Experiences from Peru:
Nutrition Plan Evaluation and Strengthening
Summary
Maria Rosa Boggio is a consultant in child nutrition based in Peru. Maria Rosa worked closely with the Roundtable on Poverty Reduction in country. In this video, Maria Rosa discusses the significant progress that has been made towards reducing malnutrition in Peru.
Further information
This video features as the final instalment in a three-part podcast and video series exploring the different stages of the Common Results Framework. Maria Rosa discusses the evaluation and strengthening of a CRF.
Transcriptions
- Tui Swinnen (TS): Coordinateur Mondial
- Tamsin Walters (TW): Consultant
TS : Bonjour tout le monde et bienvenue au troisième et dernier épisode de ce podcast au cours duquel nous poursuivons notre discussion sur le cadre commun de résultats ou CCR. Si vous n’avez pas pu suivre les deux épisodes précédents de la série, ce podcast passe en revue les enseignements tirés et présentés par le Réseau de nutrition d’urgence (ENN) dans son document de 2015. Ceux-ci sont inspirés de conversations tenues avec des responsables de la mise en œuvre au niveau national et des défenseurs de leur travail. J’ai le plaisir de vous présenter à nouveau Tamsin Walters qui a dirigé les travaux du Réseau de nutrition d'urgence (ENN) sur ce thème en 2015. Bonjour Tamsin.
TW : Merci Tui
TS : Pour résumer les deux derniers épisodes : nous avons abordé la question de l'élaboration du cadre commun de résultats et étudié les phases de la planification et de la mise en œuvre en passant en revue des études de cas au niveau national. Dans ce dernier épisode, nous nous arrêterons sur la phase de l’évaluation et de la consolidation des cadres communs de résultats. Nous nous attarderons donc sur les stades plus avancés du cycle de la planification et de la mise en œuvre. Commençons donc Tamsin : comme vous l’avez indiqué dans le document sur les enseignements tirés, certains pays disposent de plans solides, établis et chiffrés depuis déjà de nombreuses années. Bon nombre de ces plans ont été affinés à travers plusieurs versions. Pouvez-vous nous parler un peu du rôle de l’apprentissage qui permet de s’inspirer des expériences passées pour améliorer ces plans au fil du temps?
TW : Bien sûr. Comme nous l’avons déjà évoqué, je pense que les approches multisectorielles cherchent désormais à attirer de plus en plus de secteurs. Par le passé, certains plans étaient plus étroitement liés avec les secteurs de la santé ou de la sécurité. Ils tentent désormais de toucher tous les secteurs, dont celui de la protection sociale, de l'eau et de l’assainissement ou d'autres. Les diverses versions de ces plans ont impliqué différents secteurs. Parmi celles-ci, certaines étaient soit très ambitieuses, soit pas assez axées sur le contexte et les priorités de leur pays. Souvent menés sans suffisamment d’informations sur le contexte lui-même, ces plans ciblaient les priorités telles qu'elles étaient présentées dans les textes. Je dirais maintenant que dans certains cas, les améliorations des plans s'expliquent par une meilleure gestion des données. Les pays qui maîtrisent davantage l’information et l'analyse de leurs besoins sont en mesure de définir les domaines prioritaires et les interventions requises au niveau national. L’information est également disponible au niveau infranational et permet d’identifier les poches de malnutrition, de localiser les groupes vulnérables et de définir les priorités. La revue The Lancet a publié deux séries d’articles sur la nutrition en 2008 et en 2013 qui ont mis en avant les interventions qui fonctionnent en matière de nutrition et les indicateurs qui permettent d’évaluer les résultats attendus de la mise en œuvre de différents types d’intervention. Les objectifs définis par l’Organisation mondiale de la santé aident les pays à cibler leurs propres objectifs. Ils ont permis aux pays de porter leur attention sur les résultats positifs avérés des actions de lutte contre la malnutrition. Comme je l’ai dit, il faut également tenir compte des contextes particuliers et uniques à chaque pays. Il y a davantage d’enseignements à tirer des échecs passés, des mécanismes de coordination et des structures mises en place, comme nous l’avons dit au cours du premier épisode (qui portait sur les enseignements tirés des années 1970 et 1990). Ces enseignements assimilés permettent de renforcer les plans.
