Rôle de l'initiative REACH dans l'implémentation du SUN au Burkina Faso
Résumé
Ambarka Youssoufane, spécialiste gestion de connaissance pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre de ENN a mené une discussion avec Bertine Ouaro, Directrice Nationale de la nutrition et Point Focal SUN du Burkina Faso; Dr Maimouna Guéro, Facilitatrice Internationale du REACH au Burkina Faso et Nicolas Bidault, Coordonnateur Adjoint de l’initiative REACH/Réseau global des Nations Unies pour le Mouvement SUN. Cette discussion a porté sur un article qu’ils ont co-rédigé sur la Valeur ajoutée de l'initiative REACH pour l'implémentation de SUN au Burkina Faso et récemment publié dans Nutrition Exchange 7.
Transcriptions
- Ambarka Youssoufane (AY): Spécialiste Régional Gestion des Connaissances Afrique de l’Ouest et du Centre de ENN
- Madame Bertine Ouaro (BO): Directrice de la Nutrition et Point focal SUN du Gouvernement au Ministère de la Santé publique du Burkina Faso
- Docteur Maimouna Guero (MG): Facilitatrice Internationale de l’initiative REACH au Burkina Faso
- Monsieur Nicolas Bidault (NB): Coordinateur adjoint des réseaux de l’UN pour le mouvement SUN et l’initiative REACH
AY: Bonjour chers auditeurs. Bienvenue dans ce podcast de ENN, Nutrition Exchange. Je suis Ambarka Youssoufane, Spécialiste Régional Gestion des Connaissances Afrique de l’Ouest et du Centre de ENN. Aujourd’hui, je suis avec Madame Bertine Ouaro, Directrice de la Nutrition et Point focal SUN du Gouvernement au Ministère de la Santé publique du Burkina Faso, Docteur Maimouna Guero, Facilitatrice Internationale de l’initiative REACH au Burkina Faso et Monsieur Nicolas Bidault, Coordinateur adjoint des réseaux de l’UN pour le mouvement SUN et l’initiative REACH. Bonjour à vous.
BO, MG, NB: Bonjour.
AY : Tous les trois, vous avez co-écrit un article récemment publié dans Nutrition Exchange 7, sur la valeur ajoutée de l’initiative REACH pour l’implémentation du SUN au Burkina Faso. Nous allons donc conduire un entretien afin de voir un peu plus en détails le contenu de cet article. Madame Bertine Ouaro, le Burkina Faso a adhéré au mouvement SUN en 2011. Quelle était la situation de la nutrition au Burkina Faso avant 2011, je veux dire, quelles étaient les structures, stratégies et politiques mises en place en ce moment ?
BO : Ok. Merci Monsieur Ambarka. Il faut dire que, effectivement, en juin 2011 donc le Burkina a adhéré au mouvement SUN à travers le Ministère de la Santé et ce qui fait que le Point focal SUN du Gouvernement est logé au Ministère de la Santé. Et avant 2011, il y avait une politique de nutrition qui a été élaborée en 2007, mais il faut dire que cette politique de nutrition n’était pas vraiment multisectorielle, c’est vrai qu’elle abordait des aspects de multisectorialité, mais, les secteurs n’étaient pas responsabilisés pour contribuer à améliorer la nutrition. On avait aussi un Conseil National de Nutrition, donc qui est la plateforme multisectorielle, qui a été mise en place en 2008 et qui regroupait quelques secteurs, quelques ONG qui travaillaient déjà dans la nutrition, et il faut dire qu’il n’y avait pas aussi un dialogue très visible entre les différents secteurs sensibles et spécifiques de nutrition. C’était vraiment une amorce à travers le Conseil National qui se réunissait, qui se réunit donc deux fois par an. Et nous avions un plan stratégique, disons 2010- 2015, donc qui est né bien avant l’adhésion au mouvement SUN, et ce plan stratégique n’était pas multisectoriel aussi bien entendu, parce qu’il n’y avait pas d’actions où on responsabilisait les secteurs. Il n’y avait que des actions sectorielles. Et la situation nutritionnelle était vraiment toujours difficile. On avait des prévalences très élevées qui nous rappelle que le retard de croissance, disons l’incidence pondérale qui était à l’époque l’indicateur qu’on regardait le plus, était à près de 40%, 38% en montant dans les années 2009, et donc la situation était beaucoup plus catastrophique que maintenant. Donc c’est d’éléments que je peux donner pour cette première réponse, pour cette première question.
AY : Merci Bertine. Peut-être Docteur Maimouna avez-vous plus d’éléments à ajouter?
MG : Merci Ambarka. Effectivement, comme l’a dit Bertine, en fait le REACH n’était pas là en ce moment, mais en réalisant les analyses exploratoires sur la situation nutritionnelle, on se rend compte quand même qu’il y a une réduction des prévalences de la malnutrition pendant la période avant l’adhésion au REACH et actuellement, les chiffres qu’on a actuellement, et on constate aussi toujours une rupture de la mortalité des enfants de moins de 5 ans. Donc voilà ce que je peux rajouter.
AY : D’accord, merci Docteur Maimouna. Madame Bertine, vous avez noté également certaines structures ou certains cadres qui étaient en place bien avant 2011 et l’adhésion du Burkina au SUN. Quelles autres structures ou réseaux ont pu être mis en place en plus après l’adhésion du Burkina au mouvement SUN ?
BO : Ok. Après l’adhésion du Burkina au mouvement SUN, le Conseil National de Concertation et Nutrition a été capitalisé comme la plateforme du SUN, dans le cadre de la multisectorialité. Donc, il s’est agi en tout cas d’impliquer d’autres structures qui n’étaient pas membres au départ, que nous avons associées donc à la plateforme pour mieux prendre en compte les acteurs multisectoriels. Les acteurs du privé, par exemple, ont été bien associés. La société civile a été aussi élargie, le nombre d’ONG qui participaient au Conseil s’est vu aussi agrandi parce qu’on invitait plus d’acteurs de la nutrition dans cette plateforme multisectorielle. Il faut dire aussi qu’il n’y avait pas les réseaux formels à l’image du SUN au niveau international, et cette procédure aussi a commencé un peu après. Nous avons commencé à mettre en place des réseaux, et là simplement à partir de 2013, parce que durant les deux premières années, il n’y avait pas vraiment les réseaux à l’image du SUN international, et nous avons commencé donc à mettre en place les réseaux à partir de 2014. La réflexion a commencé en 2013, mais en 2014 déjà il y a eu le réseau de la société civile qui a été mis en place avec l’appui d’ACF qui a vraiment facilité ce processus et nous avons aussi le réseau UN qui s’est mis en place, et là c’est vraiment avec la contribution des partenaires et l’appui du REACH qui vraiment s’occupe de ces aspects de coordination, de mettre en lien toutes les agences UN. Et nous avons aussi le réseau du secteur privé, donc que nous avons aussi mis en place rien que l’année dernière et ce réseau a déjà un bureau qui fonctionne. Et nous avons aussi le réseau par exemple du secteur académique et de la recherche, qui a aussi un coût de mise en place mais il n’est pas encore finalisé. Et nous avons déjà eu quelques rencontres pour vraiment faire la réflexion, pour voir quel est le mandat qu’on pouvait donner à ces réseaux du secteur académique. Donc lui, il n’est pas encore finalisé.
AY : Vous parlez tantôt de la mise en place de la plateforme multi-acteurs à travers le Conseil National de Nutrition. Pouvez-vous nous parler brièvement du fonctionnement de cette plateforme multi-acteurs ?
