L’ONU unie dans l’action pour la nutrition en Afghanistan – Traduire la politique mondiale en actes : changement de stratégie pour lutter contre l’émaciation
Par Maureen L. Gallagher, Martin Ahimbisibwe, Dr Muhebullah Latifi, Dr Zakia Maroof, Dr Said Shamsul Islam Shams et Mursal Manati
Maureen L. Gallagher est responsable de la santé et de la nutrition infantiles pour l’UNICEF au Mozambique. Elle a occupé le poste de responsable de la nutrition au sein de l’UNICEF en Afghanistan de 2018 à 2020. Cette spécialiste de la santé publique dispose de plus de 20 ans d’expérience dans l’élaboration de programmes de santé et de nutrition dans plusieurs pays d’Afrique et d’Asie.
Martin Ahimbisibwe est responsable de la nutrition pour le Programme alimentaire mondial (PAM) en Afghanistan. Ce nutritionniste en santé publique possède plus de 15 ans d’expérience dans des contextes humanitaire et de développement dans plus de sept pays d’Afrique et d’Asie. Il est notamment spécialisé dans les opérations de terrain, les systèmes alimentaires, les évaluations, ainsi que les politiques et la gouvernance relatives à la nutrition.
Le Dr Muhebullah Latifi est responsable de la politique en matière de sécurité alimentaire au sein de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) en Afghanistan. Il œuvre à l’élaboration de programmes liés à la nutrition et à la sécurité alimentaire depuis plus de 15 ans au niveau national, infranational et sur le terrain auprès du gouvernement, d’organisations non gouvernementales (ONG) et d’organismes des Nations Unies.
La Dr Zakia Maroof est spécialiste de la nutrition au sein du bureau de l’UNICEF en Afghanistan. Elle dispose d’une vingtaine d’années d’expérience dans les domaines de la santé et de la nutrition dans des contextes humanitaire et de développement. Avant d’intégrer l’UNICEF, elle a travaillé pour International Medical Corps (IMC) et Action Contre la Faim (ACF).
Said Shamsul Islam Shams est docteur en médecine. Il est spécialisé dans la prise en charge des patients et la santé publique. Le Dr Shams coordonne le secrétariat technique du Programme de la sécurité alimentaire et de la nutrition de l’Afghanistan qui se situe désormais dans les locaux du bureau administratif du Président du Gouvernement de la République islamique d’Afghanistan.
Mursal Manati est à la tête de la direction de la nutrition publique au sein du ministère afghan de la Santé publique. Cette pharmacienne possède un master en alimentation, nutrition et diététique, ainsi que huit ans d’expérience dans les domaines de la nutrition et de la santé publique, notamment en tant que directrice de la direction spécialisée de la Haute Commission de l’Afghanistan sur l’énergie atomique (AAEHC).
Lieu : Afghanistan
Ce que nous savons : La prévalence de l’émaciation des enfants reste élevée en Afghanistan, où les services de prise en charge ne bénéficient pas de financements suffisants, peinent à atteindre leurs objectifs et sont difficiles à maintenir sur le long terme.
Ce que cet article nous apprend : Les services de prise en charge de l’émaciation sévère en Afghanistan sont intégrés aux prestations de base en matière de services de santé et sont fournis par le biais des établissements publics de santé. En dépit des progrès réalisés pour améliorer la couverture des traitements et les résultats des programmes, plusieurs facteurs entravent le développement à grande échelle des interventions. Parmi eux, on retrouve par exemple la dépendance aux financements d’urgence à court terme et une base de financement très limitée, les incertitudes entourant l’approvisionnement en aliments thérapeutiques prêts à l’emploi (ATPE), par ailleurs très chers, et le nombre élevé d’enfants atteints d’émaciation. La prévention est un pilier de la prise en charge de l’émaciation en Afghanistan. Les programmes existants offrent donc une base intéressante sur laquelle s’appuyer, tout en exploitant les atouts de chaque organisme des Nations Unies. C’est dans cette optique que les organismes des Nations Unies en Afghanistan se sont engagés à travailler main dans la main dans le cadre de la stratégie « One UN for Afghanistan » (Une ONU pour l’Afghanistan). Le gouvernement pilote actuellement l’élaboration d’une feuille de route opérationnelle dans le cadre du Programme de la sécurité alimentaire et de la nutrition en Afghanistan (AFSeN-A) et conformément au Plan d’action mondial des Nations Unies de lutte contre l’émaciation des enfants. Ce projet bénéficie du soutien de l’UNICEF, du Programme alimentaire mondial (PAM), de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). D’ici fin 2020, cette feuille de route proposera des plans détaillés et un cadre de suivi visant à orienter un ensemble d’interventions multisectorielles en vue d’exploiter au mieux les atouts et la complémentarité des organismes des Nations Unies et d’obtenir ainsi de meilleurs résultats. L’analyse en cours des convergences entre les différents organismes et des lacunes contribuera à mettre au point ce processus. Il est en outre indispensable d’adopter une stratégie de financement à plus long terme pour étendre la portée de cette approche.
