit allaité ou non.

Premièrement, le guide insiste sur l’importance de débuter l’alimentation de complément dès les 6 mois du nourrisson, tout en poursuivant l’allaitement jusqu’aux 2 ans de l’enfant, voire au-delà. Pour que les femmes qui allaitent soient dans les meilleures dispositions, elles doivent toutes bénéficier d’un environnement propice et bienveillant.

« L’allaitement maternel exclusif au cours des 6 premiers mois demeure une recommandation essentielle. »

Deuxièmement, le guide recommande, pour les nourrissons âgés de 6 à 11 mois qui reçoivent du lait autre que du lait maternel, de privilégier un lait maternisé ou un lait d’origine animale. Pour les jeunes enfants âgés de 12 à 23 mois, le lait animal doit être utilisé ; les préparations de suite sont, quant à elles, déconseillées.

Troisièmement, l’âge recommandé pour l’introduction d’aliments de complément est 6 mois, tout en poursuivant l’allaitement maternel. Les mères exprimant des préoccupations quant à l’allaitement maternel exclusif doivent pouvoir bénéficier d’un soutien à la lactation.

Quatrièmement, la consommation quotidienne d’aliments d’origine animale (viandes, poissons et œufs) est recommandée. Notez que lorsqu’il était recommandé d’exclure les aliments d’origine animale du régime alimentaire d’un nourrisson ou d’un jeune enfant âgé de 6 à 8 mois, il était impossible de couvrir ses besoins en fer, en zinc et en vitamine B12. Des fruits et des légumes doivent également composer le menu quotidien. Une consommation régulière de légumineuses, de noix et de graines est également préconisée, tout particulièrement lorsque les viandes, poissons, œufs et légumes sont peu consommés. Les directives soulignent l’importance de privilégier les aliments riches en nutriments par rapport aux aliments de base moins nutritifs et trop riches en sucres lents. La diversification alimentaire est le maître mot pour répondre aux besoins nutritionnels de l’enfant en période de croissance.

Cinquièmement, les nourrissons et les jeunes enfants doivent éviter les boissons et aliments mauvais pour la santé, riches en sucre, sel, acides gras trans et édulcorants, y compris les boissons sucrées. Les jus de fruits doivent également être limités. Des actions politiques de grande envergure (notamment dans les domaines des pratiques agricoles, de l’étiquetage des emballages ou encore de la commercialisation) sont essentielles. Les pourvoyeurs de soins doivent bénéficier de conseils quant aux dangers des boissons et aliments mauvais pour la santé.

Sixièmement, lorsque des aliments de compléments variés et riches en nutriments ne sont pas disponibles, les compléments nutritionnels et les produits alimentaires enrichis peuvent constituer une solution pour combler les déficits nutritionnels des enfants. Les poudres de micronutriments multiples, l’enrichissement des farines commerciales, ainsi que les suppléments nutritionnels à base lipidique en petite quantité (SQ-LNS) sont envisageables, à condition de souligner la dimension de supplémentation : ces produits ne remplacent en aucun cas une alimentation diversifiée, peu transformée. Le guide se garde de recommander l’administration de lait enrichi.

Septièmement, il est capital d’interagir et d’être à l’écoute de l’enfant lorsqu’on le nourrit, en identifiant et en s’adaptant aux signes indiquant s’il a faim. Cette approche favorise un environnement alimentaire positif, encourage la prise d’habitudes alimentaires saines, prévient les risques de sur- ou de sous-alimentation, et soutient le développement cognitif, émotionnel et social de l’enfant.

Pour que ces directives soient adoptées, l’OMS plaide en faveur de programmes éducatifs et de sensibilisation à l’intention des pourvoyeurs de soins, des professionnels de la santé et des communautés au sens large. Pour autant, de nouvelles recherches fondées sur des protocoles stricts sont nécessaires. Elles devront couvrir différentes régions et populations, dans toute leur diversité. La plupart des domaines traités pâtissent d’un manque d’essais contrôlés randomisés obéissant à une approche rigoureuse.

Il n’en reste pas moins que les directives de l’OMS s’inscrivent dans une tendance mondiale visant à améliorer la nutrition de l’enfant et à accompagner son développement et sa croissance en bonne santé. Les recommandations pratiques et adaptées à différents contextes en font un outil précieux à destination des prestataires de soins de santé, des décideurs politiques et des pourvoyeurs de soins du monde entier.

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