BO : Il faut dire que cette plateforme multi-acteurs est une instance qui regroupe plusieurs secteurs sensibles et spécifiques des nutritions, et essentiellement la sécurité alimentaire, la protection sociale, l’éducation, et même l’éducation au niveau supérieur également, la recherche scientifique, la promotion de la femme, et tout ce qui est eau, hygiène, assainissement, et il y a aussi le Ministère du Commerce qui est membre, sont des Ministères vraiment clés dans la contribution de nutrition. Il y a aussi d’autres Ministères, comme le Ministère de l’Economie et des Finances qui est membre, et également le Ministère en charge des ressources animales, donc qui est un ministère aussi important et quand on parle de multisectorialité, il faut voir vraiment large comme le veut le SUN c’est vraiment associer toutes les parties prenantes, qui ne sont pas forcément du domaine mais qui s’intéressent vraiment à la nutrition et qui peuvent contribuer significativement. Cette plateforme donc se réunit en assemblée deux fois par an, tous les six mois, dans la période de juin et dans la période de décembre. Voilà et Le Ministre de la Santé est actuellement le Président de ce Conseil National avec trois Vice-présidents qui sont donc le Ministre en charge de l’Agriculture et de la Sécurité Alimentaire, le Ministre en charge de l’Action Sociale et le Ministre en charge de l’Economie et des Finances. Et ces trois structures, ces trois ministères sont Vice-présidents pour pouvoir bien marquer la multisectorialité même si c’est le Ministre de la Santé qui est le Président. Et donc les conclusions sont consignées chaque fois dans un rapport qui est partagé aux participants avant la rencontre qui suit.
AY : L’un des réseaux qui a été noté par Madame Bertine, Point focal SUN, c’est le réseau des UN et du REACH. Alors, en quelle année le Burkina Faso a adhéré au REACH et quel est le rôle du REACH au Burkina Faso ?
MG : Ok. Merci Ambarka. Effectivement, le REACH au Burkina Faso a démarré plus précisément en août 2014, et le rôle du REACH au Burkina Faso était de façon générale d’appuyer le gouvernement dans leur effort de renforcement de la gouvernance en nutrition, et surtout d’appuyer le passage à l’échelle des interventions à fort impact nutritionnel, donc c’était beaucoup plus un appui, un renforcement des activités au niveau du gouvernement. Et aussi le REACH a pour rôle d’appuyer la coordination effectivement au niveau des agences signataires du REACH, donc peut-être qu’il faut le rappeler, le REACH est une initiative de quatre agences : la FAO, l’OMS, PAM et UNICEF. De façon beaucoup plus spécifique, pour le Burkina, nous avons appuyé en tout cas beaucoup d’activités, entre autres la coordination multisectorielle dont vous avez fait cas tout à l’heure. La première série d’activités que le REACH a entamée au Burkina Faso, c’était d’abord de comprendre la situation, le contexte, et pour cela nous avons fait beaucoup d’analyses exploratoires pour comprendre premièrement la situation nutritionnelle, les tendances, quelles sont les tendances nutritionnelles en les stratifiant par région et aussi en les stratifiant en fonction d’un groupe cible pour vraiment faciliter la compréhension, et aussi en regardant de façon plus précise par région quels sont les facteurs principaux déterminants de la malnutrition au niveau du Burkina Faso, donc cet exercice nous va a permis de mieux comprendre la situation et d’essayer de voir et nous a beaucoup aidé dans la définition des priorités. L’une des analyses exploratoires aussi que le REACH a fait au Burkina Faso, c’est la cartographie des interventions et des intervenants. C’est une méthodologie que nous avons adoptée à travers des outils REACH et qui nous a permis de voir, parmi les interventions clés choisies au niveau du pays, quel est le niveau de mise en œuvre, quelle est la couverture géographique donc d’une intervention, quelle la couverture des cibles, et quels sont les partenaires qui appuient cette intervention au niveau du pays et aussi quels sont les mécanismes de mise en œuvre de cette intervention. Donc nous avons accompagné le gouvernement dans l’élaboration du document politique, donc le plan stratégique multisectoriel en nutrition, et nous avons accompagné la révision de la politique nationale de nutrition. Nous avons aussi accompagné l’élaboration d’une stratégie de plaidoyer et de communication. Par rapport à la coordination maintenant multisectorielle, Bertine a parlé largement du Conseil National de Nutrition au Burkina, et nous avons appuyé dans le fonctionnement de ce Conseil, le REACH a participé activement donc à la révision des textes et à la réflexion concernant le fonctionnement donc toujours dans la coordination, nous appuyons le Point focal SUN, donc elle l’a déjà dit, par rapport à la mise en place des différentes réseaux et aussi en collaboration avec le REACH, nous avons mis en place un cadre d’échanges pour ces réseaux et nous avons aussi un plan de travail 2016. Nous venons aussi juste d’évaluer ce plan 2016 et d’élaborer un plan de travail 2017 pour le réseau Il faut dire que le REACH ne s’arrête pas là. Nous incitons aussi les collaborations entre les différents réseaux, donc nous avons des plateformes de travail entre par exemple le réseau de la société civile. Pour ce qui est de la composante par exemple plaidoyer nous avons tous un objectif, c’est de plaidoyer et donc nous travaillons ensemble sur ce point, et pour cette année 2017 je pense que les réseaux viendront voir aussi s’il y aura aussi des points de collaborations avec d’autres réseaux comme le réseau des donateurs ou bien le réseau académique de la recherche. Donc d’une façon résumée, voilà l’appui que le REACH apporte au gouvernement et aussi au niveau des Nations Unies.
AY : On voit bien que le REACH appuie aussi bien la structure du SUN au Burkina Faso que l’atteinte même des objectifs du SUN et bien évidemment de la politique de nutrition du Burkina Faso. Alors, face à vraiment un tel appui j’allais dire prépondérant, Monsieur Nicolas, quels conseils pouvez-vous donner aux autres pays, particulièrement à ceux qui ne sont pas membres, ou ceux qui n’ont pas adhéré à l’initiative REACH ? Quels conseils pouvez-vous leur donner pour bénéficier peut-être de l’expérience du REACH ou de l’appui du REACH ?
NB : Merci Ambarka. Oui, effectivement, comme le décrivait Docteur Maimouna, l’appui du REACH est vraiment un appui au Point focal SUN, dans la mise en œuvre des processus du SUN au travers d’une facilitation de personnes, d’experts tels que le Docteur Maimouna, la facilitation aussi d’outils analytiques, outils de renforcement des capacités, et il faut mentionner aussi que le REACH est appuyé par un secrétariat qui est basé au PAM à Rome et qui appuie à distance la mise en œuvre du travail, le travail des facilitateurs REACH. Alors il y a, nous avons des demandes de pays pour un appui REACH. Donc ce qui est important, c’est qu’il y ait un accord entre les partenaires pays, le Point focal SUN, les agences UN, les bailleurs pour voir comment financer cet appui, se mettre d’accord sur les activités. A partir de là, une demande est faite au niveau du secrétariat du REACH qui initie, disons, une mission exploratrice dans le pays demandeur pour justement affiner, contextualiser et vraiment avoir un plan de travail parfait pour le pays afin d’atteindre ces objectifs. Donc c’est dans cette démarche que nous en sommes. Les pays qui ne trouvent pas des financements au niveau local, nous essayons de voir au niveau des partenaires régionaux, des partenaires au niveau global, comment appuyer les réponses aux demandes d’appui REACH, et en particulier nous travaillons étroitement avec le secrétariat du mouvement SUN à Genève pour répondre à ces besoins. Voilà. Je pense que ça vous éclaircit par rapport au processus de la demande de REACH.
AY : Justement, un des appuis que le REACH a apporté au Burkina Faso, par exemple, c’est l’élaboration du cadre commun de résultats. En quoi a consisté concrètement l’appui du REACH dans cet exercice ?
MG : Merci Ambarka. Effectivement, comme vous l’avez dit, nous avons appuyé l’élaboration du cadre commun des résultats au Burkina Faso, et donc pour revenir à ce que j’avais dit tout à l’heure, c’est un processus de clarification. Et donc toutes les analyses exploratoires que j’ai citées ont contribué à l’élaboration de ce cadre commun de résultats. Comment le processus s’est réalisé ? Donc avant de commencer même le processus du cadre commun de résultats, on s’est accordé à ce que au niveau du Ministère de la Santé et au niveau des autres secteurs pour qu’on est la même compréhension par rapport à ce qu’on veut et par rapport à la définition même du cadre commun de résultats, ça a été une étape très, très importante pour la suite du travail, et donc tout au long du processus, le choix de l’objectif prioritaire, le choix des interventions prioritaires, tout a été fait de façon consensuelle et donc à chaque fois le REACH essaye d’appuyer, comment est-ce qu’on peut dire, toute cette, enfin toute la contribution des autres secteurs dans le processus d’élaboration du cadre commun de résultats. Donc je disais la mobilisation des résultats, et donc le REACH a appuyé l’organisation de mini ateliers au sein de chaque secteur. Et nous avons aussi beaucoup contribué avec l’appui du secrétariat REACH au partage des expériences et des bonnes pratiques d’un autre pays, comment, dans d’autres pays, ces éléments que nous avons importés ont aussi permis d’influencer de façon stratégique l’élaboration de ces documents, de ce cadre commun de résultats. Donc je pense que voilà, je le disais tantôt, ce qui a beaucoup contribué est le rôle qu’a joué le REACH et surtout les outils d’analyse et les différentes analyses dont la cartographie des interventions et des intervenants a été un élément clé dans l’élaboration de ce cadre commun de résultats.
