Filling up Vijana Twaweza Club’s new fish tank with water

Le club Vijana Twaweza : La sécurité alimentaire grâce à l’action d’une organisation de réfugiés au Kenya

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Paul O’Keeffe Professeur assistant sur la question des défis mondiaux à la School of Law and Government, Dublin City University 

Luundo Wa Luundo Présidente du club Vijana Twaweza, camp de réfugiés de Kakuma 

Ce que nous savons : L’insécurité alimentaire et les déplacements de population sont fréquents en Afrique de l’Est, dans la Corne de l’Afrique et dans la région des Grands Lacs, et sont exacerbés par les chocs liés au climat, la pauvreté et les conflits. La région, qui abrite d’immenses camps de réfugiés, tels que ceux de Kakuma et Dadaab au Kenya, accueille actuellement 20 % de la population mondiale de réfugiés (ReliefWeb, 2022).

Ce que cet article nous apprend : Les auteurs présentent une étude de cas du club Vijana Twaweza, un projet agricole dirigé par des réfugiés qui vise à améliorer, bien qu’à petite échelle, la sécurité alimentaire des personnes vivant dans le camp de réfugiés de Kakuma. Le club a créé une exploitation agricole prospère et un service de formation, illustrant ainsi le potentiel détenu par les organisations dirigées par des réfugiés pour trouver des solutions efficaces à l’échelle des communautés en vue d’améliorer la sécurité alimentaire.

Bien qu’il soit clairement énoncé dans l’article 25 de la Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948, le droit à l’alimentation demeure inaccessible pour beaucoup. C’est particulièrement le cas pour les 110 millions de personnes déplacées de force dans le monde. D’ici à 2050, la population mondiale devrait compter 9 milliards d’individus, entraînant une hausse de 60 % de la demande en nourriture (Breene, 2016). Alors que les efforts déployés à l’échelle mondiale pour nourrir une population croissante ne sont pas à la hauteur des attentes, notamment l’objectif de développement durable de « faim zéro d’ici à 2030 », il est de plus en plus urgent de répondre à la demande de nourriture.

« Il semble peu probable de parvenir dans un avenir proche à un consensus mondial sur le besoin de garantir la sécurité alimentaire. »

Le contenu des politiques internationales de développement visant à relever les défis mondiaux, tels que la sécurité alimentaire, est empreint de jargon optimiste. Les termes « résilience », « participation », « autonomisation », etc. ne rendent compte de la situation actuelle qu’en des termes vagues et simplistes (Schnable et al., 2020). Bien souvent, ces termes sont le fondement de politiques qui détournent les actions décisives et encouragent le transfert des responsabilités vers les personnes vivant dans la pauvreté, et ce pour des problèmes qui sont rarement de leur propre fait. Le concept de « résilience » jouit depuis longtemps d’une place de premier rang dans les politiques de développement relatives aux programmes de sécurité alimentaire dans les pays en développement. Bien qu’il implique clairement que les personnes les plus pauvres ont le pouvoir et la capacité de se nourrir, si seulement elles faisaient preuve de suffisamment de détermination pour y parvenir, ce concept est de plus en plus critiqué par des analystes sociaux et politiques (Jaspars, 2020). Ce terme ignore la réalité des rapports de pouvoir injustes et des pénuries de ressources qui touchent les systèmes alimentaires à travers le monde.

Si l’on tient compte des rapports de pouvoir et des nombreux autres facteurs qui influencent l’accès à une alimentation adéquate, la réalité du « droit à l’alimentation » en tant que concept universellement accessible peut être remise en question. Tout comme d’autres droits humains universellement reconnus, cet aspect est pertinent lorsque l’on considère des personnes dont le statut juridique est défini par l’exclusion d’un ou plusieurs de ces droits, plutôt que par leur inclusion. Les réfugiés, dont il est question ici, vivent en grande partie dans des conditions qui les empêchent d’exercer pleinement leur droit à l’alimentation.