Contexte
La prévalence de la sous-nutrition est extrêmement élevée chez les enfants de moins de cinq ans en Afghanistan. C’est d’ailleurs l’une des causes sous-jacentes du fort taux de mortalité infanto-juvénile du pays (55 décès pour 1000 naissances vivantes). Près de quatre enfants sur dix de moins de cinq ans en Afghanistan (37 %) présentent un retard de croissance et un enfant sur dix (9,5 %) souffre d’émaciation. De récentes enquêtes SMART (2020) montrent qu’en Afghanistan, environ deux millions d’enfants de moins de cinq ans (1 020 000 filles et 980 000 garçons) ont besoin de recevoir un traitement contre l’émaciation. Parmi eux, 780 000 enfants (397 800 filles et 382 200 garçons) souffrent d’émaciation sévère. Le ministère de la Santé publique s’est fixé comme objectif de traiter 600 000 enfants émaciés, et on estime que 30 000 sont actuellement pris en charge. Qui plus est, l’Afghanistan présente toujours des taux élevés de carences en micronutriments, notamment en fer, en iode, en zinc, en vitamine A et en vitamine D. L’anémie, essentiellement imputable à des carences en fer, touche 45 % des enfants âgés de 6 à 59 mois, 31 % des adolescentes et 40 % des femmes en âge de procréer. Les adolescentes souffrant d’un retard de croissance, de maigreur ou d’anémie présentent plus de risques d’avoir une grossesse à problèmes et de donner naissance à des nourrissons souffrant d’émaciation ou d’un retard de croissance.
Une grande partie de la population afghane est considérée comme vulnérable après des années marquées par des crises humanitaires liées à des conflits et à des catastrophes naturelles, des déplacements de population et des dysfonctionnements des services essentiels (figures 1 et 2). La population est par conséquent très exposée aux difficultés socioéconomiques, aux vagues saisonnières d’émaciation, aux épidémies (maladies diarrhéiques, infections respiratoires aiguës et rougeole), à de mauvaises conditions d’hygiène et d’assainissement, ainsi qu’à un manque d’accès à la nourriture et aux services de santé et de nutrition (en particulier dans les zones difficiles d’accès). Les pratiques non optimales d’alimentation et de soins sont également répandues1. Elles s’expliquent notamment par certaines croyances et normes culturelles et sociales liées au genre, par l’insécurité alimentaire ainsi que par les conditions de vie des ménages pauvres.
Malgré les besoins croissants en matière de soins, le système de santé afghan ne dispose pas de ressources suffisantes et ne pourrait assurer la prestation des services sans aide extérieure. Par ailleurs, en dépit de l’attention significative portée à la lutte contre l’émaciation dans le cadre des interventions humanitaires, les programmes de prise en charge de l’émaciation affichent encore un faible taux de couverture. Les programmes de lutte contre le retard de croissance chez les enfants, un trouble pourtant répandu, ne sont pour leur part pas considérés comme prioritaires et ne sont pas mis en œuvre à assez grande échelle. Les conditions climatiques imprévisibles, l’insécurité alimentaire endémique et les difficultés d’accès à de nombreuses communautés aggravent ces problèmes. Plus récemment, la pandémie de COVID-19 a provoqué une hausse des prix des produits alimentaires, la fermeture des frontières avec les pays limitrophes, une limitation de la mobilité, des pertes d’emplois ainsi que des dysfonctionnements dans les services de santé courants. Tous ces éléments se sont traduits par une baisse de 50 % des admissions en hospitalisation malgré la forte prévalence de la COVID-19 au sein de la population2.
Cet article se penche sur les stratégies actuellement déployées pour lutter contre le problème de l’émaciation en Afghanistan et présente une approche commune visant à s’attaquer à ses causes sous-jacentes et à élargir la couverture des traitements.
Figure 1 : Prévalence de la malnutrition aiguë globale (MAG) et facteurs de vulnérabilité, juin 2020
Classification basée sur une prévalence de l’émaciation de 10 % avec un ou plusieurs facteurs aggravants, tels qu’une forte incidence des maladies diarrhéiques, la présence de la COVID-19, l’insécurité alimentaire (phase 3 ou supérieure du cadre intégré de classification de l’insécurité alimentaire), des déplacements liés à des conflits ou une faible couverture vaccinale.