AY : Oui, en fait, on se rend compte que le REACH appuie vraiment au détail dans la mise en place de certaines structures clés dans la feuille de route du mouvement SUN. Alors Madame Bertine, peut-on dire que le REACH et le mouvement SUN sont complémentaires, en tout cas pour ce qui est du Burkina Faso ?
BO : Oui, Monsieur Ambarka. Je dirai oui sans hésiter parce que je pense que, effectivement, le REACH et le SUN sont complémentaires. Je crois qu’on peut qualifier le REACH de bras opérationnel en fait du SUN, parce que tout ce que le REACH fait permet d’opérationnaliser les grandes recommandations du SUN, permet vraiment d’appuyer à l’opérationnalisation des grandes actions, des grandes réflexions dans le cadre du SUN pour ce qui concerne la multisectorialité, et vraiment l’implication des secteurs, la redevabilité vraiment, et tout ce que le REACH fait, et même apporte comme appui au Point focal SUN permet vraiment d’avancer dans tout ce que le SUN recommande et donc je réponds oui à cette question sans hésitation.
AY : Pour revenir au cadre commun de résultats, quels sont les principaux axes prioritaires de ce cadre commun de résultats ?
BO : Il faut dire que ce cadre commun qui est multisectoriel vise à améliorer la mise en œuvre des interventions sensibles et des interventions spécifiques. Et le cadre commun se veut vraiment un tableau de bord, un cadre de suivi, un cadre d’évaluation qui va permettre de témoigner de l’avancement de la multisectorialité au Burkina. Et donc il a ciblé un certain nombre d’intervention que nous avons réduit pour atteindre vraiment moins de 49 interventions qui sont réparties par secteur et chaque secteur sensible et spécifique constitue un axe. Alors nous avons toutes les interventions qui visent à améliorer, renforcer la sécurité alimentaire en lien avec la nutrition, l’axe qui vise la protection sociale en lien avec la nutrition, l’eau, hygiène, assainissement, en lien avec la nutrition, et tout ce qui est commerce également constitue aussi une partie intégrée donc à la sécurité alimentaire. Il y a des actions aussi à mettre en œuvre par le secteur privé, et bien entendu l’axe qui prend en compte les interventions de santé sensibles à la nutrition, et enfin les interventions spécifiques de nutrition qui constituent aussi un axe. Donc on peut dire que ce cadre est en fait autour de sept zones, secteurs.
AY : Alors, oui en fait, j’ai vraiment une question sur comment est-ce que les secteurs intègrent la nutrition et comment est-ce que le secteur spécifique de la nutrition est aussi multisectoriel, puisque je vois que, avec le cadre commun de résultats et l’adhésion du pays au mouvement SUN, il s’est développé une démarche multisectorielle au Burkina Faso ? Alors dans le détail, comment se met en place cette multisectorialité ?
BO : Alors, oui Ambarka, donc je poursuis. En fait, chaque secteur est responsable des activités planifiées parce qu’elles ont été définies par ces secteurs, comme Maimouna l’a dit à travers l’appui que le REACH nous a apporté, pour mettre en œuvre, pour réaliser des ateliers sectoriels avec l’ensemble des acteurs d’un secteur donné, définir les interventions qui concernent ce secteur. Donc chaque secteur est responsable de la mise en œuvre des interventions définies et les indicateurs sont définis pour permettre de renseigner l’état de mise en œuvre et l’état d’atteinte des résultats concernant l’intervention en question, et donc c’est ainsi que les secteurs seront chargés eux-mêmes de mettre en œuvre ces interventions et de rendre compte vis-à-vis de l’avancement. Et en termes de financement, il y a des interventions qui sont déjà définies, qui sont déjà dans le planning de ce secteur et qui vont donc se faire sur le financement prévu à cet effet là-bas. Maintenant, là où il y a d’autres nécessités de financement pour pouvoir compléter l’intervention, c’est là où le plaidoyer se fait pour que ces secteurs-là puissent être à même de mettre en œuvre ces interventions et de les renseigner. Voilà. Et donc il y a des répondant au niveau des secteurs qui sont chargés vraiment de faire en sorte que ces interventions soient mises en œuvre et de fournir des renseignements dans ce sens au moment du suivi et de l’évaluation.
MG : Pour compléter la Directrice, il faut dire que les interventions qui ont été retenues dans le cadre commun de résultats, actuellement sont en train d’être intégrées dans les plans des secteurs pour qu’ils tiennent compte de ça, dans la recherche de financements, et dans la mise en œuvre. Ça, c’est un point important.
AY : Tout à fait, tout à fait. Et justement, j’allais demander, quelles sont maintenant les prochaines étapes, maintenant que le cadre commun de résultats a été élaboré et validé ? Quelles vont être les prochaines étapes pour les différents acteurs de la nutrition au Burkina ? Monsieur Nicolas ?
NB : Je pense qu’une fois que le cadre commun de résultats a été développé, vraiment ce que disait Docteur Maimouna c’est vraiment ça, c’est travailler avec les secteurs dans l’adaptation de leurs plans pour vraiment intégrer la nutrition, ce qui est ressorti du cadre commun de résultats et travailler avec eux dans la mise en œuvre de ces résultats. Il y a bien sûr une partie aussi importante de mobilisation, donc mobilisation programmatique au niveau des secteurs et puis mobilisation financière, notamment une fois que le cadre commun de résultats a été développé, une fois que le plan a été développé, mobiliser les partenaires justement pour que ces plans soient financés avec une bonne efficience.
AY : Justement, en parlant de mobilisation financière, comment est-ce que, dans le cas du Burkina Faso, va se mettre en place ou va s’opérationnaliser cette mobilisation des financements pour la mise en œuvre des actions retenues ?
BO : Ok. Au niveau du Burkina, après avoir élaboré le cadre commun et également suite à l’élaboration du plan stratégique multisectoriel qui va prendre en compte l’essentiel des interventions du cadre commun qui seront reversées là-bas. Nous envisageons d’organiser une grande rencontre de tous les partenaires et bailleurs autour de ce grand document lorsqu’il sera adopté pour pouvoir le rendre plus visible et demander la contribution de ces différents bailleurs et également la contribution de l’état à la mise en œuvre de ce plan. Et c’est vrai que ce n’est pas gagné d’avance, mais nous savons qu’il y a beaucoup d’engouement actuellement, et nous pensons qu’il y aura quand même une mobilisation autour de ce plan. Il faut dire aussi que, comme ce qui a été fait en Côte d’Ivoire, cette table ronde là-bas visait vraiment à faire en sorte que les bailleurs puissent eux aussi faire le plaidoyer pour avoir plus de ressources pour pouvoir accompagner ce plan et les bailleurs peuvent, après cette table ronde, faire le plaidoyer à leur propre niveau mais également auprès du gouvernement pour mettre la pression au gouvernement pour que le gouvernement puisse en tout cas augmenter les ressources pour la nutrition. Il y a déjà une ligne budgétaire au Ministère de la Santé qui vient juste d’être créée, mais il cible seulement pour le moment la prise en charge de la malnutrition aigüe sévère à travers l’achat d’aliments thérapeutiques.
Oui, Docteur Maimouna ?