Gros plan sur l’Afrique de l’Est

Après six années consécutives de sécheresse et d’autres chocs liés au climat, les déplacements de population et l’insécurité alimentaire sont endémiques en Afrique de l’Est, dans la Corne de l’Afrique et la région des Grands Lacs. Cette situation est alimentée – et renforcée – par la pauvreté, les conflits et la violence généralisés qui forment un cycle complexe et perpétuel. La région, qui abrite d’immenses camps de réfugiés, tels que ceux de Kakuma et Dadaab (tous deux se trouvant au Kenya), accueille actuellement 20 % de la population mondiale de réfugiés (ReliefWeb, 2022). Dans le camp de Kakuma à lui seul, près de 250 000 personnes dépendent de rations alimentaires fournies par le Programme alimentaire mondial pour survivre, en attendant la fin de leur exil.

Compte tenu de la baisse des ressources allouées aux camps de réfugiés dans le monde entier, les personnes vivant dans des camps comme celui de Kakuma subissent les compressions budgétaires qui touchent le secteur humanitaire mondial. Bien qu’il soit difficile d’obtenir des données à jour, le Programme alimentaire mondial fournit généralement des rations mensuelles qui représentent entre 70 et 75 % des besoins alimentaires de la population. Cependant, la quantité de nourriture que reçoivent les réfugiés fluctue souvent dans la région. En février 2024, les rations auraient été réduites, passant alors de 80 % à 50 % dans le camp de réfugiés de Dadaab au Kenya (Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés [HCR], 2023a). À Kakuma, les rations ont été diminuées de 60 % en mai 2024 (Comité américain pour les réfugiés et les immigrants [USCRI], 2024).

« D’un point de vue universitaire, il est aisé de constater les défaillances de nos systèmes internationaux de développement et d’aide humanitaire. Ce qui est plus difficile en revanche, c’est de mettre en avant les solutions viables qui pourraient empêcher certaines des pires conséquences de ces défaillances. »

Ces dernières années, les efforts de développement pilotés par des réfugiés ont constitué une solution recevant davantage d’attention dans le débat sur le développement international. En qualifiant les organisations de réfugiés d’acteurs légitimes des politiques et des programmes relatifs aux réfugiés en 2023, le HCR a marqué un tournant dans la façon de concevoir le développement (Harley, 2023). Le passage d’une approche verticale à une approche plus locale permet aux réfugiés de jouer un rôle de premier plan dans la prise de décisions concernant les objectifs et les activités, et dans la gestion de ces derniers, afin de répondre à leurs propres besoins.

Compte tenu de sa relative nouveauté, le développement piloté par les réfugiés est une approche trop peu étudiée. S’inspirant du programme de localisation promu au cours des dix dernières années dans le secteur humanitaire, le secteur du développement est de plus en plus au fait des asymétries de pouvoir qui caractérisent les approches verticales du développement dans le monde. Dans cette optique, les approches de développement pilotées par les réfugiés offrent un autre moyen de rectifier la situation. En particulier, les défenseurs du développement piloté par les réfugiés louent sa proximité tant avec les communautés desservies qu’avec les enjeux ciblés. Selon eux, le fait que les organisations de réfugiés connaissent les problèmes locaux, et y soient liées, leur confère un niveau de légitimité et de transparence dont d’autres acteurs du développement sont dépourvus. En fin de compte, les partisans des organisations dirigées par des réfugiés défendent leur capacité à être plus efficaces et à obtenir des résultats plus significatifs que les organisations de développement dirigées de loin (Sturridge et al., 2023).

Les discussions relatives au développement se limitent souvent à des débats universitaires abstraits. Il est facile d’oublier qu’il s’agit d’un concept ancré dans les expériences concrètes de personnes qui font très rarement partie des milieux universitaires dans lesquels il est débattu. De même, le débat portant sur la sécurité alimentaire est souvent mené à un niveau qui peut occulter les expériences individuelles des personnes les plus concernées. Pour couper court à ces incohérences, nous présentons ici l’exemple d’un projet agricole dirigé par des réfugiés, certes petit, mais non moins fructueux, qui vise à améliorer la sécurité alimentaire dans le camp de réfugiés de Kakuma. En partageant cette expérience, nous espérons combler le fossé entre débat et réalité. Nous mettons en avant la capacité des organisations de réfugiés à trouver leurs propres solutions de développement et présentons les implications de tels programmes.

