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A mother feeds her child during a sensitisation  on nutrition demonstration in Malawi

Lait maternel : Une solution gagnant-gagnant pour la santé, la durabilité et l’économie ?

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Julie Smith, Professeur honoraire et membre d’ARC Future à l’Université nationale d’Australie

Alessandro Iellamo, Consultant indépendant

Tuan Nguyen, Assistant technique à Alive & Thrive dans la région de l’Asie de l’Est et du Pacifique, FHI 360 Global Nutrition

Bindi Borg, Consultant indépendant

Roger Mathisen, Directeur à Alive & Thrive East dans la région de l’Asie de l’Est et du Pacifique et Responsable de l’incubateur mondial d’innovation en nutrition à FHI 360

Thomas Stubbs, Coordonnateur de Field Exchange à Emergency Nutrition Network (ENN)

L’article complet et l’équipe du « Mothers’ Milk Tool 1 » et du « Green Feeding Tool 2 » figurent en notes de bas de page.

Ce que nous savons : S’il est admis que l’allaitement maternel est important pour la santé, son importance pour l’environnement et l’économie était jusqu’à présent méconnue.

Ce que cet article nous apprend : Deux nouvelles ressources, le « Mothers’ Milk Tool » et le « Green Feeding Tool » (Smith et al., 2023a ; 2023b), lèvent le voile en calculant le coût environnemental et les pertes économiques du non-recours à l’allaitement maternel. Lancés par l’Université nationale australienne et Alive & Thrive, avec le soutien de l’incubateur mondial d’innovation en nutrition de FHI 360, ces outils constituent un pas en avant important pour combler les nombreuses lacunes en matière de données. Le présent article explore la façon dont, en concourant à l’allaitement maternel, nous contribuons à réaliser des objectifs non seulement sanitaires, mais aussi environnementaux et économiques, ce qui en fait une solution susceptible d’attirer des investissements provenant de nombreux secteurs.

Une vision repensée de la « nourriture saine »

L’allaitement maternel, outre son rôle déterminant pour une alimentation saine et une bonne santé, revêt une importance plus fondamentale. Face au 21e siècle et ses défis en matière de développement durable, on ne saurait trop insister sur l’importance de l’allaitement maternel pour les apports nutritionnels, les défenses immunitaires, la croissance, le bien-être émotionnel et ce que nous abordons dans cet article, à savoir les secteurs économique et environnemental.

L’allaitement maternel s’adapte de manière si unique à des environnements présentant des pathologies diverses qu’il est communément appelé « la première vaccination ». Face à des situations d’urgence ou à des catastrophes et une insécurité alimentaire croissante, l’allaitement maternel fournit aux nourrissons et aux jeunes enfants une source d’apports nutritionnels et de soins immédiate et sûre. 

Les nutriments du lait maternel forment un équilibre « de précision » grâce à des processus évolutifs garantissant une croissance et un développement optimaux de l’enfant. La publicité autour de l’intelligence artificielle est un rappel opportun du fait que les femmes allaitantes fournissent un fluide dynamique capable de sa propre forme d’« apprentissage automatique ». La salive des nourrissons transmet des produits chimiques au corps de la mère, qui met en adéquation la composition du lait avec les besoins changeants de l’enfant. Ceci n’est que l’une des nombreuses manières complexes dont l’allaitement maternel et le lait maternel s’adaptent pour nourrir l’enfant. 

Mais la protection va au-delà du nourrisson. L’allaitement maternel réduit également les risques de développer des cancers de l’appareil reproducteur ou un diabète de type 2, ainsi que d’un certain nombre de maladies non transmissibles. Grâce à son incidence sur la production d’hormones, l’allaitement maternel aide également à espacer les naissances. À l’ère du biohacking3, des médicaments imprimés en 3D et de la nutrition personnalisée, il y a quelque chose d’ironique dans le fait qu’une pratique ancestrale, naturelle, essentielle et universelle apporte une solution de santé si personnalisée dans le contexte actuel. Il s’agit, somme toute, d’un puissant « système d’alimentation sain » au sens large.

Avec le soutien de la société et de leur famille, la plupart des femmes sont en mesure d’allaiter. Lorsque la mère biologique est dans l’incapacité d’allaiter, l’allaitement par une nourrice, le partage du lait et des dons de lait issus de banques de lait maternel peuvent constituer des alternatives acceptables. Cependant, l’industrie agroalimentaire a réussi à imposer les substituts du lait maternel industriels (les laits maternisés) comme le « deuxième meilleur » produit auprès de la population. 