MG : D’accord, je vais juste compléter pour la prochaine étape, le REACH compte accompagner le gouvernement dans l’évaluation des besoins en renforcement des capacités, c’est-à-dire le plan stratégique multisectoriel est élaboré. Maintenant, dans la mise en œuvre du plan stratégique multisectoriel, c’est de faire une évaluation pour voir est-ce que toutes les capacités sont dans le pays pour faciliter la mise en place du plan stratégique, donc nous allons accompagner le gouvernement dans cet exercice très bientôt et aussi nous comptons accompagner toujours le gouvernement pour la mise en place d’un cadre de suivi et évaluation et surtout le partage d’expérience, donc ça aussi c’est quelque chose que nous sommes en train d’analyser pour accompagner. Ces deux points feront partie des prochaines étapes au niveau du pays.
AY : Merci Docteur Maimouna. Monsieur Nicolas, avez-vous des détails à ajouter par rapport à la mobilisation des ressources ?
NB : Oui, merci Ambarka. Oui, je pense que ce qu’a décrit Madame Bertine est vraiment très, très clair, et très important. Comme l’a mentionné le rapport mondial sur la nutrition, il est important d’augmenter les investissements sur la nutrition, et ça, pas uniquement les investissements externes des bailleurs mais aussi les investissements domestiques, les financements nationaux. Le rapport parle de multiplier par quatre les financements externes et multiplier par trois les financements domestiques. Comme le disait Madame Bertine, la Côte d’Ivoire a récemment eu, est passée par ce processus où ils ont mobilisé, ils ont su et pu mobiliser à très haut niveau pour financer leur plan national. Le résultat a été vraiment très positif avec des mobilisations concrètes des financiers dans ce plan, et je pense que l’exemple de la Côte d’Ivoire, l’exemple que met en place le Burkina Faso, au travers de son plan et de la mobilisation, va dans le bon sens. Il y a d’autres pays qui nous ont approchés pour appuyer justement ces tables rondes. On va les appuyer. Il est important vraiment de s’assurer que les pays ont des plans de qualité et que ces plans soient discutés ouvertement avec les financiers pour les financer à un niveau adéquat pour avoir un impact au niveau des bénéficiaires sur le terrain. Merci.
AY : Merci Monsieur Nicolas. Je vois bien que des exemples, des cas d’école sont pris en compte, notamment celui de la Côte d’Ivoire, et je voudrais également revenir sur l’exemple du Sénégal qui rejoint un temps ce que disait Madame Bertine tout à l’heure. En effet, au Sénégal ils ont pu avoir cette démarche avec le gouvernement pour augmenter de façon continuelle le budget interne de l’état pour la nutrition. D’ailleurs, cette question a fait l’objet d’un article qui va paraître bientôt dans Nutrition Exchange 7, une interview avec le Point focal SUN sur la démarche adoptée. Alors, je ne sais pas quel est votre rapport avec le Sénégal et dans quelles mesures vous prenez en compte ce genre d’expérience ?
BO : Alors il faut dire que nous avons au cours de certaines grandes rencontres, pu apprécier l’excellence du Sénégal et tout récemment lors du Global Nutrition Report, le lancement donc de là cette année au Burkina en novembre, nous avons vraiment eu la chance de bénéficier, de partager cette espérance du Sénégal qui a fait vraiment une bonne communication en détaillant un peu son fonctionnement, et vu son ancrage au premier Ministère pour la coordination de la nutrition et différentes interventions qu’ils ont pu mener et comment est-ce qu’ils font le suivi et l’évaluation, ça a été vraiment très bénéfique. Nous souhaitons vraiment continuer de partager cette expérience, continuer d’apprendre les leçons et ça nécessite qu’on puisse renforcer en tout cas la communication, le partage avec le Sénégal. Nous l’avons fait par moment, mais je pense c’est quelque chose qui demande à être renforcé pour mieux tirer les leçons. En dehors des grandes rencontres, nous devons pouvoir le faire par d’autres circuits plus simples entre nos deux pays.
AY : Merci bien. Je voudrais revenir à Monsieur Nicolas. Vous l’avez tout à l’heure mentionné, la démarche à suivre pour un pays pour établir une collaboration avec l’initiative REACH, alors je sais que le REACH n’a pas vocation à rester indéfiniment, ça a une durée de temps très limitée au niveau des pays, je voudrais savoir quelles sont les perspectives ou quelle est la démarche du REACH à long terme au-delà de sa présence au niveau d’un pays ?
NB : Merci Ambarka. Comme vous l’avez dit, l’initiative REACH a toujours été une initiative à vocation à prendre fin. Et on peut même dire que c’est là la force du REACH. C’est-à-dire que ce n’est pas une initiative qui arrive au pays et est là pour rester. C’est vraiment une initiative catalytique, de transfert, de renforcement des capacités de transfert de compétences avec le gouvernement, de travail de confiance, mais vraiment de renforcement des capacités du gouvernement et de la plateforme multisectorielle. Donc l’initiative REACH vraiment, les premières phases de REACH tablaient sur une période d’engagement de trois ans. Nous avons eu une évaluation récemment, l’année dernière, qui a reconnu que trois ans, dans la majorité des cas, était insuffisant et qu’il recommandait plutôt un engagement de cinq ans. Alors au-delà de l’appui REACH, il a bien sûr la présence des agences des Nations Unies au niveau des pays, qui sont maintenant officiellement organisés en réseaux des Nations Unies pour le SUN dans chacun des pays SUN, et il est évident que, au-delà de l’appui REACH, il y a une continuation de l’appui technique, de l’appui aux gouvernances par les agences des Nations Unies, aussi bien au niveau multisectoriel au travers du réseau, mais également au niveau sectoriel de par le travail de chacune des agences avec leurs ministères clés. Donc, pour résumer, comme vous le disiez, une vocation à prendre fin, vraiment un transfert qui se fait avec le gouvernement, avec le travail que les experts REACH font au jour le jour avec le Point focal SUN et jusqu’à ce que les capacités soient vraiment en place, le transfert soit fait et qui se traduit par la suite avec une continuation de l’appui des agences UN au niveau des pays. Voilà.
AY : Alors oui, il y a ce travail de transfert au niveau des experts REACH avec les Point focaux SUN, et nous savons que le SUN justement vient de lancer la deuxième phase, la feuille de route de la deuxième phase du SUN. Comment est-ce que le REACH entend articuler son appui par rapport à cette feuille de route ?
NB : Oui, alors comme on le disait précédemment, le REACH est vraiment très complémentaire du mouvement SUN. Il l’a été dans cette première phase du mouvement SUN et il continue à l’être dans la deuxième phase du mouvement SUN. Le REACH est toujours présent. Là, je dirai que la force maintenant c’est que le réseau des Nations UN qui est organisé au niveau de chacun des pays SUN avec un Président du réseau qui est en général un représentant d’une des agences actives en nutrition au niveau des pays et qui est appuyé par les Point focaux nutrition des différentes agences, ces réseaux sont mis en place dans chacun des pays SUN. Donc ça, c’est la force qu’il n’y avait pas vraiment auparavant, dans cette, disons, organisation structurelle du réseau du mouvement SUN en appui au SUN. Maintenant, le REACH est un service offert par le réseau des Nations Unies, donc il y a vraiment maintenant une clarification au niveau du positionnement du REACH, par rapport au mouvement SUN, dans sa complémentarité au mouvement SUN parce qu’il est un service offert par le réseau des Nations Unies. Nous avons dans le cadre du réseau des Nations Unies, développé une stratégie 2016-2020 qui est complètement alignée avec la stratégie du mouvement SUN et pour lequel le réseau des Nations Unies appuie les différents éléments de la stratégie du mouvement SUN au travers de sa stratégie. Donc il appuie les piliers au niveau de la gouvernance multisectorielle de nutrition. L’élément en plus, c’est que le REACH étant vraiment une offre de service offert, va aussi contribuer au renforcement et la mise en place si nécessaire des autres réseaux du mouvement SUN, donc renforcement de cette plateforme multisectorielle qui inclut en fait aussi le mouvement du réseau des Nations Unies. C’est-à-dire qu’on a les réseaux en place. Ils n’ont pas tous la même capacité à répondre aux besoins du pays, donc il y a cette période aussi en temps limité du REACH de renforcer les capacités du réseau des Nations Unies à être un meilleur partenaire au niveau du gouvernement. Donc, c’est ça qu’on voit dans la deuxième phase du mouvement, vraiment un positionnement du REACH comme service du réseau des Nations Unies dans les pays où le modèle est adéquat va être là pour renforcer les piliers de la stratégie du mouvement SUN en gouvernance multisectorielle, en renforcement des capacités, en plaidoyer avec les outils qui sont à disposition, mais aussi dans la mise en œuvre et la mise en place des renforcements des autres réseaux incluant le réseau des Nations Unies pour que, à la fin de cette période d’appui REACH, le réseau lui-même des Nations Unies soit plus à même à répondre en indépendance et travailler avec le Point focal SUN, et comme je le disais les autres ministères clés qui sont importants dans la mise en œuvre des plans nationaux de nutrition.