Figure 2 : Cartographie des provinces en fonction de la prévalence du retard de croissance chez les enfants âgés de 0 à 59 mois, 2019
Interventions actuelles et liens intersectoriels
Prestation de services nutritionnels intégrés
Depuis quelques années, le ministère de la Santé publique et les partenaires de développement s’engagent à intégrer les services nutritionnels aux systèmes publics au niveau national et infranational. En Afghanistan, ce sont principalement des ONG qui fournissent les services spécifiques aux questions de nutrition. Ces organisations sont chargées d’assurer la prestation des services de santé de base et essentiels en s’appuyant sur les établissements publics de santé. Parmi ces services, on peut citer le suivi de la croissance, des conseils sur l’alimentation des mères, des nourrissons et des jeunes enfants prodigués par des sages-femmes et des conseillers en nutrition, l’Initiative Hôpital Ami des Bébés, l’enrichissement des aliments (sel, huile et farine de blé), la supplémentation hebdomadaire en fer et en acide folique d’adolescentes (qu’elles soient ou non scolarisées), ou encore la prise en charge intégrée de la malnutrition aiguë (PCIMA). Les coûts opérationnels de ces services, qui couvrent notamment le recrutement du personnel des ONG et des établissements de santé, l’achat de médicaments, ainsi que le transport de certaines fournitures, sont pris en charge par le projet Sehatmandi3. En revanche, le projet ne couvre pas les dépenses liées aux aliments thérapeutiques prêts à l’emploi (ATPE) dans le cadre du traitement de l’émaciation. Ces coûts doivent donc être assumés par des acteurs externes.
Les données relatives aux admissions et aux résultats obtenus sont recueillies tous les mois auprès des établissements de santé. Elles sont ensuite compilées dans une base de données nationale gérée par la direction de la nutrition publique du ministère de la Santé publique. Il est prévu que ces informations soient rendues publiques via un tableau de bord en ligne. Les données sur le dépistage sont collectées auprès du système d’information sanitaire en vue d’assurer le suivi des tendances nutritionnelles.
Déploiement à grande échelle des services de prise en charge de l’émaciation
Le déploiement à grande échelle des services de prise en charge ne se fait pas au même rythme pour l’émaciation sévère et modérée. Dans le cas de l’émaciation sévère, il a été très important entre 2016 et 2018. La couverture des établissements de santé a ainsi été multipliée par deux durant cette période pour s’établir à près de 60 %, moyennant un coût d’environ 20 millions de dollars US par an. Cependant, en 2019, les projets de développement ont été interrompus en raison d’une pénurie attendue d’ATPE au cours de l’année et d’un déficit de financement global d’environ 30 %. L’élaboration des programmes de lutte contre l’émaciation modérée repose quant à elle sur le Plan d’intervention humanitaire. Le cluster Nutrition définit les zones géographiques prioritaires en se basant sur les taux de MAG, ainsi que sur la vulnérabilité à l’insécurité alimentaire (phase 3 ou supérieure du cadre intégré de classification de l’insécurité alimentaire). De ce fait, seuls 45 % des établissements de santé assurent la prise en charge de l’émaciation modérée, ce qui représente un coût annuel de 28 millions de dollars US et un taux de couverture des programmes inférieur à 50 %.
L’indisponibilité des ressources limite le déploiement géographique des traitements de l’émaciation modérée et sévère. Ainsi, rien que pour atteindre une couverture d’environ 75 % des services de prise en charge de l’émaciation sévère, 5 millions de dollars US supplémentaires seraient nécessaires par an (soit au total 25 millions de dollars US). Il est en outre compliqué d’étendre la couverture géographique en raison des difficultés d’accès à de nombreux lieux (terrains accidentés, conditions météorologiques, problèmes de sécurité, etc.). La mise en place d’équipes mobiles de santé et de nutrition4, pilotée par la Direction de la santé provinciale et assurée par des partenaires chargés de la prestation de services de santé de base ou d’autres partenaires (souvent des ONG internationales), a permis de surmonter ces obstacles dans certaines zones. Ce système pourrait être déployé à plus grande échelle afin de réduire les mouvements de population dans le contexte de lutte contre la pandémie de COVID-19. Cela étant, les financements nécessaires au développement de ces activités restent limités.
Le coût des fournitures n’étant pas couvert par le projet Sehatmandi, l’approvisionnement en ATPE utilisés dans le cadre du traitement de l’émaciation sévère et modérée dépend de financements d’urgence à court terme et hors budget. L’approvisionnement est assuré par le Programme alimentaire mondial (PAM) et l’UNICEF, à partir des financements de plusieurs donateurs, dont le bureau Food for Peace de l’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID), et des financements communs par le biais du Fonds humanitaire pour l’Afghanistan. Le PAM et l’UNICEF fournissent en outre une assistance technique et assurent des formations ponctuelles en appui à la prise en charge de l’émaciation. L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) offre quant à elle un soutien aux soins en hospitalisation, notamment en ce qui concerne la formation du personnel de santé relative à la prise en charge de la malnutrition aiguë sévère (MAS), la fourniture de kits de préparation de laits thérapeutiques, la fourniture d’équipements médicaux et de médicaments, ainsi que la réhabilitation des systèmes d’approvisionnement en eau et d’assainissement des unités d’hospitalisation.