Étude de cas : le club Vijana Twaweza

Le camp de réfugiés de Kakuma

Le camp de réfugiés de Kakuma se situe au nord-ouest du Kenya, dans l’État semi-aride de Turkana. Avec le campement intégré voisin de Kalobeyei, Kakuma abrite plus de 250 000 réfugiés de 24 communautés ethniques différentes (HCR, 2023b). Le camp est ouvert depuis 1992, année lors de laquelle les « garçons perdus » du Soudan (un groupe de jeunes fuyant la guerre civile qui déchirait le pays) y ont obtenu l’asile. Il est administré par le Gouvernement kényan et le HCR. La vie est rude dans les conditions quasi désertiques de Kakuma, où les températures dépassent régulièrement les 35 °C. Ce sont des conditions de survie.

Bien que la loi kényane de 2021 relative aux réfugiés prévoit la conversion des camps de réfugiés en villages, dans les faits, le pays pratique une politique de campement. Les demandeurs d’asile qui arrivent dans le pays sont envoyés dans l’un de ses immenses camps de réfugiés dans l’attente du traitement de leur demande d’asile. À leur arrivée à Kakuma, les réfugiés se voient remettre des matériaux de construction (généralement des poteaux en bois et des bâches), une moustiquaire et un espace pour y ériger leur propre abri. Les rations alimentaires mensuelles comprennent du sucre, de la farine et de l’huile, qui représentent environ 75 % de leurs besoins alimentaires. Plusieurs services sont fournis au sein du camp, tels que des soins de santé et une éducation de base, mais ils sont souvent débordés.

En plus des rations qu’ils reçoivent, les résidents de Kakuma s’appuient sur le commerce et une économie de marché informelle pour subvenir à leurs besoins alimentaires. Malgré leurs efforts, la malnutrition reste un problème : en 2017, environ 11 % des enfants âgés de 6 à 59 mois étaient émaciés et on estimait que 60 % d’entre eux souffraient d’anémie (Njagi, 2022). Avec la sécheresse qui touche la région, la pression exercée sur la production alimentaire mondiale et, à présent, la baisse des rations, le camp fait face à une crise alimentaire qui s’aggrave. Peu de solutions durables sont proposées.

Le club Vijana Twaweza 

Le club Vijana Twaweza est une organisation communautaire du camp de réfugiés de Kakuma qui produit des aliments de façon durable pour nourrir les résidents du camp. Depuis sa création en 2018, le projet a produit plus de 1 200 kg de poisson. Plus de 500 familles de Kakuma ont pu bénéficier de cette production, que le club vend à des prix abordables dans l’ensemble du camp. Le club Vijana Twaweza se compose de 23 jeunes réfugiés qui représentent toutes les origines ethniques et nationales de la population diverse de Kakuma. Le club est né d’une idée avancée par des étudiants réfugiés qui suivaient le programme universitaire de premier cycle de l’université de Genève intitulé « One Health, Basic Medical Training and Introduction to Human Rights » (Une seule santé : formation médicale de base et introduction aux droits humains) dispensé dans le camp. Ces étudiants souhaitaient mettre à profit leurs connaissances et leurs compétences pour trouver des solutions au sein du camp. Le club Vijana Twaweza a pris vie grâce au capital de démarrage octroyé par des amis vivant à l’étranger. Sa première action en vue de devenir une organisation productrice de denrées alimentaires a consisté à creuser un petit étang à poissons dans les zones d’habitation du camp. L’étang, recouvert d’une bâche en plastique achetée dans la ville voisine de Kakuma, a ensuite été rempli d’eau et des tilapias capturés dans une rivière située non loin y ont été relâchés.