AY : Merci Nicolas. Nous voyons bien que le REACH est complètement aligné, comme vous dites, sur la stratégie 2.0 du mouvement SUN. Une dernière question, je pense à l’ensemble de nos invités, qu’est-ce qu’on peut retenir comme plus-value, comme réussite du mouvement SUN au Burkina Faso après six ans de mise en œuvre ?
BO : Premièrement, je peux dire que l’adhésion au SUN a permis d’augmenter la visibilité de la nutrition au Burkina Faso. Elle a permis d’augmenter même la redevabilité aussi de l’état vis-à-vis de tout ce qui fait en nutrition. Et on voit que depuis que nous avons adhéré au SUN, on a augmenté le dialogue avec les différents secteurs sensibles et spécifiques. Il y a eu même une meilleure compréhension de la nutrition au Burkina à travers ce dialogue. Et l’adoption de l’approche multisectorielle est devenue beaucoup plus opérationnelle, beaucoup plus réelle après l’adhésion au SUN et on peut noter aussi qu’il y a eu un plus grand engouement d’autres partenaires à travailler dans la nutrition. Beaucoup de structures, de groupes qui ne travaillaient pas dans la nutrition se sont intéressés à la nutrition suite à cette grande visibilité qui a été créée, et même si les actions ne sont parcellaires, il y a quand même des résultats lorsque des localités, si petites soient elles, ça pouvait être par des interventions de nutrition, et ça, c’est vraiment à saluer. Et il y a beaucoup de résultats et tout ce qui est communication aussi a été renforcé à travers l’association des réseaux, des communicateurs qui se sont beaucoup intéressés à la nutrition après avoir compris l’adhésion au SUN, et c’est vraiment quelque chose que nous saluons. Et la conscience d’améliorer la nutrition en termes d’interventions clés pour le développement a été mieux comprise par l’état, et donc au niveau de l’état, le plaidoyer même on peut dire qu’il est allé de l’avant grâce à l’adhésion au mouvement SUN. Et les engagements pris par l’état donc dans le cadre du SUN font que l’état se doit d’améliorer la nutrition, de renforcer, d’en faire une plus grande priorité pour pouvoir respecter ses engagements suite à l’adhésion du SUN. Et nous pensons que c’est quelque chose qu’il aurait fallu créer si ça n’avait pas existé.
AY : Alors on voit que le SUN a participé à une grande mobilisation des acteurs de la mise en place d’un mouvement, d’un environnement favorable, j’allais dire. Docteur Maimouna, peut-on dire le REACH a bénéficié de cet environnement favorable que le mouvement SUN a créé au Burkina Faso ?
MG : Oui, je dirai bien sûr, oui. Mais avant de répondre, je voudrais dire peut-être que Bertine a omis parce que l’exercice de tracking que le mouvement SUN a inspiré au niveau des pays, a permis quand même de constater une augmentation du financement de la nutrition, que ce soit au niveau de l’état, que ce soit au niveau des partenaires. Là aussi je pense que c’est un point à souligner. Et il faut noter aussi que, au Burkina, la planification s’est beaucoup améliorée. Donc actuellement, la planification comme je l’ai dit tantôt c’est vraiment un comité multisectoriel qui participe à ça. Donc c’est aussi un acquis qui est dû vraiment à l’arrivée du mouvement SUN. Maintenant, pour revenir à ta question, je dirai oui que le REACH a trouvé un environnement favorable certes, mais le REACH a joué un rôle très, très important, je peux te donner comme exemple la mise en place des réseaux. Le Burkina a adhéré au mouvement SUN en 2011 mais la concrétisation de la mise en place des réseaux n’a commencé vraiment qu’en 2015, 2016. Donc pour dire que c’est vrai l’environnement était favorable mais le REACH a quand même beaucoup contribué à la mise en œuvre des structures, à la planification et aussi à la mobilisation des ressources au niveau du pays.
AY : Merci Docteur Maimouna. Monsieur Nicolas Bidault, un mot de conclusion ?
NB : Je pense qu’on peut vraiment saluer les efforts qui ont été faits au Burkina Faso. Je pense que l’exemple de Madame Bertine, Directrice Nutrition, est exemplaire. Les progrès sont là, comme ce qui a été décrit pendant cet appel vraiment le démontre. Le pays a vraiment avancé, a mis en place les éléments qui sont préconisés par le mouvement SUN dans les bonnes démarches à mettre en place pour la lutte contre la malnutrition. Les éléments sont là, les réseaux sont en place, il y a une plateforme qui existe, il y a maintenant un plan national qui est en place, et il faut vraiment que ça se culmine par un engouement, par disons un financement adéquat vraiment pour démontrer sur le terrain l’impact au niveau des bénéficiaires, parce que c’est de là qu’il s’agit, c’est vraiment traduire tous ces efforts en impact au niveau des bénéficiaires, au niveau local, au niveau du pays. Donc je pense que les éléments sont là. L’engouement continue pour le mouvement SUN. Il y a 57 pays qui sont à des niveaux d’avancement différents, mais comme on le disait, la force du mouvement SUN c’est aussi de partager l’expérience des autres pays. Il est clair que le Burkina Faso est en avance, et donc on s’attend à ce que tout ce qui a été discuté maintenant, tous les éléments qui ressortent, les autres pays soient demandeurs, et que vraiment l’exemple du Burkina soit partagé avec les autres pays pour qu’ils, eux-mêmes, avancent avec les mêmes échelons et les mêmes progrès que le Burkina Faso a démontrés. Merci.
AY : Merci Monsieur Nicolas. Bien entendu, renforcer le partage d’expérience, et je voudrais à ce titre rappeler que ENN, Emergency Nutrition Network, est également là pour apporter son appui au mouvement SUN, aux différents pays, pour partager des expériences, et nous invitons les uns et les autres à y contribuer. Bertine Ouaro, Maimouna Guero, Nicolas Bidault, merci encore une fois de partager vos expériences sur le travail de coordination entre l’initiative REACH et le mouvement SUN pour le renforcement de la nutrition au Burkina Faso. Je vous souhaite un très bon courage pour la suite et espère avoir d’autres opportunités de suivre vos travaux. Je voudrais également remercier nos auditeurs pour ’avoir écouté ce podcast qui fait partie d’une série de podcasts initiée par ENN pour alimenter notre site multimédia de gestion des connaissances. Comme toujours, nous nous réjouissons de recevoir vos contributions et expériences de mise en œuvre d’actions de nutrition. Si vous avez des questions, n’hésitez pas à nous envoyer un courriel à nutritionexchange@ennonline.net ou consulter notre site web www.ennonline.net. Merci et au revoir.
- Ambarka Youssoufane (AY): Regional Knowledge Management Specialist for West and Central Africa with ENN
- Madame Bertine Ouaro (BO): Director of Nutrition and SUN Government Focal Point in the Ministry of Public Health of Burkina Faso
- Dr. Maimouna Guero (MG): International Facilitator of the REACH initiative in Burkina Faso
- Mr. Nicolas Bidault (NB): Co- Coordinator of the UN Network for SUN and the REACH initiative
AY: Hello listeners. Welcome to the ENN Nutrition Exchange podcast. I am Ambarka Youssoufane, the Regional Knowledge Management Specialist for West and Central Africa with ENN. Today I am with Mrs. Bertine Ouaro, Director of Nutrition and the SUN focal point in the Burkina Faso Ministry of Health, Dr. Guero Maimouna, International Facilitator of the REACH initiative in Burkina Faso and Mr. Nicolas Bidault, deputy coordinator of the UN networks for the SUN movement and the REACH initiative. Hello.