Atouts et difficultés des programmes spécifiques à la nutrition en Afghanistan
D’importants progrès ont été réalisés en matière de renforcement et de coordination des programmes nationaux spécifiques à la nutrition. Sous la direction du gouvernement, plusieurs organismes dont font partie l’UNICEF, le PAM et l’OMS collaborent étroitement pour faciliter l’accès des femmes et des enfants à un continuum de soins de qualité (encadré 1). Des initiatives collaboratives majeures ont permis d’accroître le nombre d’admissions et d’améliorer les résultats des programmes de traitement de l’émaciation. C’est notamment le cas en ce qui concerne la formation des agents de santé, la livraison de fournitures au « dernier kilomètre », la fourniture de conseils sur l’alimentation des mères, des nourrissons et des jeunes enfants, l’ensemble de services nutritionnels communautaires5, ainsi que le renforcement de la participation des bénévoles communautaires et de l’implication des mères/familles dans la mesure du périmètre brachial6. Parmi les autres initiatives communes, citons par exemple l’élaboration de lignes directrices sur l’alimentation des mères, des nourrissons et des jeunes enfants, d’un plan opérationnel en matière de nutrition et d’une stratégie de communication pour le changement social et le changement de comportement, la mise en œuvre d’activités relatives à l’alimentation du nourrisson et du jeune enfant (ANJE) en situation d’urgence, ou encore le renforcement des programmes alimentaires et nutritionnels à l’échelle communautaire en vue de contribuer à prévenir le retard de croissance. Les différents organismes ont également coopéré dans le cadre de programmes de supplémentation hebdomadaire en fer et en acide folique d’adolescentes en milieu scolaire et d’administration d’antiparasitaires aux enfants scolarisés. Plus récemment, dans le contexte de lutte contre la pandémie de COVID-19, ils ont étendu l’initiative de supplémentation en fer et en acide folique aux adolescentes non scolarisées grâce à une plateforme communautaire (ce projet est actuellement en phase pilote et son déploiement à plus grande échelle dépendra des financements obtenus).
Encadré 1 : L’ONU unie dans l’action pour la nutrition : œuvrer ensemble en faveur des femmes et des enfants d’Afghanistan
L’approche « One UN for Afghanistan » (Unité d’action des Nations Unies pour l’Afghanistan) a été mise au point par l’ensemble des organismes des Nations Unies dans le cadre de l’objectif de développement durable (ODD) 2 « Faim zéro » et vient compléter les politiques et programmes nationaux.
Les rôles et responsabilités des principaux organismes des Nations Unies qui travaillent dans le domaine de la nutrition en Afghanistan s’inscrivent dans un cadre de continuum de soins. L’UNICEF, le PAM et l’OMS contribuent de manière plus directe au traitement de l’émaciation tandis que la FAO et d’autres organismes œuvrent davantage à la prévention en menant des initiatives sensibles aux questions de nutrition.
Les organismes des Nations Unies apportent leur soutien au ministère de la Santé publique et au ministère de l’Agriculture, de l’Irrigation et de l’Élevage en matière de coordination technique, d’élaboration de stratégies, de lignes directrices/procédures opératoires standard, de mobilisation de ressources, d’animation de groupes de travail techniques, de renforcement des capacités et de mise en œuvre des programmes.
Dans le cadre de l’initiative « One UN for Afghanistan », la question de la nutrition est traitée par le groupe thématique no 3 en lien avec l’objectif « Faim zéro ». Un sous-groupe de petite taille coordonne pour sa part les interventions sensibles ou spécifiques aux questions de nutrition. Les organismes contribuent également activement à d’autres plateformes de coordination, qu’elles soient techniques ou multisectorielles, dans les domaines suivants : PCIMA ; nutrition des mères, des nourrissons et des jeunes enfants ; micronutriments ; gestion de l’information en matière d’évaluation ; Comité de coordination des programmes nutritionnels ; cluster Nutrition ; cluster Sécurité alimentaire et agriculture ; et Programme de la sécurité alimentaire et de la nutrition en Afghanistan (AFSeN-A).
Les différents organismes des Nations Unies travaillent de concert pour mobiliser des ressources. Ainsi, les allocations du Fonds humanitaire pour l’Afghanistan font l’objet de discussions entre tous les organismes et leurs partenaires par l’intermédiaire du cluster Nutrition. Qui plus est, cette approche intègre également des financements en faveur du développement, par exemple, en vue d’appuyer un système de surveillance nutritionnelle mis en place par l’UNICEF et l’OMS avec le soutien du gouvernement canadien. Les financements à plus long terme s’avèrent plus difficiles à obtenir, d’où la nécessité de disposer d’un cadre solide et d’une stratégie de plaidoyer pour attirer plus de ressources.
En ce qui concerne les interventions liées à la COVID-19, toutes les directives mondiales ont été adaptées à l’Afghanistan et révisées/validées par le Groupe consultatif d’orientation du cluster Nutrition, le cluster Sécurité alimentaire et agriculture, mais aussi par des groupes de travail techniques pilotés par le gouvernement.
L’élaboration d’un cadre commun de mise en œuvre visant à lutter contre l’émaciation fait actuellement l’objet de discussions pour tirer parti des atouts et de la complémentarité de chaque organisme. Cela permettrait de renforcer les synergies et l’efficacité des interventions en vue d’obtenir des résultats durables.