Après quelques tentatives (et des échecs), les étudiants ont commencé à contacter diverses organisations humanitaires travaillant avec le camp de réfugiés de Kakuma et la communauté internationale du développement au sens large pour mettre à l’échelle leur projet. Les membres du projet ont suivi d’autres formations qui portaient sur l’aquaculture, l’agriculture, la permaculture et la gestion de projets, en présentiel et sur des plateformes en ligne. Après s’être rapproché de l’association Jesuit Refugee Services de Kakuma, le club Vijana Twaweza s’est vu octroyer un espace supplémentaire pour construire davantage d’étangs à poissons en 2020. Par ailleurs, l’association Jesuit Refugee Services a joué le rôle d’arbitre pour la première demande de financement du club auprès de Caritas Italiana Kenya, qui a été couronnée de succès. Grâce au financement reçu, le club Vijana Twaweza a été en mesure de construire un nouvel étang à poissons de 20 mètres sur 8, où un élevage de tilapias et de poissons-chats a été implanté par la suite.

C’était la première fois que le projet commençait à attirer une attention internationale. La revue britannique Permaculture Magazine a décerné au club Vijana Twaweza le Prix des jeunes dans la permaculture pour l’année 2020. Le Programme alimentaire mondial a rapidement emboîté le pas en octroyant au club le Prix des jeunes innovateurs d’Afrique de l’Est en 2021. L’argent reçu dans le cadre de ces deux prix a permis au club Vijana Twaweza d’investir dans de nouveaux stocks de tilapias et de poissons-chats. Cet argent a également soutenu les efforts de mise à l’échelle du projet, qui se sont concentrés sur la construction de nouveaux viviers.

La croissance du club Vijana Twaweza ne s’est pas faite sans accrocs. La pandémie de COVID-19 et le confinement qui en a découlé en 2021-2022 ont eu des répercussions sans pareilles sur Kakuma, faisant peser sur les réfugiés une plus grande responsabilité pour subvenir à leurs propres besoins. Les entrées et les sorties du camp étaient en grande partie restreintes. Les instructions sanitaires ainsi que la possibilité d’accéder à des soins de santé dans le camp se faisaient rares. Le club Vijana Twaweza s’est donc mobilisé en tant qu’organisation communautaire. Ses membres ont mis à profit leurs connaissances en matière de santé pour créer de courtes vidéos transmettant des conseils sur la distanciation physique, l’hygiène et les soins de santé en général, en anglais, français et swahili. Les vidéos ont été diffusées au sein du camp par l’intermédiaire de l’application gratuite de messagerie instantanée WhatsApp (qui bénéficie d’un taux de pénétration élevé à Kakuma) pour donner aux autres réfugiés les moyens d’agir. En mettant cet outil de bien commun à disposition, le club Vijana Twaweza a acquis une plus grande notoriété à Kakuma comme vecteur de développement piloté par les réfugiés. Il est intéressant de noter que ce projet semble avoir également ouvert la voie à de plus amples conversations encourageant d’autres réfugiés de Kakuma à entamer leur propre parcours en faveur de la sécurité alimentaire. De nombreuses personnes se sont rapprochées des membres du club afin de leur demander conseil pour lancer leurs propres jardins et projets agricoles dans le camp.

Après s’être rendu compte du rôle que pouvaient jouer les organisations de réfugiés en faveur de la sécurité alimentaire, en plus de leurs expériences fructueuses en matière de pisciculture, les membres du club Vijana Twaweza ont commencé à développer un projet parallèle. Sur le terrain octroyé par l’association Jesuit Refugee Services, le club a implanté un petit potager pour y cultiver la corète, une sorte d’épinard local qui produit des légumes verts très nutritifs. La production réussie de corète a permis au club Vijana Twaweza de rapidement mettre à l’échelle le projet de jardinage pour y inclure des carottes, des oignons, des épinards, des choux kale, des amaranthes, des bananes, du niébé, des patates douces, des tomates et du sucre de canne. Les légumes sont cueillis à intervalles réguliers et distribués aux membres du club ou vendus sur le marché local, les bénéfices étant réinjectés dans le projet.

Grâce aux bénéfices tirés de la vente de légumes et de poisson, le club Vijana Twaweza a mis en place d’autres projets, tels que l’élevage de lapins et de canards, ou encore de grillons, pour produire des sources de protéines. Les grillons, les crottes des lapins et la fiente des canards sont ensuite réutilisés pour alimenter les poissons dans un cycle qui sous-tend les principes fondateurs de la permaculture du club.