BO, MG, NB: Hello
AY: You recently published a joint report in Nutrition Exchange 7 on the added value of the REACH initiative in implementing SUN in Burkina Faso. We'd like to discuss this article in a bit more detail with you. Mrs Bertine Ouaro, Burkina Faso joined the SUN movement in 2011. What was the nutrition situation in Burkina Faso like before 2011, I mean, what sort of structures, strategies and policies had been implemented at that time?
BO: OK. Thank you Mr. Ambarka. Yes, in 2011, the Ministry for Health in Burkina joined SUN and now hosts the SUN Government Focal Point. A nutrition policy had been developed in 2007, but it wasn't genuinely multi-sectoral. It was only multi-sectoral to a certain extent - the sectors covered weren't empowered to improve nutrition There was also the National Nutrition Council, the multi-sectoral platform set up in 2008 to bring together several sectors and NGOs already working on nutrition. There wasn't much dialogue, however, between the various sectors connected with nutrition. Work was really only in the very early stages when the National Council first started to meet. It currently meets twice a year. Whilst a multi-sectoral approach had been outlined, it wasn't really evident in practice. We also had a strategic plan for 2010-2015, so it had been developed some time before Burkina joined the SUN movement. This strategic plan wasn't multi-sectoral either, because it didn't implement any activities or empower any of the sectors. All of the previous activities were sector-specific activities. And the nutritional situation was still severe. There were many cases of stunted growth. At that time, weight was the most commonly used indicator, and almost 40% were underweight, 38% if you go back to 2009. The situation was, therefore, much more serious than it is now. There's a lot I could say to answer your first question.
AY : Thank you Bertine. Perhaps you would like to add something Dr. Maimouna?
MG : Thank you Ambarka. Yes, as Bertine said, REACH hadn’t been introduced yet at that time, but if you analyse the nutritional situation, you can see that malnutrition levels fell during the period before REACH was introduced and current figures also show a drop in mortality rates for children under the age of 5. That's what I would add.
AY : Okay, thank you Dr. Maimouna. Mrs Bertine, you also said that several structures and frameworks were already in place well before Burkina joined SUN in 2011. What other additional structures or networks have been set up since Burkina joined the SUN movement?
BO: OK. Since Burkina joined the SUN movement, the National Council for Dialogue and Nutrition has been used as the SUN platform for multi-sectoral activities. It started to involve other structures that hadn't been members at the start. They were included in the platform to involve multi-sectoral stakeholders better. Private-sector stakeholders, for example, were also included. Civil society involvement has also been extended. More NGOs are now involved in the Council because we invited more nutrition actors to join this multi-sectoral platform. There weren't any official international networks similar to the SUN network either. This started shortly afterwards. We started to set up networks in 2013. We did that because there weren't really any international networks like SUN International, so we started to set up networks in 2014. Preparations started in 2013, and by 2014 a civil society network had been launched with the support from ACF. The UN network was also set up. It is supported by other partners and REACH, and takes care of coordination activities and links with all of the UN agencies. We also set up the private sector network last year and it already has an operational office. And we also have the academic and research network, for example, which also has a cost of implementation, but it is not yet finalised. And we have already had a few meetings to start thinking in earnest, to see what mandate could be given to these networks in the academic sector. So this network hasn't yet been finalised.
AY: You talk of the establishment of the multi-stakeholder platform through the National Nutrition Council. Can you tell us briefly about the operation of this multi-stakeholder platform?
BO : It must be said that this multi-stakeholder platform is a forum which brings together several sensitive and specific nutrition sectors, chiefly food security, social protection, education, even higher education, scientific research, the advancement of women, everything to do with water, hygiene, and sanitation, and the Ministry of Commerce is also a member. These are key ministries that have a contribution to nutrition. Other ministries are also members of the group, such as the Ministry of Economy and Finance, and also the Ministry for Animal Resources, which is an important ministry. When we talk about multisectoriality, we have to take a really broad approach, and as SUN says, involve all the stakeholders, not necessarily in the field of nutrition, but who are really interested in nutrition and can make a significant contribution. This platform meets twice a year, every six months, in June and December. The Minister of Health is currently President of this National Council with three Vice-Presidents, who are the Minister of Agriculture and Food Security, the Minister of Social Affairs and the Minister responsible for Economy and Finance. And these three structures, these three ministries are Vice Presidents in order to underscore the platform's multisectoral nature, even if the Minister of Health is the President. The conclusions of the meetings are recorded in a report, which is shared with participants before the next meeting.
AY: One of the networks that Ms. Bertine mentioned, SUN Focal Point, is a UN and REACH network. So, in what year did Burkina Faso join REACH and what is the role of REACH in Burkina Faso?
MG : OK. Thank you, Ambarka. To be precise, REACH was launched in Burkina Faso in August 2014, and the role of REACH in Burkina Faso was, in a general way, to support the government's efforts to strengthen the governance of nutrition, and above all to support the scaling-up of interventions with high nutritional impact, so it was very much a support mechanism, an enhancement of activities taking place at a government level. And also, the role of REACH is to help coordinate effectively between its signatory agencies, so perhaps as a reminder, REACH is an initiative of four agencies: the FAO, the WHO, the WFP and UNICEF. So, more specifically for Burkina Faso, we have at any rate supported many activities, among others the multi-sectoral coordination you referred to just now. The first series of activities that REACH started in Burkina Faso was, above all, in order to understand the situation, the context, and to that end we completed many exploratory analyses to understand, firstly, the nutritional situation, the trends, what the nutritional trends are by stratifying them according to region and also by stratifying them according to target group to really facilitate understanding, and also by looking more closely, by region, at what the main determinants of malnutrition in Burkina Faso are, so it has allowed us to better understand the situation and see, it has helped a lot in setting priorities. We also accompanied the government in the development of the policy paper, so the multi-sectoral strategic plan on nutrition, and we accompanied the review of the national nutrition policy. We also supported the development of a strategy for advocacy and communication. At present, the strategic plan and the documents I have mentioned to you are being developed. Just last week, a finalization workshop was held, involving, in fact all the sectors were present, even at a regional level, and I must say that what is interesting in Burkina Faso is that all these documents were prepared by a multi-sectoral committee. As regards the current multisectoral coordination, Bertine has spoken at length about the National Council of Nutrition in Burkina Faso, and we have supported the work of this Council, REACH has actively participated in reviewing tests and reflecting on how the Board works and I think that discussions are still ongoing in relation to the institutional integration of nutrition, policy integration, administrative integration and technical integration in the country. As part of the coordination, we support the SUN Focal Point, as already mentioned, in relation to the implementation of the networks and in collaboration with REACH, we have implemented an exchange framework for these networks and we have a 2016 work plan. We have just evaluated this plan in 2016 and developed a 2017 work plan for the networks. It must be said that REACH does not stop there. We also participate in collaborations between different networks, so we have working platforms between for instance including the civil society network. In terms of the advocacy component, for example, we all have one goal, advocacy, and we work together on this issue, and for 2017 I think the networks will discover whether there might also be areas to collaborate on with other networks such as the network of donors or even the academic research network. So, in short, that's the support that REACH offers the government and at United Nations level.
AY: It is clear that REACH supports both the SUN movement in Burkina Faso and works itself on meeting the objectives of SUN and, of course, Burkina Faso's nutrition policy. So, considering this substantial support, I would ask, Mr. Nicolas, what advice can you give to other countries, particularly to those who are not members or who have not joined the REACH initiative? What advice can you give them so they can perhaps benefit from the experience or the support of REACH?
NB: Thank you, Ambarka. Yes, precisely, as Dr. Maimouna explained, the REACH support is really support for the SUN Focal Point, for the implementation of the SUN process through supporting people, experts such as Dr. Maimouna, as well as assisting with analytical tools and capacity building tools, and I should also mention that REACH is supported by a secretariat which is based at WFP in Rome and which remotely supports the implementation of the work, the work of REACH facilitators. So there are, we have requests from countries for REACH support. So it is important for there to be agreement between the partner countries, the SUN Focal Point, the UN agencies and donors to decide how to finance this support and to agree on the activities. From there, a request is made to the REACH secretariat which initiates, let's say, a preparatory mission in the applicant country to precisely refine, contextualize and really create the perfect work plan for the country to achieve its goals. So that's the approach we use. For countries that don't find funding at local level, we try to work out with regional partners, global partners, how to support the responses to requests for REACH support, and in particular we work closely with the secretariat of the SUN movement in Geneva to meet those needs. There you have it. I think that explains the REACH application process.