Les problèmes d’approvisionnement en ATPE entravent le déploiement à grande échelle des traitements. Comme évoqué précédemment, l’approvisionnement en produits nécessaires à la prise en charge de l’émaciation repose presque exclusivement sur des financements hors budget. L’intégration de ces produits à la liste des médicaments essentiels permettrait au gouvernement d’acheter des ATPE et contribuerait à renforcer ses capacités en matière d’approvisionnement. Des activités de plaidoyer sont actuellement menées en ce sens. Toutefois, cette intégration se heurte à certains obstacles, car les ATPE ne font actuellement pas partie de la liste mondiale des médicaments essentiels de l’OMS. L’approvisionnement en ATPE à l’échelle mondiale n’est pas sans difficulté, car tous les produits doivent faire l’objet d’un contrôle douanier à Karachi (Pakistan) avant d’atteindre Kaboul et d’être ensuite distribués (l’Afghanistan étant un pays enclavé). Ce processus entraîne par conséquent des retards et des ruptures dans la chaîne d’approvisionnement. Des protocoles simplifiés7 pour la prise en charge de l’émaciation sévère sont actuellement mis en place afin de limiter les pénuries récurrentes d’ATPE dans le pays. Les résultats de ces traitements seront étroitement surveillés en vue de détecter d’éventuelles tendances. Le gouvernement explore d’autres pistes présentant un bon rapport coût-efficacité pour remplacer l’importation d’ATPE et améliorer la durabilité des programmes, par exemple avec une production commerciale locale et des préparations faites maison.
Le manque de financement constitue un autre problème de taille pour ce qui est de la pérennité et du déploiement à grande échelle des services de nutrition. La plupart des dons financent actuellement des activités de coordination (appui au cluster Nutrition, pour lequel il n’y a pas de bailleur attitré) ou l’approvisionnement en fournitures servant à l’administration de traitements dans le cadre d’actions humanitaires. Contrairement à d’autres secteurs, les services de nutrition ne font pas l’objet d’investissements garantis sur le long terme. Les coûts liés à la prestation des services de santé avoisinent 180 millions de dollars US par an dans le cadre du projet Sehatmandi. Au vu des dépenses nationales en 2018, il a été observé que plus de 75 % des frais n’étaient pas pris en charge. Les ménages devaient donc puiser dans leurs propres ressources pour accéder aux services de santé. Dans ce contexte, il était difficilement envisageable de demander le financement des 48 millions de dollars US supplémentaires (au minimum) nécessaires pour couvrir les coûts d’approvisionnement permettant d’assurer une couverture totale des services de prise en charge de l’émaciation. Il est par conséquent urgent d’obtenir d’autres types de financements bilatéraux à plus long terme afin que le gouvernement puisse maintenir la mise en œuvre des programmes à grande échelle.
Le nombre d’enfants émaciés est très élevé en Afghanistan et ne cesse d’augmenter, ce qui constitue un autre défi majeur. Il s’explique par un certain nombre de facteurs qui dépassent les causes immédiates de maladies et d’un régime alimentaire inadapté, parmi lesquels on peut citer l’insécurité alimentaire des ménages (les enfants ne reçoivent pas la bonne quantité des bons aliments au bon moment), des pratiques inadaptées en matière de soins et d’alimentation, mais aussi d’hygiène et d’assainissement, ou encore le manque d’accès aux services de santé. Il convient de s’attaquer à l’ensemble de ces causes sous-jacentes si l’on veut réussir à juguler la hausse du nombre d’enfants touchés par l’émaciation. Des actions de prévention sont actuellement mises en œuvre, notamment grâce à des investissements dans les secteurs de l’agriculture et de la santé. Toutefois, ces investissements restent faibles par rapport à la contribution du secteur agricole au produit intérieur brut (PIB). De plus, les programmes actuels relatifs à l’agriculture et aux moyens d’existence affichent un taux de couverture insuffisant et ne prennent généralement pas en compte la dimension nutritionnelle. Le manque de financements consacrés aux problèmes de nutrition chez les adolescents, parmi lesquels la forte prévalence de l’anémie, constitue également un défi important.