En dépit de sa supériorité indéniable, moins de la moitié des nourrissons âgés de 0 à 6 mois dans le monde sont exclusivement allaités au sein . Au niveau régional, c’est en Asie du Sud que la prévalence est la plus élevée (61 %), tandis qu’au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, seul un enfant sur trois est nourri exclusivement au sein. Nous devons redoubler d’efforts afin de rétablir l’allaitement maternel au rang de pratique universelle.

Lorsque les arguments sanitaires ne suffisent pas à convaincre, quel autre levier pouvons-nous actionner pour plaider en faveur de l’allaitement maternel ?

La durabilité

Le système alimentaire mondial est responsable du tiers des émissions de gaz à effet de serre, et le lait maternisé figure parmi les denrées alimentaires à forte empreinte carbone qui se situent au cœur du problème, à l’instar de la viande et des produits laitiers. 

Les laits maternisés, y compris à destination des nourrissons et des jeunes enfants, sont majoritairement à base de produits laitiers. Le secteur des produits laitiers exploite de vastes étendues de terres et génère des émissions de gaz à effet de serre considérables. Chaque kilogramme de lait maternisé produit est responsable de 11 à 14 kg  d’équivalent dioxyde de carbone de gaz à effet de serre sur l’ensemble du cycle de vie du produit. Cela comprend les émissions liées à la production du lait, à la fabrication de la poudre, au transport, à l’équipement d’alimentation et à la stérilisation. Un kilogramme de lait maternisé nécessite bien plus de 5 000 litres d’eau, ce qui, combiné à la pollution de l’eau et aux déchets liés aux emballages et aux biberons, nuit également à l’environnement.

« On estime que l’allaitement artificiel exclusif d’un nourrisson au détriment de l’allaitement maternel pendant six mois génère entre 226 et 288 kg de CO2 ».

Introduit il y a plusieurs dizaines d’années, le lait maternisé visait à améliorer la nutrition des nourrissons non allaités au sein. De nos jours, des milliards de dollars sont utilisés à l’échelle mondiale pour accroître la demande et les ventes de lait maternisé. En 2020, les ventes de lait maternisé ont généré près de 55 milliards de dollars des États-Unis. En outre, le secteur investit au moins 2,6 à 3,5 milliards de dollars afin de commercialiser ces produits auprès d’une large population (Baker et al., 2023). Puisque l’utilisation du lait maternisé au sein des établissements de santé et des foyers dépasse largement le cadre de l’impératif médical, devrions-nous réduire sa contribution à notre équation carbone de plus en plus déséquilibrée ?

Il existe deux moyens d’atténuer les répercussions environnementales des produits à forte empreinte carbone : décarboniser les processus de production ou réduire la demande et la consommation. Concernant le lait maternisé, nous mettons en évidence les travaux de recherche (Long et al., 2021) qui démontrent qu’une réduction de la consommation se traduirait par des résultats dépassant de loin ceux obtenus par la réduction des gaz à effet de serre liée à la décarbonisation des processus de production des laits maternisés, tout en améliorant la santé des nourrissons, des mères et des populations. En réalité, plutôt que de réduire les émissions, la décarbonisation pourrait même accroître les ventes de lait maternisé par un processus d’« écoblanchiment », qui contribuerait de fait à accroître les émissions globales liées au lait maternisé.

« La prévalence élevée de l’utilisation du lait maternisé occasionne des émissions de gaz à effet de serre et des répercussions conséquentes sur l’environnement. En revanche, l’allaitement maternel limite nettement les émissions… »

Concernant la voie de décarbonisation, le mécanisme pour un développement propre (MDP) des Nations Unies est actuellement le plus grand programme de compensation du carbone, issu de l’Accord de Paris de 2015. Il permet aux pays de financer des projets de réduction des émissions de gaz à effet de serre dans d’autres pays et d’intégrer les émissions ainsi évitées à leurs propres efforts en vue d’atteindre leurs objectifs convenus en matière de réduction des émissions. Les projets du MDP doivent remplir des critères spécifiques pour bénéficier de financement et sont tenus de justifier de réductions d’émissions de gaz à effet de serre tout en contribuant au développement durable, selon les modalités définies par le pays d’accueil.