TS : Je présume donc qu’il est important de poser la question du suivi et de l’évaluation dans le cadre de ce podcast qui porte sur les phases de l’évaluation et de la consolidation. Mais quels sont certains des principaux défis auxquels les pays sont confrontés lorsqu’ils évaluent leur cadre commun de résultats?
TW : Un des principaux défis de l’évaluation du cadre commun de résultats concerne le regroupement des données de suivi de plusieurs secteurs différents. Chaque ministère ou secteur possède son propre système de suivi auquel il faut ajouter les nouveaux indicateurs nutritionnels et un dispositif global destiné à collecter les données de tous les secteurs sur une même plateforme afin de pouvoir les analyser ensemble. Ceci constitue bien sûr un défi parmi beaucoup d’autres. Nombreux sont ceux qui dépendent du contexte et de l’existence ou non de systèmes de suivi dans les divers pays concernés. Le cadre commun de résultats est, autant que possible, construit à partir de données de suivi et de processus existants afin d’éviter tout travail supplémentaire et toute nouvelle dépense que le suivi de nouveaux indicateurs impose. Je pense donc qu’il est vraiment important de vérifier, au moment de la planification et de la mise en place des méthodes de suivi et d’évaluation, quels sont les indicateurs qui font déjà l'objet d'une collecte et de déterminer comment ils peuvent être utilisés pour évaluer les objectifs fixés. En évitant autant que possible d’en créer de nouveaux. Si vous avez besoin d’ajouter des indicateurs, assurez-vous qu’ils soient peu nombreux et bien ciblés pour que l’information recueillie soit vraiment utile.
TS : D’accord. Quels sont les systèmes qui se sont avérés efficaces pour suivre les progrès au niveau national et infranational, d’après votre expérience?
TW : Il est encore un peu prématuré pour juger de la mise en œuvre et plus encore du suivi et de l’évaluation des actions en cours menées dans le cadre des nouveaux plans du cadre commun de résultats. Nous pouvons à nouveau nous pencher sur la situation au Pérou où une méthode de suivi basée sur les résultats a été introduite. Différents secteurs ont harmonisé leurs actions pour parvenir à des objectifs communs. Le fait que le budget dépende des résultats et des performances incite à collecter des données et à rédiger des rapports. En effet, les tranches de financement ne sont versées qu’une fois que les rapports sont évalués et les données analysées. Le Népal possède également un système qui libère les fonds par tranches suivant la réception des données et des rapports de suivi. Encore une fois, ces systèmes favorisent le suivi et la collecte de données et contribuent également à renseigner les programmes sur le niveau de financement requis. La Namibie a connu un certain succès grâce à la mise en place d’un tableau de bord d’indicateurs de suivi pour améliorer la nutrition. L’objectif de ce tableau de bord est de s’assurer que l’information recueillie à partir de sources variées (enquêtes, programmes de mise en œuvre, collecte régulière de données) couvre toutes les interventions et qu’elle peut être utilisée pour contribuer aux prises de décisions à tous les niveaux. Ceci est donc un moyen supplémentaire de rassembler les différents types d’informations. Le Bangladesh a également utilisé à titre pilote des systèmes capables de collecter des informations variées issues de diverses sources et de les stocker sur une même plateforme pour analyse. Le Bangladesh participe également au projet « Plateformes nationales d'information sur la nutrition ». Cette initiative a pour but de recueillir des données variées tirées d’évaluations, de programmes et de la surveillance systématique, et de stocker l’ensemble de ces données dans un endroit unique pour nous aider à comprendre la situation nutritionnelle. Les plateformes nationales d’information sur la nutrition, le système pilote du Bangladesh et les systèmes du Népal et du Pérou fournissent également de nombreuses informations au niveau infranational et apportent donc des données nuancées selon les régions du pays.
TS : Comme nous l’avons vu au cours des deux derniers épisodes Tamsin, le cadre commun de résultats n’est pas simplement une série de documents écrits. Il s’agit réellement d’un processus. En fait, le Secrétariat du Mouvement SUN parle beaucoup du cycle. Cette sorte de « troisième phase » que sont l’évaluation et la consolidation est prise en compte dans la planification et dans la mise en œuvre. C’est donc un processus continu qui exige d’être affiné régulièrement et qui requiert un engagement. Quel conseil peut-on donner aux parties prenantes des pays aux prises avec ce concept de cadre commun de résultats et avec les défis que posent sa planification, sa mise en œuvre et son évaluation ? Où peuvent-ils trouver l’aide requise à chaque phase du processus?