AY: Precisely, one type of support that REACH has provided in Burkina Faso, for example, is its development of the common results framework. What precisely did the REACH support involve in that exercise?
MG: Thank you, Ambarka. Indeed, as you said, we have supported the development of the common results framework in Burkina Faso, and so, to return to what I said earlier, this is a process of clarification. So all of the exploratory analyses that I mentioned have contributed to the development of this common results framework. How was the process carried out? So before even starting the process of the common framework of results, an agreement was reached at the Ministry of Health and in the other sectors in order to have a common understanding of what we want and with respect to defining the common results framework; it was a very, very important step for further work, and therefore throughout the process, in choosing the priority objective, in choosing the priority interventions, everything was done by consensus and therefore each time REACH was trying to support, how can we say, all that, all of the contributions of the other sectors in the process of developing the common results framework. So I was saying, the mobilization of the results, and therefore REACH, supported the organization of mini workshops within each sector. And with the support of the REACH administration office, we also greatly contributed to the sharing of experiences and good practices of another country, how, in other countries, these items we imported also made it possible to influence strategically the preparation of these documents, the common results framework. So I think that's it, as I was saying earlier, what helped a lot is the role played by REACH and especially the analysis tools and various analyses whose mapping of courses of action and actors was a key element in the development of the common results framework.
AY : Yes, actually, we realize that REACH really supports closely the establishment of some key structures in the road map of the SUN movement. So, Mrs Bertine, can we say that REACH and the SUN movement are complementary, at least in terms of Burkina Faso?
BO: Yes, Mr. Ambarka. I would say yes without hesitation because I think that REACH and SUN are indeed complementary. Actually, I think we can consider REACH to be the operational arm of the SUN, because everything that REACH does makes it possible to operationalize the main recommendations of the SUN, truly provides support to the operationalization of major stocks, important reflections in the SUN with respect to multisectoriality, and really the involvement of the sectors, accountability really, and all that REACH does, and even brings as support for SUN's focal point really enables it to move forward in everything that the SUN recommends and therefore I answer yes to this question without hesitation.
AY: Going back to the common results framework, what are the main priorities of this common framework of results?
BO: I must say that this common framework that is multisectoral aims to improve the implementation of sensitive interventions and specific interventions. And the common framework really wants a dashboard, a monitoring framework, an evaluation framework that will allow to witness the progress toward multisectoriality in Burkina. So he targeted an area of ??intervention that we have pared down to really achieve fewer than 49 interventions that are divided by sector and each sensitive and specific sector constitutes a dimension. So we have all of the interventions that aim to improve and strengthen food security in connection with nutrition, the dimension that aims at social protection in connection with nutrition, water, hygiene and sanitation, linked to nutrition, and thus, everything related to trade also constitutes an integrated part of food security. There are also actions to be implemented by the private sector, and of course, the dimension that considers health interventions sensitive to nutrition, and finally the specific nutrition interventions which also constitute a dimension. So we can say that this framework is actually around seven areas, or sectors.
AY : So, yes indeed, I really have a question about how the sectors integrate nutrition and how the specific area of ??nutrition is also multisectoral, since I see that with the common frame of results and the country's joining the SUN movement, it has developed a multisectoral approach in Burkina Faso. So specifically, how is multisectoriality set up?
BO: So yes, Ambarka, so I continue. In fact, each sector is responsible for the planned activities because they were defined by these sectors as Maimouna said, through the support that REACH has provided us to implement, to undertake sectoral workshops with all of the actors in a given sector, and define the interventions that concern this sector. So each sector is responsible for implementation of the defined actions and the indicators are set to make it possible to provide information on the status of implementation and the status of achievement of results for the intervention in question, and thus in this way the sectors will themselves be responsible for implementing these interventions and for reporting on their progress. And in terms of funding, there are interventions that are already established, which are already in this sector's program and they will therefore be made using the funding provided there for this purpose. Now, where there are other funding needs to be able to complete the procedure, this is where advocacy is done so that those sectors may be able to implement these interventions and provide information to them. There you have it. And so there are contact persons in the sectors who are really responsible for ensuring that these interventions are implemented and for providing information in this regard at follow-up and evaluation.
MG: To complete the Director, it should be said that the interventions that have been made in the common results framework are currently being incorporated into the plans of sectors to take into account that, in the search for funding and in the implementation. This is an important point.
AY: Absolutely, absolutely. And indeed, I would ask, what now are the next steps now that the common results framework has been developed and validated? What will be the next steps for the different actors involved in nutrition in Burkina? Mr Nicolas?
NB: I think that once the common results framework has been developed, it is really just as Dr Maimouna said, it is working with sectors in adapting their plans to integrate nutrition properly, through the use of the common results framework and work with them in the implementation of those results. Another important element is, of course, mobilization, so programmatic mobilization at sectoral level and then financial mobilization, especially once the common results framework has been developed, once the plan has been developed, mobilize partners precisely for these plans to be funded with good efficiency.
AY: Actually, speaking of financial mobilization, how is it that, in the case of Burkina Faso, this financial mobilization will be implemented or operationalized for the implementation of selected measures?
BO: Okay. In the case of Burkina, having developed the common framework and also following the development of the strategic multisectoral plan which will take into account all the interventions of the common framework that will. We plan to organize a large meeting of all partners and donors around this great document when it is adopted in order to make it more visible and request the contribution of different donors and also the contribution of the state in the implementation of this plan. And it is true that it is far from certain, but we know that there is a lot of interest at the moment, and we think that there will be a mobilization around this plan all the same It is also true that, as has been done in the Ivory Coast, the round table there really took place to ensure that donors can also advocate for more resources to be able to accompany that plan and donors may, after this round table, advocate at their own level but also to the government to put pressure on the government so that the government can in any case increase resources for nutrition. There is already a budget line at the Ministry of Health, which has just been created, but it targets only for the moment the management of severe acute malnutrition through the purchase of therapeutic food.
AY: Yes, Dr Maimouna?
MG: Okay, I'm just going to sum up for the next step, REACH intends to support the government in assessing the needs for capacity-building, that is to say, the multisectoral strategic plan has been developed. Next, in the implementation of the multisectoral strategic plan, is to make an assessment to see that all capabilities are in the country to facilitate the implementation of the strategic plan, so we will support the government in this exercise very soon and also we intend to support the government in the establishment of a framework for monitoring and evaluation and especially experience sharing, so this is also something that we are now analyzing in order to support. These two points will be part of the next steps in the country.
AY: Thank you, Dr Maimouna. Mr Nicolas, do you have details to add in relation to resource mobilization?
NB: Yes, thank you, Ambarka. Yes, I think that what Mrs Bertine described is very, very clear, and very important. As mentioned in the global report on nutrition, it is important to increase investment in nutrition, not only by external donor investment but also domestic investment, national funding. The report talks about quadrupling external funding and tripling domestic funding. As Mrs Bertine said, Côte d’Ivoire has recently gone through this process where they mobilized, they knew and could mobilize at the highest level to fund their national plan. The result was very positive with specific mobilizations of funders in the plan, and I think the example of Côte d’Ivoire, the example that Burkina Faso is setting, through its plan and the mobilization, is going in the right direction. Other countries have approached us to specifically support these roundtables. They will be supported. It is truly important to ensure that countries have high-quality plans and that these plans are discussed openly with donors to ensure that they are funded well enough to have an impact for beneficiaries on the ground. Thank you.
AY: Thank you, Mr. Nicolas. I see many examples, textbook examples are considered, in particular that of Côte d’Ivoire, and I would also like to return to the example of Senegal which links back to what Mrs. Bertine was saying a moment ago. Indeed, in Senegal they have been able to take this approach with the government to continually increase the domestic budget for nutrition. Moreover, this issue is the subject of an article that will soon appear in Nutrition Exchange 7, an interview with the SUN Focal Point about the approach taken. So I don't know what your relationship is with Senegal and how you take into account this kind of experience?