Placer la prévention au cœur de la prise en charge de l’émaciation – vision pour l’Afghanistan
Améliorer la prévention et la prise en charge de l’émaciation
La prévention doit être au centre de la prise en charge de l’émaciation en Afghanistan. Pour ce faire, il est nécessaire de mettre en place un ensemble intégré d’interventions multisectorielles axées à la fois sur la nutrition, la santé, la sécurité alimentaire, la protection sociale, ainsi que l’eau, l’assainissement et l’hygiène (EAH). Ces actions doivent en outre cibler les communautés vulnérables et particulièrement touchées. La lutte contre les causes sous-jacentes de la sous-nutrition et le renforcement de la résilience en nutrition doivent aller de pair avec l’accès des enfants aux services de prise en charge de l’émaciation, notamment les nourrissons de moins de six mois8. Les principales interventions menées en matière de prévention concernent la production, la transformation, le stockage et la conservation des aliments agricoles, ainsi que la diversification alimentaire. Ces initiatives visent à améliorer l’accès à des régimes alimentaires nutritifs. Des programmes de changement social et de changement de comportement sont également mis en place. L’enrichissement alimentaire fait l’objet d’une couverture et d’une promotion accrues, et de nouvelles données sur la disponibilité d’aliments nutritifs locaux et leur accessibilité devraient se révéler utiles pour élaborer les futurs programmes. Les synergies entre les programmes de prévention et de traitement doivent être renforcées afin d’en maximiser les effets. On dénombre aujourd’hui peu de référencements entre les initiatives de prise en charge de l’émaciation et celles axées sur les moyens d’existence, de même qu’un manque de planification commune. Les résultats préliminaires de l’évaluation « Fill the Nutrient Gap » (« combler le déficit en nutriments ») conduite au premier trimestre 2020 révèlent qu’un tiers des Afghans n’auraient pas les moyens de consommer des aliments leur permettant de combler leurs besoins énergétiques. De plus, quatre ménages sur cinq ne seraient pas en mesure d’acheter des aliments répondant à l’ensemble des besoins en nutriments nécessaires pour assurer leur développement et leur croissance ainsi qu’un bon état de santé. En réaction aux sécheresses et à la pandémie de COVID-19, les donateurs manifestent un intérêt accru pour les initiatives de protection sociale qui sont en outre de plus en plus nombreuses à intégrer une composante nutritionnelle, grâce aux activités de plaidoyer. Il peut également se révéler judicieux de compiler des données sur les répercussions de systèmes de protection sociale de plus petite taille.
L’ONU adopte de nouvelles méthodes de travail en Afghanistan
Les politiques et les programmes existants en Afghanistan sont propices à l’adoption d’une approche intégrée de la prévention et du traitement de l’émaciation chez les enfants. Le programme AFSeN-A dirigé par le gouvernement pourrait permettre de réunir tous les services nécessaires. Dans l’esprit du mouvement Scaling up Nutrition (SUN), cette initiative multisectorielle vise essentiellement à lutter contre le retard de croissance et à améliorer la sécurité alimentaire et l’alimentation de la population afghane. Le Plan stratégique 2019-2023 de l’AFSeN-A regroupe des interventions et des obligations clés relevant de différents ministères, dont certaines sont intégrées dans les budgets tandis que d’autres font l’objet de financements hors budget9. Il est piloté par un secrétariat technique (récemment déplacé du bureau du Directeur général vers le bureau administratif du Président).
Les organismes des Nations Unies en Afghanistan ont l’occasion de fournir un ensemble intégré de services dans les zones les plus touchées, en s’appuyant sur leur complémentarité et sur le leadership du gouvernement en ce qui concerne le Plan stratégique de l’AFSeN-A. Les organismes des Nations Unies ont déjà exprimé leur détermination à travailler main dans la main dans le cadre de l’initiative « One UN » (Unité d’action des Nations Unies). Cela étant, cet engagement ne s’accompagne pas d’un cadre commun d’action, ce qui limite ses effets. Le Plan d’action mondial de lutte contre l’émaciation des enfants récemment mis au point est un cadre d’action mondial destiné à accélérer les progrès en faveur de la prévention et de la prise en charge de l’émaciation chez les enfants, et de la réalisation des ODD10. L’AFSeN-A et les organismes des Nations Unies ont de même collaboré à l’élaboration d’un cadre complémentaire en matière d’alimentation. Celui-ci s’articule autour des mêmes grands domaines d’intervention que le Plan d’action mondial de lutte contre l’émaciation des enfants, à savoir les systèmes de santé, les systèmes alimentaires, l’EAH et la protection sociale. Ces outils, auxquels s’ajoute une feuille de route opérationnelle consacrée à l’Afghanistan, offrent la possibilité de conjuguer tous les efforts fournis jusqu’à présent et d’unir de manière plus concrète les organismes de l’ONU en Afghanistan afin d’améliorer les résultats des programmes. Élaborée à partir du Plan stratégique de l’AFSeN-A, cette feuille de route sélectionnera les provinces qui bénéficieront de cette convergence, ainsi que les indicateurs visant à mesurer les progrès communs réalisés. Le secrétariat technique de l’AFSeN-A mènera ce processus à bien pour le compte du gouvernement et veillera à ce que les résultats obtenus soient en phase avec les priorités gouvernementales. Pour ce faire, il s’appuiera sur les structures de gouvernance en place et sur les plateformes de coordination multisectorielle de l’AFSeN-A au niveau national et provincial. La publication d’un document de projet commun et d’un plan de suivi visant à prévenir et à prendre en charge l’émaciation à l’échelle du pays et dans les provinces considérées comme prioritaires est également attendue d’ici fin 2020.
