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Mettre à l’échelle la prévention et le traitement de l’émaciation des enfants dans le cadre de la prévention du retard de croissance en Indonésie

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Ceci est le résumé d’un article de terrain paru dans le numéro 67 de la revue Field Exchange. L’article original a été rédigé par Blandina Rosalina Bait, Angela Kimani, David Colozza, Julia Suryantan, Dhian Probhoyekti, Pungkas Bahjuri Ali, Sidayu Ariteja, Nurul Azma Ahmad Tarmizi, Evi Fatimah, Yuni Zahraini et Jee Hyun Rah.

Blandina Rosalina Bait travaille pour l’UNICEF à Jakarta, en Indonésie.

Angela Kimani est consultante en systèmes alimentaires et en nutrition auprès d’OptimAdept Consult.

David Colozza travaille pour l’UNICEF à Jakarta, en Indonésie.

Julia Suryantan travaille pour l’UNICEF à Jakarta, en Indonésie.

Dhian Probhoyekti travaille au sein du ministère de la Santé du gouvernement de l’Indonésie.

Pungkas Bahjuri Ali travaille au sein du ministère de la Santé du gouvernement de l’Indonésie.

Sidayu Ariteja travaille au sein du ministère de la Planification du développement du gouvernement de l’Indonésie.

Nurul Azma Ahmad Tarmizi travaille au sein du ministère de la Planification du développement du gouvernement de l’Indonésie.

Evi Fatimah travaille au sein du ministère de la Santé du gouvernement de l’Indonésie.

Yuni Zahraini travaille au sein du ministère de la Santé du gouvernement de l’Indonésie.

Jee Hyun Rah travaille pour l’UNICEF à Jakarta, en Indonésie.

L’Indonésie constitue un exemple de réussite de la façon dont l’émaciation et le retard de croissance chez l’enfant peuvent être traités conjointement au moyen de programmes, menés à grande échelle, et qui permettent la mise en œuvre d’actions essentielles en matière de nutrition.

  • Le gouvernement de l’Indonésie a su tirer parti de l’élan politique en faveur de l’accélération de la réduction du retard de croissance chez les enfants pour s’attaquer simultanément à l’émaciation des enfants.
  • Dans le cadre de la Stratégie nationale visant à accélérer la prévention du retard de croissance, le gouvernement indonésien a passé à l’échelle un ensemble essentiel d’interventions spécifiques et sensibles aux questions de nutrition, a renforcé les capacités nationales et infranationales à fournir des services de nutrition essentiels et a amélioré la collaboration intersectorielle.
  • Des efforts continus sont nécessaires pour mettre à l’échelle des mesures de prévention du retard de croissance qui, par la même occasion, contribuent directement à prévenir l’émaciation chez les enfants.

Contexte

En dépit des progrès accomplis pour réduire la malnutrition en Indonésie, la sous-nutrition chez les enfants de moins de cinq ans persiste. Le gouvernement de l’Indonésie s’est engagé à lutter à la fois contre le retard de croissance et contre l’émaciation, et entend réduire leur prévalence à 14 % et à 7 %, respectivement, d’ici à 2024. Son approche est décrite dans sa Stratégie nationale visant à accélérer la prévention du retard de croissance de 2017, qui prévoit de mettre à l’échelle la prévention et le traitement de l’émaciation chez les enfants. Le gouvernement de l’Indonésie s’est fixé pour objectif de fournir un traitement à 90 % des enfants souffrant d’émaciation sévère et de faire en sorte qu’au moins 60 % des centres de soins de santé primaires assurent des services de prise en charge communautaire de la malnutrition aiguë (PCMA) d’ici à 2024.