Néanmoins, les mesures promouvant des régimes alimentaires à faible empreinte carbone qui réduisent la consommation de viande et de produits laitiers ne sont actuellement pas prises en compte dans le MDP, pas plus que les interventions qui réduisent la production et la consommation de lait maternisé. Il existe des éléments de preuve solides attestant de la faisabilité et de l’efficacité des interventions clés visant à protéger, soutenir et promouvoir l’allaitement maternel.

Il est important d’ajuster les critères de financement du MDP pour inclure ces interventions clés en faveur de l’allaitement maternel afin d’aider les pays à mettre ces mesures en œuvre, ainsi que de réaliser des progrès vers l’égalité des genres. 

Afin de poser les fondations de l’élaboration d’un nouveau MDP incluant des interventions destinées à accroître l’allaitement maternel exclusif et réduire l’allaitement artificiel grâce à la compensation du carbone, Smith et al. (2023a) ont mis au point un « outil d’alimentation écologique » ou Green Feeding Tool. Cet outil numérique calcule à la fois l’empreinte carbone et la consommation en eau liées au lait maternisé aux échelles nationale et mondiale. Cette estimation repose sur les données disponibles ayant trait aux pratiques d’allaitement des enfants âgés de moins de 6 mois, ainsi que sur les études menées sur les émissions de gaz à effet de serre et les répercussions de la consommation d’eau liée au lait maternisé.

Pour l’équipe du « Green Feeding Tool », la prochaine étape consistera à plaider en faveur de l’intégration de l’outil aux programmes de compensation du carbone et aux outils de calcul de l’empreinte carbone existants. Outre son rôle de ressource permettant de limiter les répercussions sur le climat auprès des gouvernements et autres parties prenantes, l’outil peut contribuer aux progrès vers la réalisation des cibles de nutrition mondiales en matière d’allaitement maternel de l’Assemblée mondiale de la Santé. Le « Green Feeding Tool » complète l’« outil pour le lait maternel » ou le Mothers’ Milk Tool décrit ci-dessous.

L’économie

La valeur économique de l’allaitement maternel comprend trois volets principaux :

Premièrement, une « micro » approche de son estimation consiste à quantifier les coûts financiers et humains de taux plus élevés de retards de croissance, d’émaciation, de troubles cognitifs, de maladies infectieuses et de maladies non transmissibles découlant d’un allaitement maternel insuffisant. L’outil intitulé « Le coût de ne pas allaiter » évalue ces coûts en regard de considérations financières et de paramètres liés à la mortalité (Walters et al., 2019).

Deuxièmement, l’allaitement maternel a une valeur « macroéconomique », à savoir la productivité prenant la forme de cette précieuse source de nourriture et de nutrition fiable pour les nourrissons et les jeunes enfants fournie par les femmes allaitantes ou, à l’inverse, le « lait perdu » dans les pays présentant un faible taux d’allaitement maternel.

Troisièmement, l’allaitement maternel requiert des « investissements » de la part des mères et de la société. Les femmes et les familles investissent du temps, de l’énergie et des compétences afin de permettre aux enfants d’être allaités au sein (Smith et Forrester, 2013). Les investissements sociétaux comprennent notamment le congé maternité rémunéré, une mesure dont les effets bénéfiques sur les taux d’allaitement maternel et la santé des mères comme des enfants ne sont plus à démontrer. Déjouer l’influence du secteur du lait maternisé et réformer les pratiques en matière de soins à la suite de l’accouchement exigent également des investissements (Sanghvi et al., 2022). L’« outil de calcul des coûts » de l’initiative mondiale de suivi des tendances de l’allaitement estime le coût des investissements dans de telles mesures aux échelles du projet, du programme ou du pays (Holla-Bhar et al., 2015).

Les outils existants prennent en compte le premier et le troisième de ces aspects, tandis que le « Mothers’ Milk Tool » (Smith et al., 2023b) comble une lacune en abordant l’aspect macroéconomique. L’outil lève le voile sur la valeur économique ajoutée de la contribution à la société des soins non rémunérés assurés par les femmes au travers de l’allaitement des nourrissons et jeunes enfants. La conception de l’outil s’appuie sur 50 ans de recherche et l’article original présente les différentes méthodes à l’œuvre.