Afin d’orienter ce processus, le gouvernement afghan réalisera les actions suivantes, avec l’appui des organismes des Nations Unies :
- Cartographier les interventions menées actuellement par des organismes des Nations Unies ou d’autres entités, par province, en se basant sur le Plan stratégique de l’AFSeN-A. L’encadré 2 présente les interventions actuellement déployées par les organismes des Nations Unies qui s’inscrivent dans la droite ligne de la stratégie nationale en matière de nutrition publique, des stratégies/politiques relatives à la nutrition et à la sécurité alimentaire du ministère de l’Agriculture, de l’Irrigation et de l’Élevage, ainsi que du Plan stratégique de l’AFSeN-A.
- Identifier les domaines d’intervention prioritaires, devant être coordonnés par l’AFSeN-A et le ministère de la Santé publique/la direction de la nutrition publique, avec l’appui de l’UNICEF en qualité d’agence chef de file du cluster (via le cluster Nutrition) et de responsable désigné pour la coordination du Plan d’action mondial de lutte contre l’émaciation des enfants.
- Mesurer les déficits de financement des interventions cartographiées dans l’optique d’orienter les activités de plaidoyer en faveur de financements publics, bilatéraux et/ou d’autres donateurs. Le calcul des coûts permettra d’orienter la mobilisation conjointe des ressources du gouvernement et des donateurs.
- Identifier les domaines bénéficiant d’une plus grande marge de manœuvre budgétaire afin d’assurer le financement du plan d’action par le gouvernement et les donateurs.
- Conformément aux objectifs du mouvement SUN en Afghanistan, plaider en faveur d’un donateur de référence pour la nutrition, chargé de coordonner et de promouvoir le financement des interventions nutritionnelles auprès des autres donateurs.
- Les données sur le retard de croissance et l’émaciation seront recueillies tous les cinq ans par le biais d’une enquête démographique et de santé à l’aide d’une méthodologie comparable (SMART).
Encadré 2 : Axes prioritaires des organismes des Nations Unies et domaines d’intervention communs en matière de sécurité alimentaire et de nutrition en Afghanistan
FAO
- Assistance technique au ministère de l’Agriculture, de l’Irrigation et de l'Élevage, à l’Autorité nationale de réglementation en matière d’eau (NWARA), à l’Autorité nationale des statistiques et de l’information (NSIA), à l’Agence nationale de protection de l’environnement (NEPA) ainsi qu’à d’autres entités représentant la ligne du gouvernement
- Élevage familial de volailles
- Fourniture de brebis en lactation et de matériel pour la transformation laitière
- Installation de serres à l’échelle des ménages
- Augmentation de la production et de la collecte de lait
- Transformation et commercialisation des produits laitiers
- Engrais et semences de pommes de terre et de blé
- Production de vergers (culture de rapport)
- Réservoirs d’eau, réserves de fourrage et barrages
- Programmes de travail contre rémunération et transferts monétaires inconditionnels aux ménages les plus vulnérables
- Système de protection du cheptel
- Jardins potagers et jardinage scolaire
UNICEF
- Soutien à la prise en charge en ambulatoire de la MAS (établissements de santé et équipes mobiles)
- Soutien à la prise en charge en hospitalisation de la MAS (lait thérapeutique, ATPE)
- Appui à la nutrition au sein des communautés
- Conseils en matière de nutrition des mères, des nourrissons et des jeunes enfants
- Nutrition des adolescents (supplémentation en fer et en acide folique)
- Promotion de l’iodation universelle du sel
- Administration de vitamine A (pour les enfants âgés de 6 à 59 mois) et de traitements antiparasitaires (enfants de 24 à 59 mois) à l’échelle nationale
- Appui à l’enseignement formel et informel
- Accès à l’EAH dans les établissements de santé, les écoles et les communautés
- Mesures en faveur de la santé maternelle, néonatale et infantile, y compris des services de vaccination
- Initiatives pour le changement social et le changement de comportement (communication médiatique et dialogue avec les communautés)
OMS
- Renforcement des capacités du système de santé
- Soutien à la prise en charge en hospitalisation de la MAS (kits de préparation de lait, équipements médicaux, médicaments et formations)
- Initiative Hôpital Ami des Bébés
- Suivi et promotion de la croissance
- Assistance technique dans le cadre de l’administration de traitements antiparasitaires (enfants âgés de 24 à 59 mois) et de la supplémentation en vitamine A (enfants âgés de 6 à 59 mois) à l’occasion de la journée nationale de la vaccination
- Promotion d’un régime alimentaire sain
- Sensibilisation accrue de la population aux pratiques EAH dans les établissements de santé, y compris dans les unités de prise en charge de la MAS en hospitalisation
PAM
- Traitement de la malnutrition aiguë modérée
- Soutien aux femmes enceintes et allaitantes
- Alimentation en milieu scolaire : repas scolaires et campagnes de traitement antiparasitaire de masse au sein des écoles