Programme national de prévention du retard de croissance

Dans le cadre de sa Stratégie nationale visant à accélérer la prévention du retard de croissance de 2017, le gouvernement de l’Indonésie a mis en place un programme de prévention du retard de croissance à l’échelle du pays. Une fois le programme lancé, le gouvernement indonésien a renforcé son engagement à intensifier ses interventions de lutte contre le retard de croissance en mobilisant de multiples sources de financement pour soutenir le programme à tous les niveaux. Le programme de réduction du retard de croissance est multisectoriel. À ce titre, il implique des acteurs de différents secteurs, tant à l’échelon national qu’infranational, disposant chacun de structures de coordination et d’objectifs distincts. Les interventions menées dans le cadre du programme ciblent la période qui sépare la conception du deuxième anniversaire de l’enfant, et s’adressent entre autres aux femmes enceintes et allaitantes ainsi qu’aux adolescentes. 

À l’échelle nationale, les efforts se concentrent sur la mise en œuvre d’un ensemble d’interventions spécifiques et sensibles aux questions de nutrition de qualité, qui reposent sur des données probantes et présentent un taux de couverture élevé. À l’échelle infranationale, d’importants efforts sont déployés pour soutenir la convergence du programme en renforçant la coordination multisectorielle ainsi que les capacités des autorités locales et des travailleurs et agents de première ligne du secteur de la santé et d’autres secteurs.

Lutter contre l’émaciation chez les enfants dans le cadre du programme de réduction du retard de croissance

Un ensemble d’interventions spécifiques et sensibles aux questions de nutrition, fondées sur des données probantes, ont été sélectionnées en vue d’être déployées dans tout le pays pour appuyer le programme national de prévention du retard de croissance. Plus précisément, la prévention et le traitement de l’émaciation modérée et sévère chez l’enfant sont deux des huit interventions essentielles spécifiques à la nutrition qui ont été jugées prioritaires. Les interventions sensibles aux questions de nutrition couvraient plusieurs domaines, tels que la création de potagers à domicile et l’amélioration des services d’approvisionnement en eau et d’assainissement.

En conséquence, le gouvernement de l’Indonésie a mis à l’échelle le programme de PCMA dans l’ensemble des 514 districts des 34 provinces du pays. Pour faciliter ce passage à l’échelle, le ministère de la Santé, avec le soutien de l’UNICEF, a élaboré et diffusé des directives nationales relatives à la PCMA ainsi qu’un programme de formation (adapté au contexte de la pandémie de COVID-19). Les services de PCMA ont également été intégrés aux systèmes de santé, notamment le dépistage communautaire dans toutes les provinces et l’inclusion de données de dépistage et de traitement dans le système national d’information sanitaire et nutritionnelle. Par ailleurs, depuis 2019, le gouvernement de l’Indonésie et l’UNICEF travaillent en collaboration avec le réseau du secteur privé du mouvement SUN pour soutenir la production locale d’aliments thérapeutiques prêts à l’emploi (ATPE). Une étude d’acceptabilité et d’efficacité des ATPE préparés localement a été réalisée dans le cadre de ce partenariat. Elle s’est achevée en décembre 2021.

Réalisations, difficultés et enseignements tirés

Réalisations

À l’échelle nationale

  • Des changements apportés à l’échelle des politiques publiques ont permis de créer un environnement favorable à la mise en œuvre de programmes conjoints de lutte contre le retard de croissance et l’émaciation chez les enfants.
  • Les autorités nationales soutiennent fortement les autorités infranationales dans la conception d’interventions visant à réduire le retard de croissance, lesquelles couvrent également la prise en charge de l’émaciation.
  • La lutte conjointe contre le retard de croissance et l’émaciation chez les enfants est appuyée par l’intégration de services de PCMA au sein du système de santé existant et par l’amélioration des systèmes nationaux de gestion des données nutritionnelles.
  • En 2021, le gouvernement de l’Indonésie, avec le soutien de l’UNICEF et d’autres organismes des Nations Unies, a élaboré et approuvé le Plan d’action mondial contre l’émaciation des enfants ainsi qu’une feuille de route opérationnelle. Compte tenu des liens étroits entre l’émaciation et le retard de croissance chez les enfants, cette feuille de route devrait également contribuer à la réduction du retard de croissance des enfants en Indonésie.