BO : So it must be said through some large meetings we have been able to appreciate Senegal's excellence, most recently at the Global Nutrition Report, so the launch of this year in Burkina Faso in November, we really had a chance to learn, to share the expectations of Senegal which really gave a good presentation detailing a little of how it works, and its links with the Office of the Prime Minister for the coordination of nutrition and various interventions that they were able to implement and how they carried out monitoring and evaluation activities, it was truly very useful. We really want to continue to share this experience, continue to learn lessons and this means that we need to strengthen our communication across the board as well as our exchanges with Senegal. We did this at times, but I think that it is something which needs to be strengthened so we can better understand the lessons. Away from the large meetings, we should be able to act via other, simpler, channels between our two countries.
AY : Thank you. I would like to go back to Mr. Nicolas. You just mentioned how a country might approach a collaboration with the REACH initiative. I know that REACH is not intended to last indefinitely, it has a very limited timescale at country level. I would like to know, what are the prospects and what is the long-term approach of REACH beyond its presence at country level?
NB: Thank you, Ambarka. As you said, the REACH initiative has always been an initiative intended to end. And we can even say that this is where REACH gets its impact. That is, this is not an initiative that arrives in a country and is there to stay. This is truly a catalytic initiative, one that transfers, that builds the capacity to transfer skills with the government, one that builds confidence, but really one that strengthens the capacity of the government and multisectoral platforms. So really the REACH initiative, the early stages of REACH were planned over a commitment period of three years. We had an evaluation recently, last year, which recognized that three years in most cases is insufficient and which instead recommended a five-year commitment. So beyond the REACH support, there is of course the presence of United Nations agencies at country level, which are now officially organized in a United Nations SUN network for each SUN country, and it is clear that beyond the REACH support, technical support continues, from support for governance by United Nations agencies, both at multisectoral level through the network and at sectoral level through the work of each agency with their key ministries. So to summarize, as you said, it's intended to end, really a transfer with the government, through the work the REACH experts do day to day with the SUN Focal Point until the capacity is really in place, the transfer is done and that is followed by a continuation of the support of UN agencies at country level. There you have it.
AY: So yes, there is the transfer work at the level of the REACH experts with the SUN Focal Point, and we know SUN has just launched the second phase, the road map for the second phase of SUN. How does REACH intend to position its support relative to the roadmap?
NB: Yes, so as we said earlier, REACH is really complementary to the SUN movement. This is how it worked during the first phase of the SUN movement and it will continue to work this way in the second phase of the SUN movement. REACH is always present. There, I would say that a strength now is that the UN network, which is organized at the level of each SUN country with a network President who is generally a representative of one of the nutrition agencies active at country level and who is supported by the nutrition Focal Points of the different agencies, these networks are set up in every SUN country. So that's the strength that there was not really there before in this, say, structural organization of the SUN movement network in support of SUN. Now, REACH is a service offered by the United Nations system, so there is really now a clarification in the positioning of REACH in relation to the SUN movement, as a complement to the SUN movement because it is a service offered by the United Nations network. Within the United Nations system, we developed a 2016-2020 strategy that is fully aligned with the strategy of the SUN movement and for which the United Nations system supports the various elements of the strategy of the SUN movement through its strategy. So it supports the pillars for multi-sectoral governance of nutrition. The other consideration is that REACH, really being a provision of service, will also contribute to the reinforcement and implementation, if necessary, of other networks in the SUN movement, thus strengthening the multisectoral platform that also includes the movement of the United Nations network. That is to say we have the networks in place. They do not all have the same capacity to meet the needs of the country, so there is also this limited time for REACH to strengthen the capacity of the UN system to be a better partner at the government level. So that's what we saw in the second phase of the movement, really positioning REACH as a United Nations network service in countries where the model is adequate will strengthen the pillars of the strategy of the SUN movement in multi-sector governance, capacity building, advocacy with the tools that are available, but also in the implementation and installation of reinforcements from other networks including the United Nations system so that, at the end of this period of REACH support, the United Nations network itself is better able to respond independently and work with the Sun Focal Point, and as I said the other key ministries that are important in the implementation of national nutrition plans.
AY : Thank you Nicholas. We see that REACH is fully aligned, as you say, with the SUN movement's Strategy 2.0. One last question, thinking of all of our guests, what can we consider to be the added value, the success of the SUN movement in Burkina Faso after six years of implementation?
BO: First, I can say that joining SUN has increased the visibility of nutrition in Burkina Faso. It has even increased accountability vis-à-vis the state when it comes to nutrition. And we see that since we joined SUN, we have increased dialogue with the various sensitive and specific sectors. There was even a better understanding of nutrition in Burkina through dialogue. And adopting a multisectoral approach has become more operational, much more effective after joining SUN. It may be noted also that there was more excitement among other partners about working in nutrition. Many structures, groups that did not work in nutrition became interested in nutrition after this visibility that was created, and even if the actions are not quite clear, there are still some results when communities, even if they are small, it could be through nutrition interventions, and that's really commendable. And there are a lot of results and everything about communication has been enhanced through association networks, communicators who were very interested in nutrition after their membership in SUN, and it's really something something that we welcome. And awareness to improve nutrition in terms of key development interventions has been better understood by the state, so at the state level, the same argument can be made that it improved through membership in the SUN movement. And the commitments made by the state in the context of SUN make it so that the state needs to improve nutrition, strengthen, make it a higher priority to meet its commitments following SUN membership. We feel that this is something that should have been created if it had not existed.
AY : I'd say that SUN has fostered a favorable environment, empowering many stakeholders and allowing them to start a movement. Dr. Maimouna, can we say the REACH benefited from the positive environment the SUN movement fostered in Burkina Faso?
MG Yes, I would definitely agree. Before answering, however, I suspect Bertine neglected to mention the practices inspired by the SUN movement have not yet produced more funding from the national or state governments, or from partners. I think it's important to emphasize that point. We should also recognize planning is now much better in Burkina Faso. As I just noted, planning benefits from the participation of a diverse, multidisciplinary committee. This is another benefit that resulted from launching the SUN movement. Going back to your question, I'd agree that REACH found a positive setting because of SUN. Remember, however, that REACH also played a critical role. For example, it helped establish networks. Burkina joined the SUN movement in 2011, but networks only began to appear in the last two years. It's true that the situation was favorable, but REACH was essential to creating the national structures, planning, and mobilizing resources across Burkina Faso.
AY: Thank you, Dr. Maimouna. Mr. Nicolas Bidault, could you give us a last word?
NB: I think we should recogonize the efforts that many people have made across Burkina Faso. I'd like to acknowledge Madame Bertine, Director of Nutrition, whose work has been exemplary. We can see clearly the progress that you've described during this call. The country has made great progress implementing the SUN movement's recommendations and launching an effective campaign against malnutrition. The essential elements, the networks, platform, and a national plan are all in place. We now need the commitment carry out that campaign, as well as sufficient funding, to demonstrate the impact on beneficiaries. That is how we measure success: the impact on beneficiaries in communities across the country. So I think everything is in place. The commitment of the SUN movement remains strong. There are 57 countries that have achieved varying levels of progress. But as we've noted, the movement's strength is that it allows people in different countries to share their experiences. Burkina Faso has clearly made progress, and we believe that it can serve as an example to other nations. Those countries benefit from all the things we've discussed here, and achieve the same level of progress as Burkina Faso. Thank you.
AY: Thank you, Mr. Nicolas. Of course we need to encourage others in the movement to share their experiences. I'd therefore like to recall that ENN, the Emergency Nutrition Network, is actively supporting the SUN movement in various countries. We encourage people from ENN and SUN to connect and contribute their experiences. Bertine Ouaro, Maimouna Guero, and Nicolas Bidault: thank you again for sharing your experiences coordinating between REACH and the SUN movement to improve nutrition in Burkina Faso. I wish you every future success, and I hope to continue following your work. I'd also like to thank our audience for listening to this, which is part of a series started by ENN improve our multimedia site and disseminate knowledge. We always look forward to receiving your input and learning about your experiences as you strive to improve nutrition. If you have questions, please email at the nutritionexchange@ennonline.net, or visit our website, www.ennonline.net. Thank you, and good day.