Éditorial

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Bien que nous n’avions prévu aucun thème particulier pour NEX11, un point commun (et récurrent) a émergé des articles du pays : comment obtenir une coordination efficace pour la nutrition dans différents contextes, avec différents acteurs et par le biais de mécanismes variés. C’est véritablement une préoccupation primordiale des pays présentés, dont un grand nombre fait partie du Mouvement pour le renforcement de la nutrition (SUN). Cela fait un certain nombre d’années que la malnutrition a été déclarée «â€‰l’affaire de tous et la responsabilité de personne ». Nous pouvons voir dans les articles de ce numéro qu’une réponse plus coordonnée afin de traiter le problème à tous les niveaux, aussi bien international que communautaire, est en train d’émerger.

Le dialogue au niveau national peut être le point de départ afin de consolider la position de la nutrition au sein du programme de développement d’un pays. C’est dans ces pays vivant des crises prolongées que, plus qu’ailleurs, il est essentiel de travailler ensemble. Le rapport 2018 de l’organisation pour l’agriculture et l’alimentation des Nations Unies montre que la famine mondiale a augmenté pour la deuxième année consécutive. Elle est passée de 804 millions de personnes en 2016 à près de 821 millions en 2017, les conflits étant un élément déclencheur clé de cette augmentation. Il existe des exemples de progrès en Somalie, avec la récente élaboration d’un cadre commun de résultats pour la nutrition. Il a fallu que des acteurs clés de nombreux secteurs se réunissent afin de créer un plan national de nutrition chiffré. Peu d’exemples positifs ressortent de la situation au Yemen pour le moment, mais nous rapportons une collaboration entre certains partenaires locaux qui fournissent des soins vitaux pour les enfants du gouvernorat d’al-Hodeïda.

 La prochaine étape est de faire ruisseler les engagements et politiques des hautes sphères jusqu’au niveau en dessous. Ici, les nations et les gouvernements cherchent des exemples d’implantation territoriale réussie de programmes de nutrition. En Indonésie les efforts pour accélérer la mise en œuvre d’un programme de nutrition intégré se sont concentrés sur une sorte de «â€‰bootcamp » du retard de croissance, afin de prôner une augmentation des dépenses pour la nutrition et les secteurs connexes dans 160 des districts les plus défavorisés.

Les réseaux du Mouvement SUN, comme la société civile, les Nations Unies et les entreprises, sont une caractéristique de l’architecture mondiale et domestique du mouvement. L’établissement et le maintien des réseaux SUN dans un contexte exposé aux crises sont détaillés dans un rapport de cartographie du réseau SUN sur 17 pays ciblés par l’ENN. Il montre ce qui est réalisable, ainsi que certains des enjeux particuliers auxquels ces pays sont confrontés. 

Le point focal du pays pour SUN est souvent le pivot dans l’architecture de la nutrition rassemblant les réseaux et les parties prenantes. Un entretien avec le point focal SUN du Mali explore son rôle ainsi que celui de la cellule de coordination de la nutrition, établie à la suite de l’adhésion du Mali au Mouvement SUN.

En Amérique latine et dans les Caraïbes (une région où le nombre de pays SUN est inférieur à d’autres), les mécanismes de coordination en matière de nutrition pourraient constituer un moyen adaptatif d’intensifier les efforts pour lutter contre toutes les formes de malnutrition, pas seulement la nutrition en situation d’urgence. Les nominations intersectorielles et les mécanismes intersectoriels entre les Ministères de la santé et de l’agriculture du Kenya, y compris la création d’un département de l’agronutrition au sein du Ministère de l’agriculture et de groupes de travail techniques conjoints, témoignent des efforts du gouvernement pour harmoniser ses activités selon des lignes multisectorielles et coordonner plus efficacement.

Dans un autre article paru en Afrique de l’Ouest, des entretiens avec des parlementaires au Tchad et au Burkina Faso soulignent les possibilités d’engager les efforts de plaidoyer de ce groupe d’acteurs. Il décrit comment les parlementaires peuvent offrir un lien direct avec les collectivités en s’engageant auprès de leurs mandants, mais comment les cycles politiques et le roulement du personnel peuvent limiter l’impact et la durabilité des réseaux parlementaires. Faire des progrès dans le domaine de la nutrition n’est pas une «â€‰victoire » politique rapide, comme le montrent des initiatives à long terme telles que la Décennie de l’action pour la nutrition de l’ONU, dans laquelle des pays comme le Brésil, l’Équateur et l’Italie se sont officiellement engagés.

Enfin, les collectivités sont au cœur des efforts déployés pour renforcer et améliorer l’impact nutritionnel du programme des repas scolaires au Kirghizistan. En fin de compte, ce sont ces personnes que tous ceux qui participent à l’amélioration de la nutrition s’efforcent d’atteindre par le biais de politiques et de programmes multisectoriels.

Bonne lecture et n’hésitez pas à nous faire part de vos témoignages pour le numéro 12 de Nutrition Exchange !

Carmel Dolan, Coéditeur, NEX

Judith Hodge, Coéditeur, NEX

Natalie Sessions, Coordinatrice mondiale KM

Charulatha Banerjee (RKMS Asie)

Ambarka Youssoufane (RKMS Afrique de l’Ouest)

Lillian Karanja (RKMS Afrique de l’Est)

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