- Prévention de la malnutrition (retard de croissance et émaciation)
- ANJE
- Renforcement des systèmes alimentaires – chaînes de valeur alimentaire sensibles à la nutrition
- Enrichissement alimentaire
- Filets de protection sociale/transferts monétaires
Conclusion
Il est possible de réduire l’émaciation à un niveau minimal en Afghanistan. Toutefois, pour y parvenir, il est essentiel que le gouvernement et les donateurs prennent des engagements plus forts en complément des efforts déjà déployés. Le Plan d’action mondial de lutte contre l’émaciation des enfants offre une excellente occasion de consolider les progrès réalisés et de les mettre à profit. Les organismes des Nations Unies en Afghanistan sont fermement engagés à travailler ensemble, sous la houlette du gouvernement et conformément au programme AFSeN-A, ainsi qu’à collaborer avec les principaux ministères en vue de concevoir et de mettre en œuvre une feuille de route pour l’Afghanistan. Avec le transfert de l’AFSeN-A au sein du bureau administratif du Président et la coopération continue des organismes de l’ONU en faveur de l’amélioration de l’état nutritionnel de la population afghane, le dernier trimestre 2020 est plus que propice aux activités de planification et de plaidoyer. Les services de prise en charge reposaient auparavant de manière excessive sur les financements humanitaires, sans qu’un donateur en particulier prenne la tête des actions de plaidoyer des bailleurs. Il est donc urgent d’adopter une stratégie de financement plus vaste dans le but d’élaborer des solutions à plus long terme en faveur de mécanismes durables de prévention et de prise en charge de l’émaciation des enfants en Afghanistan.
Pour en savoir plus, veuillez contacter Dr Zakia Maroof à l’adresse : zmaroof@unicef.org
1 Si 63 % des mères afghanes donnent le sein à leur enfant dans l’heure qui suit sa naissance, seuls 58 % des enfants sont exclusivement allaités jusqu’à l’âge de cinq mois. Les régimes alimentaires inadaptés, le manque de diversité alimentaire et la mauvaise qualité des micronutriments posent de graves problèmes. En effet, seuls 16 % des enfants âgés de 6 à 23 mois reçoivent un apport alimentaire minimum acceptable.
2 Les résultats d’une enquête nationale visant à estimer la morbidité et la mortalité liées à la COVID-19 en Afghanistan réalisée en juillet 2020 révèlent que les habitants de Kaboul et des provinces de l’Est du pays ont été les plus touchés par la COVID-19 avec respectivement 53 % et 42,9 % de personnes testées positives (tests IgM et IgG).
3 Sehatmandi désigne le projet de transition d’amélioration du système de santé mis en œuvre en Afghanistan dans le but d’améliorer la qualité et d’élargir la portée et la couverture des services de santé fournis à la population, en particulier aux personnes pauvres, dans les zones visées par le projet. Il a également pour objectif de renforcer les fonctions de supervision du ministère de la Santé publique.
4 Ahmad Nawid Qarizada, Maureen L. Gallagher, Abdul Qadir Baqakhil et Michele Goergen (2019), « Intégration des services de nutrition dans les équipes de santé mobiles : fournir des services complets à une population mal desservie en Afghanistan ». Field Exchange no 61, novembre 2019, p. 62. Disponible à l’adresse suivante : https://www.ennonline.net/fex/61/equipesdesantemobiles
5 L’ensemble de services nutritionnels communautaires renvoie à une approche participative communautaire destinée à renforcer les services nutritionnels à l’échelle communautaire durant les 1000 premiers jours de vie. Ces services incluent notamment le suivi de la croissance, une cartographie saisonnière des aliments, des démonstrations culinaires, ainsi que d’autres activités visant à aider les communautés à améliorer leur état nutritionnel.
6 Les mères sont formées à la mesure du périmètre brachial à l’aide de rubans pour détecter les signes d’émaciation chez leurs enfants.
7 En octobre 2019, afin d’atténuer les effets d’une pénurie attendue d’ATPE à l’échelle nationale, le ministère de la Santé publique a accepté d’appliquer un protocole simplifié dans cinq provinces. Celui-ci prévoyait entre autres de réduire les doses d’ATPE pour la prise en charge des enfants atteints de MAS.
8 Les partenaires révisent actuellement les protocoles en place et réfléchissent aux options possibles de mise en œuvre de la prise en charge communautaire de l’émaciation chez les nourrissons.
9 Les dépenses prévues au budget font l’objet de financements de donateurs qui sont généralement distribués par le gouvernement. Les dépenses hors budget désignent les financements additionnels de donateurs consacrés à des projets et programmes et qui transitent par les partenaires. Des efforts sont déployés en Afghanistan en vue d’harmoniser ces pratiques de sorte à éviter les doubles emplois et à optimiser l’utilisation de ces financements.
10 https://www.childwasting.org/the-gap-framework et article d’opinion de cette édition intitulé « UN Global Action Plan (GAP) framework for child wasting and the Asia and Pacific Region ».