Le « Mothers’ Milk Tool » met en évidence les quantités conséquentes de lait maternel produit grâce aux mères allaitantes et fournit une estimation de sa valeur financière pour les pays. Il souligne également le manque à gagner dans l’hypothèse où les mères seraient tenues pour acquises ou ne seraient pas soutenues dans leurs efforts en faveur de l’allaitement. L’auteur rappelle que les pratiques de comptabilité nationales actuelles, en particulier la mesure du produit intérieur brut (PIB), tiennent compte de la production de lait maternisé dans le PIB mais pas de la production de lait maternel.

Mais pourquoi cela est-il important ? Tout simplement parce qu’en se gardant d’attribuer une valeur financière à quelque chose, celle-ci est considérée « sans valeur » d’un point de vue économique. Il est donc plus difficile de plaider en faveur de politiques et d’investissements appropriés et de les mettre en œuvre pour permettre aux femmes d’allaiter sans difficulté. Pour illustrer l’importance de cette erreur de mesure de la valeur « économique », les prix Nobel Amartya Sen et Joseph Stiglitz observent qu’il est nécessaire d’intégrer le lait maternel au PIB traditionnel pour permettre aux décideurs politiques d’avoir une vision plus objective de ce qui a de la valeur.

En fournissant des estimations macroéconomiques pour près de 140 pays, le « Mothers’ Milk Tool » montre que la prise en compte des capacités des femmes en matière d’allaitement maternel d’un point de vue économique est non seulement justifiable, mais aussi réalisable. Cela permet également de combler des lacunes dans le calcul du PIB. S’agissant des mères considérées individuellement, il fournit des calculs soulignant l’importance des soins non rémunérés que constitue l’allaitement au sein des nourrissons et jeunes enfants.

« Le “Mothers’ Milk Tool” valorise à un prix de 100 dollars par litre pour évaluer la valeur financière du lait maternel produit chaque année par les femmes allaitantes. »

L’un des aspects importants de l’outil réside dans son estimation de la quantité de lait maternel produit chaque année dans le monde. Cette composante contribue au calcul de la valeur financière du lait maternel. L’outil applique un prix unitaire très prudent pour calculer la valeur du lait maternel. Il utilise le prix du lait maternel frais échangé au sein d’un réseau de banques de lait à but non lucratif dans le cadre du système de santé publique norvégien, soit près de 100 dollars par litre. Il n’est pas forcément possible d’extrapoler cette valorisation à d’autres pays. À titre d’exemple, une analyse de coûts en Italie estimait le coût moyen de lait pasteurisé issu de dons de lait maternel à 245 dollars par litre.

Le prix d’échange norvégien reflète une approche non lucrative plutôt que commerciale. Les banques de lait y utilisent principalement du lait ayant fait l’objet de contrôles mais non pasteurisé, ce qui correspond à ce que le « Mothers’ Milk Tool » mesure à l’échelle nationale. La société norvégienne accorde une grande importance à l’allaitement au sein et au lait maternel dans le développement de l’enfant et les services de santé qui lui sont dédiés. Seule la Norvège comptabilise le lait maternel dans son offre de produits alimentaires (Smith et al., 2022), et le « Mothers’ Milk Tool » utilise un algorithme semblable.

L’outil estime que le monde perd l’équivalent de 2 200 milliards de dollars chaque année (presque 10 % du PIB des États-Unis et 12 % du PIB chinois en 2022) en raison du manque d’allaitement maternel. Cela s’explique par le fait que 38,2 % du lait maternel est actuellement « perdu » (tableau 1). Le lait perdu constitue un indicateur de la vulnérabilité et de l’insécurité alimentaire potentielle des enfants dans des situations d’urgence.

Les utilisateurs de l’outil en ont vanté les mérites pour la formation des professionnels de santé et pour renforcer la confiance des mères dans l’importance de leurs efforts. Il a également été reconnu comme outil de plaidoyer auprès des décideurs politiques en faveur d’investissements accrus dans la protection, la promotion et le soutien de l’allaitement maternel. Les comptables nationaux y voient également un moyen d’informer les décideurs politiques au sujet du secteur productif non financier de l’économie. Les mères s’en trouvent inspirées et encouragées, et certains témoignages sont disponibles sur YouTube4 ;

Tableau 1 : Quantité estimée de la production de lait maternel potentielle et effective par pays pour les enfants âgés de 0 à 36 mois
 Quantité estimée de la production de lait maternel potentielle et effective par pays pour les enfants âgés de 0 à 36 mois

1Le lait maternel perdu correspond à la production totale rapportée aux quantités si 98 % des enfants nés chaque année étaient allaités au sein conformément aux recommandations de l’OMS relatives à l’alimentation du nourrisson et du jeune enfant.