Avec le soutien du Programme alimentaire mondial, cinq autres étangs à poissons de 15 mètres, fabriqués en ciment, sont en cours de construction. Les étangs seront alimentés avec de l’eau qui sera recyclée pour arroser les cultures dans les jardins. Par ailleurs, le Vijana Twaweza Club a récemment reçu un financement de Crédit Agricole Assurances pour lancer un programme de formation à l’élevage avicole à destination des réfugiées de Kakuma. Le projet, qui a commencé en février 2024 (soit au moment de rédiger ces lignes) vise à former dix réfugiées pendant six mois pour les aider à devenir des éleveuses de volaille indépendantes. 

Conclusion

En tant qu’organisation de réfugiés dirigée par des jeunes, un aspect de la philosophie du club Vijana Twaweza est de renforcer les capacités de ses membres en matière de gestion de l’agriculture pour l’avenir. En d’autres termes, tous ses membres prennent part aux nouveaux projets et en tirent des enseignements au fur et à mesure de leur mise en œuvre. Ce type de renforcement des capacités tourné vers l’avenir est un vecteur important d’apprentissage pour d’autres communautés de réfugiés désireuses de gagner en autonomie afin d’instaurer la sécurité alimentaire. Les organisations de réfugiés, telles que le club Vijana Twaweza, peuvent jouer un rôle majeur dans le soutien à la sécurité alimentaire pour les générations futures, que les réfugiés demeurent dans les camps où les ressources sont limitées, qu’ils se réinstallent à l’étranger où des compétences de pointe en matière de gestion de l’agriculture sont requises, ou qu’ils retournent chez eux pour reconstruire leurs propres systèmes agricoles.

Alors que le monde se dirige vers un avenir incertain, empli de défis tels que la croissance démographique et le changement climatique, qui constituent un lourd fardeau pour les systèmes alimentaires actuels, l’innovation est plus que jamais nécessaire. La sécheresse, la famine, les inégalités et les conflits peuvent sembler être des ennemis invincibles, mais des projets tels que ceux portés par le club Vijana Twaweza montrent que les jeunes peuvent trouver et trouveront des moyens de surmonter l’adversité. Même dans les circonstances les plus difficiles, la réussite du projet rend compte du travail acharné des membres du club. Ce projet montre que le savoir a le pouvoir d’inspirer de nouvelles façons de penser et de faire et, surtout, il prouve la capacité des êtres humains à façonner un avenir durable pour tous. Le club Vijana Twaweza est un exemple à suivre.

Pour en apprendre davantage, veuillez vous rendre sur le site Web du club à l’adresse https://www.vijanatwawezaclub.org/

Pour plus d’informations, veuillez contacter Paul O’Keefe à l’adresse paul.okeeffe@dcu.ie.

Références

Breene K (2016) Food security and why it matters. weforum.org

Harley T (2023) Defining refugee-led organisations: An analysis of UNHCR’s 2023 definition. unsw.edu.au

Jaspars S (2020) Protracted crisis, food security and the fantasy of resilience in Sudan. Security Dialogue, 52, 3

Njagi D (2022). Kenyan refugees use gardening to fight malnutrition but hunger lingers. devex.com

Reliefweb (2022) East and Horn of Africa, and the Great Lakes Region Operational Update (April–June 2022) reliefweb.int

Schnable A, DeMattee A, Sullivan Robinson R et al (2020) International development buzzwords: Understanding their use among donors, NGOs, and academics. The Journal of Development Studies, 57, 3, 1–19

Sturridge C, Girling-Morris F, Spencer A et al (2023) The failure to fund refugee-led organisations: Why the current system is not working, and the potential for change. odi.org

UNHCR (2023a) Kenya December 2023: Operational update #12. unhcr.org

UNHCR (2023b) Kenya: Registered refugees and asylum-seekers as of 31 January 2023. unhcr.org

USCRI (2024) Starvation and suicide: Refugees in Kenya camps. reliefweb.int

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