À l’échelle infranationale

  • Les autorités infranationales ont renforcé leurs capacités à mettre en œuvre et à suivre le programme national d’accélération de la réduction du retard de croissance et ont effectué les adaptations nécessaires pour les besoins du contexte local.
  • D’autres institutions gouvernementales et systèmes de santé communautaire se sont engagés davantage à soutenir les interventions de lutte contre le retard de croissance et l’émaciation.
  • Les capacités des autorités villageoises ont été renforcées de sorte qu’elles puissent jouer un rôle de premier plan dans les activités de prévention à l’échelle des villages.
  • Les parties prenantes des villages, telles que les autorités locales, les agents de santé communautaire bénévoles et les organisations de défense de l’autonomisation des femmes mènent des activités de cartographie et élaborent des plans de travail et des budgets conjoints en fonction des causes du retard de croissance et de l’émaciation qui ont été déterminées au sein de leur village respectif.
  • Grâce aux efforts de plaidoyer, le gouvernement de l’Indonésie a sensiblement augmenté les allocations budgétaires en faveur de la prévention et du traitement du retard de croissance et de l’émaciation. En 2021, 19 institutions gouvernementales et ministères se sont engagés à affecter un budget total d’environ 2,5 milliards de dollars US à la mise en place et à la coordination d’interventions sensibles et spécifiques aux questions de nutrition.

Difficultés

  • Mettre à l’échelle la PCMA dans un pays fortement décentralisé et très diversifié culturellement, tout en veillant à ce que les autorités à de multiples niveaux infranationaux puissent lutter à la fois contre le retard de croissance et l’émaciation, demeure un défi de taille.
  • Des problèmes liés à la gestion des données persistent. Il est par exemple nécessaire de garantir l’accès à des ressources suffisantes pour permettre une gestion des données de qualité.
  • Les capacités des établissements de santé doivent encore être renforcées de sorte que ces derniers intègrent pleinement des services de PCMA, notamment la mobilisation communautaire, la disponibilité d’ATPE préparés localement ainsi que des activités de suivi et d’évaluation.
  • D’importantes lacunes subsistent en ce qui concerne l’intégration et le passage à l’échelle d’interventions sensibles aux questions de nutrition, comme la création de potagers à domicile, les services d’approvisionnement en eau et d’assainissement, et la protection sociale.
  • Il est nécessaire qu’un plus grand nombre de parties prenantes prennent part à la mise en œuvre des services de lutte contre l’émaciation chez les enfants.
  • Les difficultés mentionnées ont été exacerbées par la pandémie de COVID-19, qui a perturbé les services de nutrition et contribué à réduire le budget consacré aux programmes de prévention de l’émaciation.

Conclusion

L’Indonésie constitue un exemple de réussite pour le traitement conjoint de l’émaciation et du retard de croissance chez l’enfant au moyen de programmes, menés à grande échelle, qui permettent la mise en œuvre d’actions essentielles en matière de nutrition, notamment :

  • Poursuivre les efforts de plaidoyer en faveur d’un engagement politique durable et d’une sensibilisation à la lutte contre le retard de croissance et l’émaciation chez les enfants, à tous les niveaux.
  • Renforcer les services de PCMA pour le dépistage précoce, le référencement et le traitement des enfants souffrant d’émaciation.
  • Donner la priorité à la production locale d’ATPE afin d’améliorer l’offre et l’accessibilité financière des produits nutritionnels de base.
  • Renforcer la coordination des interventions spécifiques et sensibles aux questions de nutrition (ainsi que la collaboration intersectorielle) liées à la prévention de l’émaciation et du retard de croissance.
  • Améliorer la capacité des équipes infranationales en matière de gestion des données afin de disposer de données de qualité pour pouvoir suivre les progrès et éclairer les décisions.

La stratégie nationale visant à accélérer la prévention du retard de croissance décrit les interventions pouvant être menées pour prévenir le retard de croissance. Cependant, des efforts continus sont nécessaires pour mettre à l’échelle ces mesures de prévention du retard de croissance qui, par la même occasion, contribuent directement à la prévention de l’émaciation chez les enfants.

Pour en savoir plus, veuillez contacter Blandina Rosalina Bait à l’adresse bbait@unicef.org.

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