Conclusion

Il est possible d’utiliser les deux outils pour renforcer le plaidoyer en faveur de politiques et programmes aidant les mères à atteindre leurs objectifs individuels en matière d’allaitement au sein, ainsi que les économies réalisées par les systèmes de santé et la société grâce à l’allaitement maternel. De telles politiques comprennent des pratiques de soin plus favorables, un congé maternité adéquat, des environnements de travail plus favorables, ainsi que des lois ou réglementations plus rigoureuses afin de prévenir la commercialisation abusive du lait maternisé aux professionnels de santé et au public. Ces outils mettent également en évidence la nécessité de disposer de données adéquates afin de surveiller et mesurer la façon dont les nourrissons et jeunes enfants sont nourris pour mettre en place des politiques et programmes adaptés lorsque nécessaire. 

Pour plus d’informations, veuillez contacter Julie Smith à l’adresse suivante : julie.smith@anu.edu.au

Références

Baker P, Smith J, Garde A et al. (2023) The political economy of infant and young child feeding: Confronting corporate power, overcoming structural barriers, and accelerating progress. The Lancet, 401, 10375, 503–524.

Holla-Bhar R, Iellamo A, Gupta A et al. (2015) Investing in breastfeeding – the world breastfeeding costing initiative. International Breastfeeding Journal, 10, 8.

International Labour Organization (2022) Care at work: Investing in care leave and services for a more gender equal world of work. ilo.org.

Long A, Mintz-Woo K, Daly H et al. (2021) Infant feeding and the energy transition: A comparison between decarbonising breastmilk substitutes with renewable gas and achieving the global nutrition target for breastfeeding. Journal of Cleaner Production, 324.

Sanghvi T, Homan R, Forissier T et al. (2022) The Financial Costs of Mass Media Interventions Used for Improving Breastfeeding Practices in Bangladesh, Burkina Faso, Nigeria, and Vietnam. International Journal of Environmental Research and Public Health, 19, 24.

Siregar A, Pitriyan P, Walters D et al. (2019) The financing need for expanded maternity protection in Indonesia. International Breastfeeding Journal, 14, 27. 

Smith J & Forrester R (2013) Who Pays for the Health Benefits of Exclusive Breastfeeding? An Analysis of Maternal Time Costs. Journal of Human Lactation, 29, 547–55.

Smith J, Borg B, Iellamo A et al. (2023a) Innovative financing for a gender-equitable first-food system to mitigate greenhouse gas impacts of commercial milk formula: Investing in breastfeeding as a carbon offset. Frontiers in Sustainable Food Systems, 7.

Smith J, Iellamo A, Nguyen T et al. (2023b) The volume and monetary value of human milk produced by the world’s breastfeeding mothers: Results from a new tool. Frontiers in Public Health, 11.

Smith J, Lande B, Johansson L et al. (2022) The contribution of breastfeeding to a healthy, secure and sustainable food system for infants and young children: Monitoring mothers’ milk production in the food surveillance system of Norway. Public Health Nutrition, 25,10, 2693–2701.

Walters D, Phan L & Mathisen R (2019) The cost of not breastfeeding: Global results from a new tool. Health Policy and Planning, 34,6, 407–417.

1 https://nceph.anu.edu.au/research/projects/valuing-breastfeeding-through-mothers-milk-tool

2 https://nceph.anu.edu.au/research/projects/green-feeding-tool

3 Le biohacking résulte de la contraction des mots « biologie » et « hacking » (ou « piratage » en anglais). Ce concept consiste à optimiser les capacités humaines à travers des routines. Certaines de ces routines sont simples et naturelles, telles que le jeûne ou la méditation, tandis d’autres font appel à des compléments alimentaires, à des substances qui améliorent l’activité cérébrale, voire à la technologie ou à la biotechnologie. 

4 https://nceph.anu.edu.au/news-events/events/measuring-and-valuing-womens-productivity-mothers-milk-tool

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