TW : En bien je pense que les enseignements tirés des expériences vécues par d’autres pays, notamment ceux qui ont surmonté les obstacles et atteint leurs objectifs sont l’une des plus importantes ressources dont les pays qui s’engagent dans le processus du cadre commun de résultats disposent. Le site Internet de SUN et les points focaux du Secrétariat du Mouvement SUN peuvent également fournir de nombreux renseignements et mettre à disposition les enseignements tirés des expériences menées dans différents pays. Une multitude de ressources existe également pour aider les pays. Le forum de discussion en-net du Réseau de nutrition d’urgence (ENN) possède un espace dédié à SUN et toute personne depuis n’importe quel pays, qu’il soit membre du Mouvement SUN ou non, peut entamer une discussion sur les difficultés qu’elle rencontre et discuter avec des membres d’autres pays ou contacter l’équipe d’assistance technique qui est en mesure d’apporter un soutien, de répondre aux questions et échanger des informations. Le département pour le développement international du Royaume-Uni, en partenariat avec le Secrétariat du Mouvement SUN, fournit également une assistance technique sur demande aux pays par le biais du mécanisme TAN, de l’Initiative pour les micro nutriments, active dans plusieurs pays, et du mécanisme visant à maximiser la qualité du cadre des programmes de renforcement de la nutrition (MQSUN+). Les pays peuvent demander un soutien individuel et bénéficier de services d’aide afin de développer un plan ou des processus. Tout le monde continue d’apprendre et la volonté de partager les informations et de s’entraider est forte. Même si certains pays récoltent désormais les fruits de leur travail effectué pendant la planification et qu’ils en sont désormais à la mise en œuvre, de nombreux autres n’en sont qu’au début ou au milieu du processus. Je pense donc que les pays SUN sont fortement engagés à partager et à s’enrichir mutuellement, ce qui représente une excellente ressource pour les autres pays. Tous les pays devraient avoir assez de courage pour se manifester et dire où ils en sont, réclamer l’aide dont ils ont besoin et indiquer comment ils aimeraient que les autres pays les informent et partagent leurs expériences. Toutes ces informations sont très utiles pour les autres pays.
TS : Pendant la dernière partie de ce podcast, nous allons parler aux parties prenantes du Pérou, l’un des pays dont l'étude de cas est présentée dans les travaux réalisés en 2015 par le Réseau de nutrition d’urgence (ENN) sur le cadre commun de résultats. Le Pérou possède depuis longtemps un plan national pour la nutrition et en est donc à la phase de l’évaluation et de la consolidation. Le Pérou a pu mesurer la performance de réels progrès réalisés suite au renforcement de leurs programmes nutritionnels et constater une réduction de la malnutrition et nous nous réjouissons donc à l’idée de leur parler.
Ceci conclut cette série de trois épisodes en podcast au cours desquels nous avons passé en revue les enseignements clés tirés du cadre commun de résultats et des expériences rapportées par le Mouvement SUN. Si quelqu’un désire nous faire part de ses commentaires ou de son avis ou si quelqu’un a des questions sur un des sujets abordés dans cette série de podcasts, nous nous ferons un plaisir de vous écouter. Les coordonnées pour nous contacter ou joindre nos collègues du Secrétariat du Mouvement SUN se trouvent sur cette page. De nombreuses autres ressources relatives au cadre commun de résultats sont disponibles, notamment des documents écrits qui peuvent aider les personnes qui travaillent dans les pays concernés et qui sont confrontées aux questions pratiques que posent les différentes phases de développement, de mise en œuvre et d’évaluation. Nous vous prions donc de consulter le site internet du Mouvement SUN ainsi que les ressources publiées par le Réseau de nutrition d’urgence (ENN) en 2015 qui présentent des études de cas menées dans les pays SUN. J’aimerais conclure en remerciant Tamsin de nous avoir accordé de son temps. Merci Tamsin.
TW : Merci Tui.